Défense de la langue française   
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DLF, no204

LES MOTS DU CIRQUE , de Catherine ZAVATTA
(Belin, « Le français retrouvé », 2001, 350 p., 13,72 €)
Quel plaisir de pénétrer, sans quitter son fauteuil, dans les coulisses du cirque, grâce à Catherine Zavatta, de la famille circassienne (« qui appartient au monde du cirque ») éponyme. Humour et érudition sont au rendez-vous, en quelques centaines de mots, pour nous faire découvrir les artistes, leurs prouesses, et les dangers qui les guettent. Vous retrouverez même Jean Genet et son « Funambule », La Goulue et Zingaro.
Élisabeth de LESPARDA

DICTIONNAIRE DE RHÉTORIQUE , de Michel POUGEOISE
(Armand Colin, 2001, 224 p., 20,12 €)
« Art et artisanat de la parole », selon Fumaroli cité par l’auteur, la rhétorique peut se définir non seulement comme culture du beau langage mais aussi comme technique d’argumentation permettant de persuader, ou – a contrario – de résister aux discours de persuasion. S’attaquant à ces vastes définitions, Michel Pougeoise, expert du fait linguistique et lexical, nous emmène d’une plume érudite dans le monde des figures de style et des techniques d’argumentation. Les termes, alphabétisés – tout autre ordonnancement en rendrait l’utilisation difficile –, offrent de nombreux « liens » avec des notions voisines ou antagonistes et sont étayés par des références aux grands rhétoriciens (pour la théorie) et par des citations littéraires substantielles (pour la pratique). Difficile de résister à la tentation de créer ses propres anacoluthes, oxymorons et autres paronomases, pour ne citer que les plus familiers !
É. de L.

COMPRENDRE LA TERMINOLOGIE MÉDICALE.
MÉTHODE D’APPRENTISSAGE DU LANGAGE MÉDICAL AVEC GLOSSAIRE
, de Gilles LANDRIVON ,préface de René MORNEX
(Frison-Roche, 2000, 1 vol., 201 p., 19,06 €)
L’auteur, médecin et diplomate, expose sa méthode d’apprentissage du langage médical à l’usage des étudiants ainsi que des malades et de leurs proches. Il ne suit pas l’exemple de ceux qui, sous prétexte de moderniser la langue, croient bon de supprimer les traits d’union et les h qui leur semblent superflus, conduite analogue à celle de ceux qui ont fait abattre les haies de nos campagnes pour faciliter le remembrement...
L’auteur part d’une constatation que nous pourrions tous faire : 80 % des mots médicaux sont issus du grec. Comme Hippocrate et ses contemporains ne pouvaient connaître la grammaire, qui ne fut inventée que deux siècles plus tard par les Alexandrins, l’auteur s’est donc limité essentiellement aux règles nécessaires pour assurer la transcription du grec au français, et s’est surtout consacré au sens des mots grecs utiles à la compréhension, afin d’éviter les faux sens, ce qui est essentiel pour éviter les erreurs dans les prescriptions médicales.
Ce livre, amusant et sans prétention, ne méprise pas le langage des jeunes ni celui de tout le monde : pour bien le montrer, l’auteur analyse les injures du capitaine Haddock. Bref, ce livre constitue une excellente initiation au langage médical. Un contrôle des connaissances et dix QCM complètent utilement ce véritable cours, qui mérite d’être diffusé.
Maurice CARA

GUIDE PRATIQUE DU FRANÇAIS D’AUJOURD’HUI , de Marie-Claire GOUSSEAU
(Sélection du Reader’s Digest, 2002, 384 p., 37,95 €)
Après Merveilles et Secrets de la langue française, voici, par ce même éditeur, la réédition d’un ouvrage concernant le bon usage de notre langue. Ce guide, puisqu’il est ainsi appelé – le terme est d’ailleurs bien choisi –, est en effet à la fois un recueil de grammaire, d’orthographe et de conjugaison, une forme de Bescherelle complet, mais surtout par sa présentation, ce qui fait son originalité, un dictionnaire fort pratique d’emploi.
Roger SAQUETOUX

LE TRÉSOR DE LA LANGUE FRANÇAISE ,
tomes I à VII, sous la direction de Paul IMBS,
tomes VIII à XVI, sous la direction de Bernard QUEMADA
(Gallimard, 1982-1994) et site internet : www.inalf.fr/tlfi
Ce dictionnaire de référence de la langue des XIXe et XXe siècles est le résultat du travail mené depuis les années 60 par une centaine de chercheurs du CNRS. Son prix, près de 1500 euros, le rendait inaccessible au plus grand nombre.
Nos lecteurs qui possèdent une connexion internet pourront désormais le consulter avec bonheur. Le TLFI, Trésor de la langue française informatisé, le plus important dictionnaire accessible en ligne, est mis à notre disposition par le CNRS : 100 000 mots avec leurs diverses acceptions (soit 270 000 définitions détaillées), l’histoire de leur évolution et 430 000 exemples. La recherche se fait selon plusieurs critères, par mots, catégories, mots à l’intérieur d’une catégorie ou répondant à des caractéristiques plus ou moins complexes. De plus, le TLFI est interconnecté à différentes éditions du Dictionnaire de l’Académie française, à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert...
Enfin, ce dictionnaire parle, puisque la phonétique des mots est également fournie par voie de haut-parleur. Un fin régal pour les gourmets de notre langue !
Jacques PÉPIN

QUAND L’EUROPE PARLAIT FRANÇAIS , de Marc FUMAROLI,
de l’Académie française
(Éditions de Fallois, 2001, 490 p., 22,71 €)
C’est avec un pincement au cœur et beaucoup de nostalgie qu’on lira ce livre brillant sur l’époque de la plus haute gloire de la langue française. Alors que le monde parle maintenant anglais, on se souviendra qu’il y eut une Europe, celle des élites, qui maîtrisait à la perfection le français. À lire aussi pour ce merveilleux passage de la préface : « Qu’on le veuille ou non, au XXIe siècle, quiconque de par le monde veut secouer la chape de plomb du conformisme et de la communication de masse, quiconque découvre qu’il veut avant de mourir prendre part à une conversation civilisée, image sur cette terre de nostra conversatio quae est in cælis, se met au français, et certainement pas au français dont se contentent les consommateurs du système de communication néo-français et que les publicitaires se sont mis eux-mêmes à dédaigner en lui préférant l’anglais. »
Alfred GILDER

LA LEXICOLOGIE , de Roland ELUERD
(PUF, Que sais-je ? no 3548, 2000, 128 p., 6,51 €)
Voilà un ouvrage fort savant mais utile pour les amateurs de linguistique. Roland Eluerd nous enseigne ce qu’est la lexicologie, à savoir l’étude des vocabulaires placés dans leur contexte. C’est une « science carrefour », où se rencontrent la langue, les interlocuteurs, les sociétés et leurs histoires respectives. Une telle complexité, qui ne peut être enfermée dans des structures trop formelles, relève de l’usage au sens où l’entendent Peirce et Wittgenstein : « Ne cherchez pas le sens, cherchez l’usage. » « Comment parlons-nous ? » est une interrogation inséparable de la question : « De quoi parlons-nous ? »
A. G.

LE PETIT LIVRE DU FRANÇAIS CORRECT , de Jean-Joseph JULAUD
(Éditions First, 2002, 160 p., 2,90 €)
« 3 J » a encore frappé ! Pour 2,90 € seulement, il vous livre un nouveau minimémento, qui se glisse facilement dans la poche, afin de déjouer certains pièges de notre belle langue. Voilà, rappelons-le, une manière bien agréable de s’y retrouver dans nos petites subtilités d’orthographe, de prononciation ou de conjugaison. Bravo à l’auteur.
A. G.

LES DICTIONNAIRES DE LANGUE FRANÇAISE , de Jean PRUVOST
(PUF, Que sais-je ? no 3622, 2002, 128 p., 6,50 €)
Aussi curieux que cela paraisse, il n’existait pas un dictionnaire des dictionnaires. Jean Pruvost comble cette lacune. Il nous en donne le nombre exact, depuis le Dictionarium de Calepino, écrit en 1502. Il les range aussi par catégories : dictionnaireoracle, dictionnaire-loi, dictionnaire tranquillisant, intemporel, à contre-pied, sous-utilisé ou épinglé. C’est dire que ce petit ouvrage est remarquable. Car pour ces juges de paix de notre langue que sont nos dictionnaires, il donne une chronologie synthétique, en développe l’histoire analytique et distingue les critères et les mécanismes de fonctionnement propres à chacun.
A. G.
Avant d’en faire le compte rendu, signalons :
  • La Fable express, d’Alphonse Allais à Boris Vian, de Claude Gagnière (Le Cherche-Midi éditeur, « espaces », 2002, 222 p., 15 €).
  • Le Petit Livre de la conjugaison correcte, de Jean-Joseph Julaud (Éditions First, 2002, 160 p., 2,90 €).
  • La Mise en place des monopoles du savoir, de Charles Durand (L’Harmattan, 2002, 120 p., 10,69 €).
  • L’Invention de la langue, le choix des mots nouveaux, de Loïc Depecker (Armand Colin, 2001, 700 p., 45,90 €).
Nos adhérents publient
  • C’était hier... Le XIIIe arrondissement (Arcadia Éditions, 2001, 192 p., 29 €), de Gérard Conte : livre passionnant (3e édition), agrémenté d’une abondante iconographie, qui permet de découvrir les multiples facettes de ce quartier de Paris.
  • L’Homme d’abord (Éditions Bertout, 2002, 174 p., 15 €) : prose et poésie se mêlent dans ce carnet de route humanitaire de l’écrivain régionaliste normande Manoëlle Miquel-Regnauld.
  • Gérard Bardon, rédacteur en chef du journal régional Le petit Solognot, vient de publier deux livres magnifiques aux éditions CPE : La Sologne de 1900 à l’an 2000 (270 p., 43,45 €) et Reflets de Sologne (198 p., 44,97 €). De quoi rêver et faire de belles balades au pays de Raboliot.
  • Avec Une Plume aux rayons d’azur (Éditions Tarmeye, 43520 Mazet-Saint-Voy, 2001, 65 p.), Jean Sarraméa offre à ses amis une promenade poétique dans le temps et l’espace.
  • À la suite de son roman historique sur l'actrice. Marie Dorval, Histoire d'un maléfice, Michel Mourlet - administrateur de DLF - réédite La Dernière année de Marie Dorval, d'Alexandre Dumas (éditions E-dite, 2001, 198 P., 18,29 €).
  • En forme dès le matin (Glyphe & Biotem éditions, 2002, 82 p., 9 €), de Claire Stoltz et du Pr Jean-Marie Dubois de Montreynaud, illustrations de Mathilde Alexandre.
  • Universitaire honoraire (Paris-Sorbonne), René Pommier a souvent dénoncé le jargon et les interprétations de la critique universitaire. Nombre de ses ouvrages, comme Assez décodé ! (prix de la Critique de Académie française 1979) étant épuisés ou difficiles à trouver, il en a mis une partie sur son site internet (www.rene.pommier.free.fr) et il nous a confié pour le site de DLF (www.languefrancaise.org) le texte intégral de « Nouvelle stylistique ou nouvelle imposture », article résumé dans L'Atelier du roman (n° 27, septembre 2001).
  • « Au plaisir de la dictée » : cet article de Michel Courot pour le mensuel Le bulletin des Lettres (n° 609) révèle les sentiments des candidats... comme des rédacteurs.
    Le bulletin des lettres, 39 bis, rue de Marseille, 69007 Lyon, site www.bulletindeslettres.asso.fr
  • Terminometro (n° 42) fait une critique très élogieuse de la Grammaire nouvelle de la langue latine (Éditions Bréal, 2001), de Philippe Guisard et Christelle Laizé.
    Union latine, 131, rue du Bac, 75007 Paris, tél. : 01 45 49 60 60 et 01 45 49 60 63, téléc. : 01 45 44 45 97.
  • Micheline Leman préside Association poétique Henri-Pourrat, qui édite, deux fois par an, un bulletin du même nom pour lequel elle rédige de nombreux articles et critiques de livres, dont celui de Jean Sarraméa cité plus haut.
    Micheline Leman, B.P. 50, 63240 Le Mont Dore.
  • Dans Le Scribe (n° 24, 25, 26 et 27), Étienne Bourgnon, président de notre section de Suisse, consacre sa rubrique « Parlons français » aux « Solécismes, barbarismes et autres impropriétés de langage ».
  • Valentine Nisolle-Glineur présente, dans Poésie-partage (n° 18), la vie et œuvre de l'écrivain, poète et critique belge Paul Van Melle, né en 1926.
    Poésie-partage, 27, rue Maigret, B-7330 Saint-Ghislain.
  • Huit pages riches et pleines d'humour forment Le nénuphar (n° 26), bulletin de l'association éponyme présidée par l'écrivain Jacques Wolgensinger. Le nénuphar, « La Marjolaine » B, 14, avenue Audiffret, 06100 Nice.
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