Défense de la langue française   
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Origine de ce texte : Aix-les-Bains Le Journal. le 8/02/2011

Ils viennent de saisir le procureur de la république : >Welcome to paradise of the french language defenders (lol)

Ça ne rigole plus. Lassés de voir leur paysage savoyard envahi de slogans et de panneaux rédigés dans la langue des Beatles, l’association Défense de la Langue Française vient de saisir le procureur de Chambéry. Savoie Technolac, l’aéroport de Chambaix, l’Ecole de Ski Français, la station de Tignes et même des fast-food (lol) sont dans leur ligne de mire. Un seul but les anime : God save our mother tongue !


Cela fait des années que Défense de la Langue Française (DLF) tente d’attirer l’attention des pouvoirs publics savoyards sur le non respect provocateur de la loi du 4 août 1994. Cette loi impose en effet sur le territoire français et en tout lieu accessible au public que les panneaux, affiches ou autres mentions publicitaires soient avant tout rédigés en français. Et il est précisé qu’en cas de traduction, la version étrangère doit être en plus petits caractères que la version française. Or DLF a maintes fois constaté que la loi n’était pas respectée en Savoie, y compris dans des lieux appartenant aux collectivités publiques.

Première cible de DLF, l’aéroport de Chambaix. Il est vrai que dans ces lieux qui sont la propriété du département et qui sont concédés en service « public », on fait très fort dès l'entrée puisque les voyageurs sont obligés de franchir une porte au dessus de laquelle il est indiqué en grosses lettres « departures » et en tout petit « départs », comme si on se trouvait en territoire britannique. Mais le comble c’est que le vitrage des portes d’entrée est recouvert d’une publicité sur fond de montagnes enneigées avec comme unique inscription « Welcome to Paradise ». Comme si le « paradise » commençait une fois qu’on entrait dans l’aéroport et donc qu’on s’apprêtait à quitter le territoire savoyard… (lol).



Manifestement Chambery’s Airport (lol) semble particulièrement apprécier la langue de Justin Bieber, puisque dans le hall un panneau publicitaire propose « a great winter holiday » aux amateurs qui vont choisir l’ESF pour apprendre à skier. Précisons que ESF ne signifie pas English School of Fart (it’s just a bad joke) mais Ecole de Ski Français. A croire qu’il n’y a que des anglophones qui traversent l’aéroport ou que les autres, hispanophones, italophones ou belgophones (lol) n’intéressent pas les moniteurs de ski. Mister Duc, now we go and drink a glass of hot wine, comme on ne le disait pas encore dans les Bronzés font du ski.



Un autre lieu symbolique a également retenu l’attention de DLF, Savoie Technolac avec son « solar vent family » ou son « solar innovation campus ». DLF signale ainsi au procureur que suite à ses nombreuses remarques le président de Savoie Technolac avait répondu que désormais la communication de ces évènements se ferait en français mais que cette promesse n’a toujours pas été suivie d’effet plus de six mois après. A l’appui, DLF renvoie vers le site toujours en ligne de cette manifestation : « solar-event.com », in english in the texte (lol).

La station de Tignes n’échappe pas non plus à l’ire des membres de DLF qui y ont relevé des appellations qui fleurent bons les alpages (lol) telles que le « Bike Park » qui offrent aux « mountainbikers » l’occasion d’exprimer leur « free style » dans les « down hill » tout spécialement aménagés pour cela.

Le casino d’Aix les Bains fait lui aussi l’objet d’une attention particulière qui, selon DLF, aurait oser lancer sur le territoire français cette invitation « main event buy in 200€ + 40€ price pool de 48.000 € ». Un sacré coup de poker.



Last but nos least, DLF a encore épinglé un « nourriture rapide » (fast food ?) qui n’hésite pas à placarder en plus gros que son enseigne un slogan qui laisse bien des Français perplexes : « Take Away ». Et cela à l’entrée d’une galerie marchande presque exclusivement fréquentée par des français, ce qui laisse à penser à DLF que si l’on n’y prend garde l’anglais pourrait bien supplanter le français dans la vie de tous les jours.

Reste maintenant à savoir si le procureur de Chambéry, saisi par Défense de la Langue Française, va réclamer la stricte application de la loi du 4 août 1994, ou bien s’il va tout simplement glisser le courrier de DLF dans un tiroir après avoir tracé dessus ces trois lettres "lol" (laughing out loud). En bon français : mort de rire !
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