Défense de la langue française   
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DLF, n° 222

ORTHOGRAPHE ET PRONONCIATION EN FRANÇAIS : LES 12 000 MOTS QUI NE SE PRONONCENT PAS COMME ILS S’ÉCRIVENT, de Léon WARNANT avec la collaboration de Louis CHALON ,
De Boeck - Duculot, « Entre guillemets », 2006, 238 p., 19 €
De même que Grevisse est la référence – régulièrement actualisée – dans le domaine de l’écrit, le Warnant est la référence des réalisations orales d’un français standard mouvant. La dernière édition de ce dictionnaire remonte à 1987, alors que notre vernaculaire évolue vite, si vite... Aussi, la réalisation de cet usuel – d’un format commode – à vocation orthoépique affirmée correspond-elle à un besoin pour ceux qui sont amenés à pratiquer publiquement la langue française... et ceux qui ont pour mission de l’enseigner.
Le lexique retenu est précédé d’une introduction décrivant brièvement les particularités phonétiques du français et précisant le jeu des liaisons, lequel est noté, pour chaque vocable le nécessitant, à l’aide d’un code adapté (liaison obligatoire, liaison possible, liaison interdite). Cet aspect de la communication orale, particulièrement malmené dans le français contemporain, mérite bien quelques mises au point.
À côté du « français norme » sont soulignées sous forme de variantes, souvent condamnées, les tendances fortes qu’on ne peut pas occulter, notamment l’excès de matériau phonique.
Les auteurs rappellent que « Quiconque s’est intéressé à l’évolution phonétique de la langue sait que l’orthographe, qui en principe, note graphiquement la prononciation, n’est pas restée sans influencer cette dernière au cours des temps. » C’est tellement vrai que le maintien de prononciations « dessuètes » devient de plus en plus artificiel, difficilement justifiable et la manifestation d’une afféterie agressive... ou d’une revendication générationnelle affirmée.
Michel JORDAN

À LA RECHERCHE DU MOT : DE LA LANGUE AU DISCOURS, sous la direction de Claude GRUAZ
Éditions Lambert-Lucas, 2006, 190 p., 22 €
Cet ouvrage rassemble quelques-unes des interventions faites au cours des séminaires du Centre du français moderne. Il s’articule autour de trois grands axes, autour de trois façons d’observer le matériau linguistique, et plus particulièrement ce qu’on ne peut s’empêcher d’appeler un mot.
Le premier volet de l’ouvrage présente le mot et sa structure interne : mot simple ou composé, la « fabrication » des mots reste un objet d’interrogation pour les linguistes. La deuxième partie de l’ouvrage présente le mot dans son aspect graphique, et pose les questions de l’acquisition de la lecture, de l’écriture et de l’orthographe.
Enfin, la troisième partie présente le mot comme un reflet de la société qui le crée (néologisme) et l’utilise (le féminise ou le spécialise).
En se centrant sur la notion de mot, l’ouvrage dirigé par C. Gruaz montre la linguistique française contemporaine dans sa diversité : dans tous les cas, les articles qui constituent cet ouvrage présentent une linguistique ouverte, aussi bien sur d’autres langues que le français que sur les différents milieux sociaux qui manipulent le français.
Hélène MANUÉLIAN

LES DICTIONNAIRES FRANÇAIS, OUTILS D’UNE LANGUE ET D’UNE CULTURE, de Jean PRUVOST
Ophrys, « L’essentiel français », 2006, 199 p., 14 €
Cet ouvrage, rédigé par l’un des plus éminents spécialistes contemporains du domaine dictionnairique, traite du sujet sous deux angles complémentaires. La première partie présente l’historique des dictionnaires et nous fait parcourir successivement les recueils de mots rares de l’Antiquité, lesouvrages lexicographiques du XVIe siècle, expression d’une langue d’État, les dictionnaires monolingues au XVIIe siècle avec les premières éditions du Dictionnaire de l’Académie française, ceux du siècle des Lumières au centre desquels se situe l’Encyclopédie, pour en venir aux dictionnaires imprimés du XXe siècle autour du Robert, du Grand Larousse et du Trésor de la langue française, Jean Pruvost qualifiant la période 1950-1994 de demi-siècle d’or, et enfin les dictionnaires informatisés actuels. La seconde partie comporte une analyse très fine des divers types de dictionnaires, opposés deux à deux, tels que dictionnaire ou encyclopédie, dictionnaire de langue ou encyclopédique, dictionnaire général ou spécialisé, etc., avant de présenter la composition d’un dictionnaire, sa nomenclature, sa macrostructure et sa microstructure.
Ce livre s’achève par un index chronologique des principaux dictionnaires, un glossaire et une liste d’ouvrages et d’études. Il traduit non seulement le savoir « encyclopédique » de son auteur, mais aussi sa passion communicative. Si le dictionnaire est un outil inépuisable de connaissance du monde, l’ouvrage de Jean Pruvost est un instrument incomparable de découverte du monde des dictionnaires.
Claude GRUAZ

AUX PETITS OIGNONS. CUISINE ET NOURRITURE DANS LES EXPRESSIONS DE LA LANGUE FRANÇAISE, d’Orlando de RUDDER
Larousse, « Le souffle des mots », 2006, 288 p., 9,90 €
La collection « Le souffle des mots » vient de s’enrichir d’un dictionnaire de 272 pages, malicieusement intitulé Aux petits oignons. Son auteur compte déjà de nombreuses publications dont les titres évocateurs attestent un même intérêt pour le langage, qu’il s’agisse du Bréviaire de la langue de bois ou de La Rhétorique de la scène de ménage.
Le dernier ouvrage d’Orlando de Rudder recense des « mots-vedettes » empruntés au vocabulaire de la cuisine et de la nourriture, qui ont donné naissance à des métaphores familières, souvent proverbiales, argotiques parfois, courantes ou vieillies, capables d’exprimer les situations, les opinions, les sentiments les plus divers.
Les oeuvres qui étudient le langage de la vie quotidienne, ou qui élaborent une réflexion à partir de réalités quotidiennes, sont à la mode depuis plusieurs décennies. Il faut néanmoins saluer le travail et la culture dont témoigne Orlando de Rudder, toujours partagé entre la linguistique et la cuisine. Deux pages sont consacrées à l’origine du mot chocolat, à sa présence dans des textes qui définissent ce produit et rendent compte de sa fortune, avant que n’apparaissent les expressions être chocolat ou obtenir une médaille en chocolat..., suivent quelques recettes. Il arrive aussi que le linguiste cède franchement le pas au gourmet : après avoir mentionné l’étymologie latine du mot saucisse et traité son sujet en quelques lignes, l’auteur énumère sur deux pages les différents procédés de fabrication de ce référent. « Son âme était en la cuisine », comme le disait Rabelais de Gargantua.
Dans l’ensemble, un petit livre qui, sans se prendre au sérieux, éclaire de ses connaissances certaines tournures du langage populaire et sait communiquer la saveur des mets et des mots.
Anne-Marie LATHIÈRE

ÊTRE ET PARLER FRANÇAIS, de Paul-Marie COÛTEAUX
Perrin, 2006, 408 p., 21 €
Écrivain, essayiste et député français au Parlement européen, Paul-Marie Coûteaux vient d’écrire un excellent ouvrage, d’une belle qualité de plume alliée à une vaste connaissance de l’histoire de la langue française et de ses ressorts intimes. Ce livre, plein de vie et parfois aussi de rage contre les naufrageurs du français, est une déclaration d’amour à la langue française, de fin’amor même. Être et parler français sont pour PaulMarie Coûteaux, homme courtois et décidé, les deux faces d’une même pièce, la France.
Reste aux acteurs, les Français, à faire chaque jour la démonstration qu’être français oblige à bien parler la langue française, qui est une part de l’âme et de l’être du peuple français.
Marc FAVRE d’ÉCHALLENS

LES 3 000 MOTS ESSENTIELS DE L’ÉCONOMIE ET DES AFFAIRES. DÉFINITIONS AVEC GLOSSAIRE FRANÇAIS-ALLEMAND-ANGLAIS, de Pierre KAYSER et François VOISIN, préface de Viviane REDING
Éditions Eska, 2006, 420 p., 28 €
Le seul titre de cet ouvrage indique à quel point il est « incontournable » pour s’exprimer dans le monde des affaires, et même si l’on se contente de le frôler. Sachez être « proactif », manifester votre « résilience ». Pourquoi parle-t-on de « triangle magique » ? Qu’est-ce que « l’économie solidaire » ? Vous trouverez, bien entendu, moult expressions anglosaxonnes prétendument intraduisibles : day trading, hedging, netting, spamming, mais aussi des équivalents français judicieux. « Pour tous ceux qui s’intéressent à l’économie sans être des spécialistes. »
Nicole VALLÉE

PETIT TRAITÉ DES FINESSES ET DES NOUVEAUX TOURMENTS DE LA LANGUE FRANÇAISE, d’Alain BLADUCHE-DELAGE
Éditions Bartillat, 2006, 250 p., 20 €
Le chroniqueur grammairien attitré du quotidien La Croix vient opportunément à notre secours pour nous aider à démêler les finesses et nous délivrer des tourments de notre chère et souvent tyrannique langue française.
Ô combien ambiguë l’expression « rien moins » !... Qui a osé parler de « clôture taciturne » ? La biche et la péniche, mais le caniche et le pastiche. On se rend en Corse, mais on part pour la Réunion... Pourquoi l’oignon et le pognon se disent-ils de même façon ? Combien d’expressions à la mode aujourd’hui vont perdurer ? Une lecture aussi indispensable que fascinante.
N. V.

Signalons aussi :
  • Un bouquin n’est pas un livre. Les nuances des synonymes, de Rémi Bertrand (Points, « Le goût des mots », 2006, 190 p., 6 €).
  • Le Pluriel de bric-à-brac. Et autres difficultés de la langue française, d’Irène Nouailhac, (Points, « Le goût des mots », 2006, 320 p., 7 €).
  • Accords parfaits, de Jean-Pierre Colignon et Jacques Decourt (Victoires Éditions, « Métier journaliste », 3e édition 2006, 88 p., 14 €).
  • Kestudi ? Comprendre les nouvelles façons de parler, d’Olivier Clodong et Charlotte Pozzi (Eyrolles, 2006, 184 p., 12 €).
  • Comment peut-on être français ?, de Chahdortt Djavann (Flammarion, 2006, 320 p., 17 €).
  • Dictionnaire des difficultés du français, de Jean-Paul Colin (Le Robert, « Les Usuels », 2006, 676 p., 11,50 €).
  • Petit Guide des littératures francophones, de Jean-Louis Joubert, préface d’Abdou Diouf (Nathan, « Petites Références », 2006, 256 p., 10,90 €).
  • Quand la raison n’a plus raison. Les mots de la bêtise à la folie, de Jean-Paul Colin (Lambert- Lucas, 2006, 260 p., 24 €).
  • L’École ou le chaos. Le refus de la faillite du système éducatif, de Jean-Pierre Charles (Golias, 2006, 476 p., 25 €)
Nos adhérents publient
  • Avec le Lexique nouveau de la langue grecque (Ellipses, 2006, 406 p., 25 €), Philippe Guisard et Christelle Laizé viennent de répondre aux voeux de tous les hellénistes.
  • Remercions et félicitons Agnès Joste et ses collègues d’avoir eu le courage (et la patience)– pour Sauver les lettres – de passer au crible « les textes de référence qui [...] recensent les méthodes et les contenus de savoir que devront maîtriser nos enfants... ». et signalons Les Programmes scolaires au piquet, du primaire au lycée, des maths au français (Textuel, 2006, 176 p., 19 €). Nous en reparlerons.
  • Il met à la portée des « nuls » le français et la littérature française, l’histoire et la géographie ; il est accueilli par les grandes chaînes de radio, notamment par Europe 1 ; il vient de publier dans sa Petite Anthologie de la poésie française (Éditions First, 2006, 160 p., 2,90 €) une centaine de poèmes et de présenter leurs cinquante auteurs... C’est... Jean-Joseph Julaud !
  • Pour tous ceux qui souhaitent retrouver les traces de leurs ancêtres, Gilles Henry vient de publier la 3e édition de son Guide de généalogie (J’ai lu, 2006, 256 p., 5,80 €). Cet ouvrage existe ausi en version reliée (Solar, « Hors Collection », 2006, 255 p., 18,50 €).
  • Roland Jourdan nous a adressé Vous prendrez bien un vers ou deux, son nouveau recueil de poèmes. Ses quatrains et autres amusettes poétiques nous ont enchantés. Pour se le procurer : Roland Jourdan, 6, rue René-Rieu, 95870 Bezons, tél. : 01 39 82 29 47.
  • Nadine Najman nous a envoyé son dernier recueil de poèmes – pleins de fraîcheur et d’originalité : Trois p'tits tours (Éditions Les Deux Encres, 94 p., 12 € ; tél. : 02 41 56 57 30, site : www.les2encres.com ).
  • Jean Sarraméa nous fait part de la sortie, d’un agenda, recueil, en italien et en français, de nombreuses poésies sur l’Italie. (Jean Sarraméa, Bât.1, Les Hauts de Valescure, 83700 Saint-Raphaël ; 10 € franco de port.)
  • Ardent défenseur de la langue française, Pierre François distribue gratuitement par internet En attendant..., hebdomadaire consacré aux meilleures pièces de théâtre produites à Paris, et offre aussi des places de théâtre à ses abonnés. Courriel : pierrefrancois@afrik.com
  • Lettre(s) (n° 42), revue de l’Asselaf (Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française) publie un grand article de Raymond Besson, président du Cercle littéraire des écrivains cheminots : « La langue dans l’entreprise ».
    Asselaf, 22, rue François-Miron, 75004 Paris, courriel : asselaf@wanadoo.fr, site : www.asselaf.org
    CLEC, 7, rue du Château-Landon, 75010 Paris,
    courriel : besson.raymond.clec@wanadoo.fr,
    site : http://clec.uaicf.asso.fr/clec.htm
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