Défense de la langue française   
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DLF, n° 245



POUR NE PLUS FAIRE DE FAUTES D’ORTHOGRAPHE ! 300 TRUCS EFFICACES ET FACILES, de Jean-Pierre Colignon
Éditions de l’Opportun, 2012, 276 p., 12 €
Facile, facile de ne plus jamé fére de fotes d’ortaugrafe : apprenez par coeur 100 règles de base. Méfiez-vous comme de la peste de 100 archi-faux amis et vrais ennemis. Retenez 100 formules ultra-magiques, concoctées avec amour et humour par notre grand et vénéré Magicien de DLF... Et que je mange mon chapô si vous en faites encore...
Nicole Vallée


L’éditeur Honoré Champion, dans sa fort appréciée collection « Champion les mots », nous offre aujourd’hui deux nouveaux petits bijoux de Jean Pruvost, agrémentés de jolies reproductions d’époque, 144 pages chacun, pour la modique somme de 9,90 € l’un comme l’autre.
LE FROMAGE,
son histoire ; son industrie ; expressions, proverbes, citations ; l’éloquence des noms de fromages. Index. Bibliographie. Mieux vaut « se retirer dans un fromage de Hollande » que de « laisser aller le chat au fromage », n’est-ce pas ? Et vous conviendrez qu’« un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un oeil » (Brillat-Savarin).

LES ÉLECTIONS OU COMMENT S’ESLIRE QUELQUE MANIÈRE DE VIVRE ?
Si le mot élire était à peine connu avant la Révolution, et si la notion d’élection démocratique est récente et n’a cessé d’évoluer jusqu’à l’émergence des Primaires en 2011, l’élection existe depuis longtemps dans la langue française, avec des sens divers. Olivier de Serres parle ainsi de « l’élection de bonnes semences ». L’électrice resta longtemps... la femme de l’électeur. En racontant les élections, l’auteur nous invite à un voyage dans l’Histoire, à des rencontres avec de grands écrivains, et aussi de fameux humoristes. Il nous apprend l’origine de abstention, ballotage, blackbouler, dépouiller, panachage, référendum, scrutin, suffrage, vote... Devons-nous croire Paul Claudel : « Les élections sont l’abdication rabâchée tous les quatre ans d’un peuple gâteux » ?
Préférons la douce ironie propre à l’un de nos chers disparus : « Le peuple, en élisant ses représentants et ses maîtres, leur délègue une fonction éminente : celle de se salir les mains à sa place » (Jean Dutourd). Bibliographie. Index des noms communs et des noms propres. Nicole Vallée

TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR LE TENNIS ET AUTRES JEUX DE BALLE, SANS JAMAIS SAVOIR OÙ LE TROUVER de Gil Kressmann, préface de Denis Grozdanovitch, illustrations de Claude Turier
Éditions Artena, 2012, 256 p., 19,90 €
Tennis, squash, badminton, paume, pelote basque, tennis de table et aussi tambourin et padel... nombreux sont les passionnés de ces jeux de balle, plus nombreux encore, ô mes amis de DLF, les curieux et fervents amoureux de la langue française. Tous sans exception devraient être comblés par cet abécédaire insolite. Ils y trouveront en effet pas moins de 750 définitions, expressions, locutions, anecdotes relatives à ces distractions séculaires.
Vous savez, bien sûr, ce que signifie « prendre la balle au bond », mais d’où vient « qui va à la chasse perd sa place » ? Et qu’est-ce que « avoir des bricoles », « jouer à blanc », « empaumer une affaire », « passer sur le billard » ? Quant à cette description du « mauvais joueur », n’est-elle pas toujours d’actualité :
« Tantôt, dans les accès d’une humeur indiscrète,
Ils accusent la balle et tantôt la raquette
» (Bajot, 1854) ?
Adresses utiles et bibliographie. Nicole Vallée

PRIVILÈGE ET RAYONNEMENT DU FRANÇAIS DU XVIIIE SIÈCLE À AUJOURD’HUI, d’Axel Maugey
Éditions Honoré Champion, 2012, 276 p., 27 €
Un éminent universitaire, spécialiste de civilisation française et des littératures de la francophonie, nous présente les grands moments de la bataille en faveur du français. Il nous démontre avec vigueur et pertinence que la langue française n’a pas cessé d’illustrer un certain art de vivre, et une riche réalité culturelle. Elle n’a toujours pas sa pareille en matière de diplomatie et de législation. Oserons-nous décevoir ses innombrables admirateurs à travers le monde en nous dispensant de prendre part à sa défense ? Trois citations dont vous devrez deviner les auteurs : « Être français, c’est mettre des mots intelligents sur nos sentiments. »1, « Jamais le français n’aura été autant bouleversé et enrichi. »2Le français est une langue qui s’est donnée à l’humanité. »3 Index des noms, des pays, des thèmes. Bibliographie. Nicole Vallée

Réponses : 1. Fabrice Luchini.. 2. Hélène Carrère d’Encausse.. 3. Victor Hugo..

SANS LE LATIN, sous la direction de Cécilia Suzzoni et Hubert Aupetit, Association le latin dans les littératures européennes
Mille et une nuits, 2012, 430 p., 19 €
Ce manifeste collectif, signé par une quinzaine d’auteurs, déplore l’irrésistible disparition du latin dans l’enseignement. « Sans le latin, le français avance dans une terre déserte, étrangère [...] nous sommes amnésiques d’un héritage qui pourtant nous possède. » Chasser le latin, c’est désapprendre le français, le ramener à un simple outil de communication qui ne s’affirmera pas dans un monde où les échanges se font désormais dans un pidgin anglo-américain, c’est rendre inaccessible à nos descendants notre patrimoine littéraire. Quel président, quel ministre audacieux saura renverser la tendance et instituer le fait latin à l’intérieur de l’enseignement du français ? Un livre qui vient à son heure. Nicole Vallée

2 500 NOMS PROPRES DEVENUS COMMUNS, de Georges Lebouc
Éditions Avant-propos, 2012, 656 p., 24,95 €
Éponymes, antonomases et hypallages. Qu’une situation cornélienne soit inspirée par les tragédies de Pierre Corneille et racinienne de celles de Jean Racine, quoi d’étonnant ? Mansarde vient naturellement du nom de l’architecte du XVIIe siècle François Mansart ; la populaire java de l’île indonésienne de Java ; praline, du maréchal du Plessis-Praslin ; mais que les novelettes de Robert Schumann rappellent la cantatrice Clara Novello, un calepin, le savant religieux Augustin Ambrogio Calepino, vulcanisation, du dieu du feu et des métaux, Vulcain, ce n’est déjà plus si « élémentaire ». À présent, chers Déèlèfistes, livrez-vous de bonne grâce à votre tourmenteuse brevetée. D’où viennent les mots suivants ? 1 . Le ruban bolduc. 2. Chauvin ; 3. Magnolia ; 4. Tarte tatin ? Index et bibliographie. Nicole Vallée

Réponses : 1. De Bois-le-Duc, ville natale de Jérôme Bosch. 2. Personnage de comédie, type du patriote fanatique et borné. 3. De Pierre Magnol, médecin et botaniste français du XVIIe siècle. 4. Des soeurs restauratrices solognotes, Caroline et Stéphanie Tatin.

LE DICTIONNAIRE INCROYABLE, de Jean-Claude Raimbault
Éditions Glyphe, 2012, 236 p., 17 €
Savez-vous utliser à bon escient l’adjectif superlificocantieux ? J’en doute fort. Alors, vous avez grand besoin de ce dictionnaire, « plus invraisemblable, je meurs... » En tout lieu, à tout moment, vous y trouverez des mots et expressions, honteusement négligés, qu’il vous appartiendra de faire revivre. À table : propination1, gobelotter2, bourdine3. La poésie : proufasse4, entrapélie5. Le corps : connaîtriez-vous un abrocome6 que l’on a regradillé7. Et pour terminer, nous vous souhaitons un emparagement8 réussi que ne troublera aucun avautrie9. Index alphabétique de ces quelque 1 300 mots.Nicole Vallée

Réponses : 1. Premier coup bu dans les repas. 2. Boire à plusieurs coups. 3. Soupe à l’ail et au beurre. 4. Que cela vous profite. 5. Manière de plaisanter avec finesse. 6.Qui a une longue chevelure. 7. Friser au fer chaud. 8. Mariage convenable. 9. Adultère.

OXYMORE, MON AMOUR ! DICTIONNAIRE INATTENDU DE LA LANGUE FRANÇAISE de Jean-Loup Chiflet
Éditions Chiflet et Cie, 2011, 316 p., 24,95 €
Jean de La Fontaine : « Elle se hâte avec lenteur » (« Le Lièvre et la Tortue »).
Charles Baudelaire : « Les soleils mouillés » (« L’invitation au voyage »). Gérard de Nerval : « Mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie » (« El Desdichado »). Pierre Desproges : « Les fous normaux ». Ces exemples illustrent la définition du mot méconnu oxymore. Jean-Loup Chiflet en rappelle le sens : du grec oxumôron, de oxus, « aigu » et môros, « sot, fou », un oxymore établit une relation de contradiction entre deux mots qui dépendent l’un de l’autre ou qui sont coordonnés entre eux. Un dictionnaire inattendu de ces mots et expressions nous ouvre un angle de la langue française, ludique, imagé – et imprévisible dans la façon de jouer avec eux. Au fur et à mesure que l’auteur interroge les mots de notre langue, se demandant, par exemple, ce que serait fur sans mesure, force est de constater alors qu’un mot ne s’apprivoise pas à coup de plumes, mais qu’il est porteur d’une vie... tel un héros de roman. Christian Massé

C’EST LA CULTURE QU’ON ASSASSINE, de Pierre Jourde
Balland, 2011, 288 p., 18,90 €
Le romancier et critique Pierre Jourde publie un brûlot courageux, mais quelquefois partial, contre divers dysfonctionnements de la sphère médiatique et culturelle française. Le livre comprend de nombreux textes publiés ces dernières années sur son blog Confitures de culture. L’auteur tire des rafales de phrases contre une série de vaches sacrées d’une certaine modernité qui va de pis en pis, selon lui. Préfacé par Jérôme Garcin, l’ouvrage est composé de sept parties abordant divers sujets dont l’éducation, l’université et la recherche universitaire, la politique culturelle et d’autres. Un texte contre l’illettrisme concerne la réforme de l’orthographe, et donc nous tous. Jourde est un des rares intellectuels à ne pas la soutenir. Il raconte avoir été harcelé sur sa messagerie par des linguistes en colère contre lui ! Notre polémiste révèle aussi certains abus de pouvoir dans le monde un peu clos d’une certaine critique littéraire, en n’hésitant pas à citer des noms. Reste qu’il s’agit d’un recueil éclairant sur la situation culturelle de ce temps, avec à peine effleurée encore l’importance incontournable du nouveau monde numérique. Christian Nauwelaers

SOUVENIRS DE LA MAISON DES MOTS, d’un anonyme
Éditions 13 bis, 2011, 112 p., 10 €
Cet opuscule est dû à un correcteur vétéran, amoureux de littérature (d’où le titre en forme de clin d’oeil à Dostoïevski), et qui prend fait et cause pour son métier d’artisan vigilant et cultivé. Notre homme nous conte maintes expériences professionnelles assez souvent malheureuses, et il déplore l’indifférence voire le mépris dans lesquels sont tenus les relecteurs, ces hommes invisibles, par beaucoup d’éditeurs, voire d’auteurs aussi. Si on peut comprendre son amertume, qui n’est ici que l’envers d’une passion contrariée, on déplorera l’anonymat de l’auteur, qui lui donne le courage de se livrer à certains règlements de comptes. Certaines de ses cibles sont citées nommément, et d’autres non : curieux procédé. Cela dit, une exploration de l’univers en grand péril de la correction, et brièvement de la traduction, ne peut que passionner les amoureux de notre langue. Christian Nauwelaers

Signalons aussi :
  • METTRE EN FORME SES MÉMOIRES, d’Éric Martini (Éditions Glyphe, 2012, 104 p., 11 €).
  • * * *
  • LES MOTS DU CIEL, de Daniel Kunth, préface d’Hubert Reeves (CNRS éditions, 2012, 182 p., 15 €).
  • LE JEU VERBAL. ORALITÉ DE LA LANGUE FRANÇAISE, de Michel Bernardy, préface de Valère Novarina (L’Âge d’homme, 2012,
    214 p., 22 €). L’auteur est notre prochain invité d’honneur.
  • ESTHÉTIQUE DE LA PONCTUATION, d’Isabelle Serça (Gallimard, 2012, 308 p., 23,50 €).
  • LES 100 MOTS DE MARSEILLE, de Jeanne Laffitte et Olivier Pastré (PUF, « Que sais-je », 2012, 128 p., 9,20 €).
  • DICTIONNAIRE DU FOOTBALL. LE BALLON ROND DANS TOUS SES SENS, de Benoît Meyer, préface de Lilian Thuram (Honoré Champion, « Champion les dictionnaires », 2012, 496 p., 20 €).
  • LE DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE. THÉORIE, PRATIQUE, UTOPIE, de Giovanni Dotoli, préface de Danièle Morvan (Hermann, 2012, 430 p., 38 €).
  • ÉCRIRE SANS FAUTE, de Michèle Lenoble-Pinson (De Boeck - Duculot, « Entre guillemets », 2e édition, 2012, 224 p., 19,50 €).
  • ENCORE UN MOT, d’Étienne de Montety (Chiflet & Cie), 2012, 160 p., 12,50 €).
  • LE PETIT LIVRE DES GROS MOTS ET AUTRES NOMS D’OISEAUX, de Gilles Guilleron (Éditions First, 2012, 160 p., 2,99 €).
  • LES MOTS AUX ORIGINES ÉTONNANTES, de Sylvie Brunet (Éditions First, 2012, 160 p., 2,99 €).
Nos adhérents publient
  • Yann Le Puits annonce qu’Entre muraille et canal est aussi disponible en version électronique (Éditions de la clairvoyance, 250 p., 10 €) et invite à visiter son blog : http://yannlepuits.hautet fort.com/.
  • Étienne Bourgnon a rédigé son trente-huitième article consacré au franglais pour les Cahiers du Club de la grammaire de Genève. À cette même publication, ainsi qu’au Trait d’union, revue des correcteurs d’imprimerie de Lausanne, le président de la délégation de Suisse a adressé un article intitulé « De quelques verbes » (6e de cette série).
  • Guy Fleury cherche un éditeur pour son étude romancée : Tam-tam et sorciers panthères.
  • Bernard Collignon nous a adressé son bulletin : Le Singe vert.
  • Paul Desalmand, dans son éditorial de La Gazette de la lucarne (n° 44), évoque le projet d’un numéro dont le thème serait « écrire en français ». Affaire à suivre...
  • Armand Hadria nous signale un article d’Axel Maugey dans la revue Amopa (n° 196) : « Le français dans les pays émergents ».
  • Robert Vallée présente la biographie de Norbert Wiener, traduite par sa femme, Nicole Vallée : Héros pathétique de l’âge de l’information. En quête de Norbert Wiener, père de la cybernétique, de Flo Conway et Jim Siegelman (Hermann, 2012, 426 p., 35 €). Pour ceux qui veulent « comprendre l’interaction de la technique et de la culture au XXIe siècle ».
  • Joël Conte, président de Rencontres européennes et d’Europoésie, nous a fait parvenir Europoésie 2011 (Thierry Sajat, 210 p., 15 €).
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