Défense de la langue française
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DLF, n° 235
LITTRÉ GRAMMAIRE. TOUTES LES RÈGLES ESSENTIELLES POUR UN USAGE QUOTIDIEN (334 p.)
LITTRÉ ORTHOGRAPHE. TOUS LES USAGES DE LA LANGUE PARLÉE ET ÉCRITE (378 p.)
LITTRÉ CONJUGAISON. TOUS LES VERBES À TOUS LES TEMPS ET À TOUS LES MODES (320 p.)
de Roland Éluerd
Éditions Garnier, « Le Livre de poche », 2009, 6,50 € chacun
Sous le patronage de Littré, le Livre de poche publie trois volumes – qui n’ont
aucun lien avec le célèbre Dictionnaire de la langue française mais qui, déclare
l’auteur, Roland Éluerd, dans l’avant-propos de chaque manuel, ont pour
objectif de nous rendre service, à nous et à nos enfants, afin que tous soient
capables de maîtriser la grammaire, l'orthographe et la conjugaison des
verbes, qui n’ont pas fini de nous embarrasser. « Pari ambitieux certes, mais
gagné! », ajoutons-nous d'emblée. Chaque livre se veut complet, pratique,
facile à consulter, accessible à toute la famille.
En effet, on trouvera dans le Littré grammaire « toutes les règles essentielles pour un usage quotidien ».
Saluons la clarté et la logique de l’ouvrage – dans lequel on découvre aisément une règle et ses
applications – ainsi que la finesse linguistique de l’auteur, qui tient compte de tous les usages de la
langue (oral, écrit courant, écrit soutenu). Les familiers de la grammaire traditionnelle seront
heureux de trouver, pour chaque terme grammatical utilisé actuellement, une définition et une
explication. Un index détaillé facilite la consultation. C’est avec intérêt qu’on lira les remarques sur
l’histoire de la langue, sur la grammaire moderne, illustrées par des exemples empruntés aux grands
écrivains.
Le Littré orthographe, très méthodique, cherche à rassurer l’utilisateur, à qui il propose
– d’apprendre les huit règles d’accord importantes;
– de recourir à sa mémoire auditive pour comparer les sons et les lettres;
– d’entraîner sa mémoire visuelle en rapprochant les formes semblables.
Règles, exceptions, majuscules, ponctuation, abréviations, préfixes, suffixes figurent dans un index
complet et se retrouvent sans peine.
Le Littré conjugaison annonce « tous les verbes à tous les temps et à tous les modes ». Grâce à une liste alphabétique
des verbes et un index grammatical, on a rapidement accès au tableau du verbe en question.
On ne peut que recommander ces trois ouvrages intelligents et clairs, bien présentés et de prix
modique, qui faciliteront pour tous la pratique de notre langue.
Claudie Beaujeu
LA LANGUE LITTÉRAIRE. UNE HISTOIRE DE LA PROSE EN FRANCE, DE GUSTAVE FLAUBERT À CLAUDE
SIMON, sous la direction de Gilles Philippe et Julien Piat
Fayard, 2009, 572 p., 29 €
« L’histoire de la langue littéraire en France depuis Flaubert, nous dit Julien Piat, pourrait
donc bien être lue comme la longue et lente configuration des pouvoirs et des responsabilités du
langage à travers les imaginaires de la littérature et des discours. » Les auteurs nous
décrivent les grands genres d’une nouvelle prose apparue vers 1850 – roman, essai,
autobiographie... – qui ne serait plus le modèle du français commun, mais qui serait autre. Flaubert,
Zola, Péguy, Proust, Sartre, Barthes... quelques héros de ce passionnant autant que savant ouvrage,
fourmillant de citations tirées des plus grands textes. Index et copieuse bibliographie.
Nicole Vallée
LA LANGUE FRANÇAISE AU DÉFI, de François Taillandier
Flammarion, « Café Voltaire », 2009, 96 p., 12 €
Avec cet opuscule, François Taillandier raconte, illustre et défend notre langue avec
sa pertinence et son brio habituels. Face à la mainmise de la mondialisation et de
l’empire « technomarchand » sur notre civilisation en plein bouleversement, quel
avenir pour la langue française? Alors que l’idée de nation s’est délitée au profit de
l’Europe, on ne peut plus considérer notre langage comme un référent immuable,
dominant et comme le ciment social qu’il était naguère ou jadis, avec toutes les variantes entre la
langue parlée et la langue académique. Sans oublier les idiomes locaux. Face à cela, Taillandier nous
explique qu’il convient d’être à la fois « conservateur » et « progressiste », mais pas « mouvementiste »,
une notion très intéressante. Son argumentation, limpide et honnête, est parfaitement étayée,
notamment par un parcours historique du français, bien recréé dans ses grandes lignes. L’auteur doit
certes constater le déclin des sociétés humanistes fondées sur le modèle des sociétés littéraires. Mais sans
se voiler la face, il nous propose, plutôt même que de défendre notre langue, de la... proroger. Il
quitte parfois ses hautes sphères (où il évolue pour notre plus grand plaisir, j’insiste), en nous
exposant certains exemples concrets de la vie aujourd’hui. Comme, en page 85, ces vers créés par un
rappeur, qui les chante pour lui-même dans un RER. Attentif et bienveillant, le pamphlétaire nous
convainc que des jeunes de ce type courant pourraient parfaitement être très sensibles au décasyllabe
et à la poésie classique. Ce que certain(e)s enseignant(e)s ont déjà réussi à prouver, comme en
témoignent quelques superbes livres récents. En résumé, un petit ouvrage d’une intelligence et d’une
utilité, voire d’une nécessité époustouflantes.
Christian Nauwelaers
LE DÉSIR DE FRANÇAIS DANS LE MONDE, d’Axel Maugey, préface de Jean Cluzel
Éditions Vaillant, 2009, 252 p., 16 €
Par un docteur ès lettres, écrivain et journaliste, voici un magnifique ouvrage de référence
traitant de la francophonie. Il nous enrichit et nous replace devant nos responsabilités
dans un monde en évolution où le français doit et peut trouver sa place. Citons-en
quelques chapitres : « L’Europe francophone au Siècle des lumières »; « D’Étiemble
au premier Sommet francophone... » [le combat « désespéré »(?) d’Étiemble contre
le « franglais », terme dû – il faut le rappeler – à l’un des fondateurs de DLF, Maurice Rat]; « Pour
une stratégie réaliste du français en Europe »; « Perspective d’avenir »... La seule lecture de la
bibliographie « sélective » (dixit l’auteur) procure une véritable satisfaction, car on y trouve des noms
comme : Brunel, Hagège, Saint Robert à côté de Cheng, Dotoli, Farandjis, Makine, Senghor... et dans
les « Autres références », Abou et Haddad, Boutros-Ghali, Zeima el-Tibi...
Nicole Vallée
GRAND VADÉMÉCUM DE L’ORTHOGRAPHE MODERNE RECOMMANDÉE, de Chantal Contant,
De Champlain S. F., 2009, 256 p., 9,90 €
Cet ouvrage présente une liste de plus de 5 000 mots auxquels sont appliquées les
rectifications de l’orthographe contenues dans le document officiel de 1990, établies
par le Conseil supérieur de la langue française et approuvées par l’Académie française.
Chaque mot est suivi de l’énoncé de la règle qui motive la nouvelle graphie et d’une
explication. Les rectifications récurrentes sont longuement explicitées ; c’est par
exemple le cas de la soudure des mots commençant par anti- (antiadhésif, mais anti-sous-marin) et de
leur pluriel (des casques antichocs). Dans les commentaires, référence est faite aux principaux ouvrages
récents ayant traité de la question. Les rectifications sont beaucoup plus présentes dans les dictionnaires qu’on ne le dit généralement, ce qu’indique, en début d’ouvrage, un développement consacré
aux dictionnaires actuels, ceux qui sont intégralement à jour des rectifications (Dictionnaire Hachette,
Dictionnaire de la langue française : le français vu du Québec, Dictionnaire du français usuel, de Jacqueline
Picoche et Jean-Claude Rolland, etc.) et ceux qui ne le sont que partiellement, mais souvent de façon
notoire, en particulier le Petit Larousse 2010 et le Petit Robert 2010, dans lequel le taux de graphies
enregistrées s’élève à 61,3 %. Cet ouvrage, très fonctionnel, montre la nécessité d’une actualisation
de l’orthographe.
Claude Gruaz
TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ROME, de Daniel Appriou
Acropole, 2009, 300 p., 14,90 €
Eh oui, encore un ouvrage présentant plus de deux cents expressions de la langue
française! Mais celui-ci n’est pas de trop. D’abord, parce que ses explications, fort
pertinentes et bien documentées, bénéficient d’un style plaisant et allègre. Et aussi,
parce que nous y avons découvert des locutions et formules auxquelles nous n’aurions
pas songé : « boire comme un Templier »; « bon comme la romaine »; « hisser sur
un pavois »; « jeter de la poudre aux yeux »; « se marier de la main gauche »; « vivre sur un grand
pied ». Index des mots-clefs, table alphabétique et bibliographie honnête, sinon exhaustive.
Nicole Vallée
LES JONGLEURS DE MOTS. DE FRANÇOIS VILLON À RAYMOND DEVOS, de Patrice Delbourg, illustrations de Sylvain Gibert
Écriture, 2008, 608 p., 29,95 €
Voilà un bien savoureux et bel hommage à 101 « funambules du verbe », à leur vie, à
leur oeuvre de tordeurs de syntaxe, bricoleurs de langue, malaxeurs de métaphores!
(L’auteur est un spécialiste reconnu ès calembours et jeux de verbe.) Romanciers,
poètes, chansonniers, auteurs de théâtre, pamphlétaires, Villon, Coluche, Rabelais,
Desproges, Labiche, Perec, Satie, Blanche, Guitry, Dac, et aussi des génies méconnus, Karr, Fourest,
Cami... Pas moins de six siècles d’impertinence. Et pour la bonne bouche, qui a dit : « Le nez est l’idiot
du visage » – « L’oiseau cru fait cui-cui, l’oiseau cuit ne le fait plus. » – « Sa moustache était fine et son âme
loyale, oncques il ne craignit la vérole ni Dieu. » – « Quand on l’ignore, ce n’est rien. Quand on le sait, c’est peu
de chose. » (Et quoi donc, devinez !)
Nicole Vallée
Signalons aussi :
- AUTOPSIE DU MAMMOUTH. L’ÉDUCATION NATIONALE RESPIRE-T-ELLE ENCORE ?, de Claire Mazeron, préface de Natacha Polony (Jean-Claude Gawsewitch, 2010, 288 p., 19,90 €).
- LES EXPRESSIONS VERBALES FIGÉES DE LA FRANCOPHONIE, de Jean-René Klein, Jacques Labelle, Christian
Leclère, Annie Meunier et Corinne Rossari, coordinatrice Béatrice Lamiroy (Ophrys, 2010, 166 p., 16 €).
- PETIT INVENTAIRE DES CITATIONS MALMENÉES, de Paul Desalmand et Yves Stalloni (Albin Michel, 2009,
194 p., 10 €).
- 99 MOTS ET EXPRESSIONS À FOUTRE À LA POUBELLE, de Jean-Loup Chiflet (Points, « Le goût des mots »,
2009, 142 p., 10 €).
- PRENDRE LA DÉMOCRATIE AUX MOTS, de Claudie Baudino (L’Harmattan, 2009, 156 p., 15 €).
- DICTIONNAIRE DES MOTS NÉS DE LA MER, de Pol Corvez (Chasse-Marée, 2008, 360 p., 18 €).
- LA PLUS BELLE HISTOIRE DU LANGAGE, de Pascal Picq, Laurent Sagart, Ghislaine Dehaene et Cécile Lestienne
(Seuil, 2008, 192 p., 16 €).
Nos adhérents publient
- Michel Mourlet réédite L’Anti-
Brecht. Le théâtre, sa mort, sa
vie (France Univers, 132 p.,
22 €), dans lequel il rappelle
qui était Brecht et comment
celui-ci entendait faire du
théâtre une arme de
propagande.
- Au bout de trente ans de
recherches, Liliane et Claude
Bonin publient Naveil, pages
d’histoire, ouvrage sur ce
village caractéristique de la
vallée du Loir vendômois.
(Éditions du Cherche-Lune,
2009, 368 p., illustrées, 26 €).
- Présidée par Roger le Masne,
l’Association des amis de
l’abbé Jean Carmignac publie
Le Magnificat et le Benedictus
en hébreu ?, oeuvre posthume
de l’abbé Jean Carmignac
(Éditions de Paris, 2009,
148 p., 4 ill., 18 €). Cette étude
scientifique défend la thèse
de la rédaction en hébreu de
ces cantiques de l’Évangile
selon saint Luc, ce qui conduit
à supposer la première rédaction
en hébreu de cet évangile
(donc en 58-60 de notre ère).
- Deo Namujimbo – lauréat de
la Plume d’or 2008 – a
rassemblé les articles qu’il a
écrits de 2001 à 2009 dans
Merde in Congo (Edilivre,
2010, 416 p., 29 €).
- Nous n’irons pas à Barbizon,
de Jean Berteault, préface
d’Henri Tisot (Lanore, 2010,
96 p., 10 €). Des poèmes de
ce recueil, notre président
honoraire, Jean Dutourd, écrit :
« Ce que ceux-ci ont de particulièrement
réussi, c’est leur mélange
de tendresse et d’humour. »
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