Défense de la langue française
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DLF, n° 249
LA FABRIQUE DES MOTS d’Erik Orsenna, de l’Académie française, illustrations de Camille Chevrillon
Stock, 2013, 144 p., 15 €
Voici les derniers tours et détours de la balade entreprise par l’un de nos
académiciens préférés au pays magique de la grammaire française.
« Les mots aiment l’amour. Mais aussi la bataille. Ils se trouvent ainsi mêlés à toutes
sortes d’aventures, sentimentales et dangereuses. » Et nous voilà embarqués sur l’île
que dirige Nécrole, président à vie. En compagnie de Jeanne et du Capitan, de la
gentille maîtresse, Mlle Laurencin, et d’Apolline, Julien, Rachida, Johann, Marie-Thérèse, nous
allons capturer les mots, avec Monsieur Henri. Jouer avec les douze verbes officiels. Reconstituer
des mots à partir de syllabes dans la mine d’or. Traquer l’immense descendance des verbes faire et
offrir... « Que serait l’amour sans mots d’amour ? Par exemple. », ainsi que conclut notre cher
académicien amoureux des mots. Et ce n’est pas un austère traité, mais un vrai roman, que ses
illustrations rendent plus charmeur encore.
Nicole Vallée
365 MOTS NOUVEAUX EXPLIQUÉS, de Paul Desalmand et Yves Stalloni
Éditions du Chêne, 2013, 288 p., 16 €
Que Paul Desalmand et Yves Stalloni soient grandement remerciés ! Avec leurs
365 mots nouveaux expliqués, nous nous sentirons moins étrangers à la lecture de
nos journaux ou à l’écoute de la radio et de la télévision. À raison d’un mot par
jour, dans un an nous aurons apprivoisé la nouvelle langue des médias.
Contaminé par Wall Street, les stades, la publicité, le monde du cinéma – les
titres des films échappent à toute adaptation –, les voyages, le jargon des gens du spectacle et les
stand up ou one man show des comiques, le français exige d’être débarrassé surtout des
anglicismes qui le persillent et le rendent souvent incompréhensible. Des succédanés
linguistiques – nous allions écrire des « succès damnés » – s’imposent sans cesse. L’hégémonie
de la langue dominante gagne du terrain, car notre paresse, notre snobisme et la mode
collaborent avec elle et sapent la résistance. Cet ouvrage joliment illustré nous enseigne ce qu’il
faut savoir pour ne pas nous perdre dans un vocabulaire renouvelé par de brutales importations.
Notre langue est pourtant capable de tout dire clairement. Bien vivant, en dépit des introductions
parasitaires, des changements de sens et d’inéluctables déformations, le français ne finira-t-il pas
par étouffer sous l’invasion des nouveautés ? Les auteurs nous rendent pour l’heure un fier
service, tirant le meilleur parti d’un phénomène désolant.
Jacques Dhaussy
1001 SECRETS DE LA LANGUE FRANÇAISE de Sylvie Dumon-Josset, illustrations de Maï-Lan
Point2, 2013, 504 p., 11,90 €
Quel curieux petit livre à la mise en page surprenante et si pratique. À glisser
dans sa poche mais avec tant et tant de pages et révélateur (ou remémorateur) de tant de secrets,
de pièges, de mystères, de chausse-trapes !
Ah, les pluriels des mots composés, des adjectifs de couleurs, les s, les x, que choisir ? Et les traits
d’union ! En faut-il un ou pas ? Accent circonflexe ou tréma ? Et ces fâcheuses consonnes : doublonnent-elles ou ne doublonnent-elles pas ? Les accords des verbes ? Plus traîtres, je meurs !
On veut éviter un pléonasme, on commet un barbarisme. Majuscule ou minuscule ? Cette tournure
est-elle polie ou non ? Et les liaisons mal-t-à propos ! Si vous n’avez pas progressé en arrivant à la
fin, vingt fois sur le métier... Mais ne perdez pas courage. Avant la saint-Glin-Glin (car il y a aussi
une liste d’expressions), vous pourrez sabler le champagne.
Nicole Vallée
Vous l’attendiez impatiemment, n’est-ce pas ? Le Beaujolais nouveau ? Mais non,
bien avant et non moins gouleyant, il s’agit du
PETIT LAROUSSE ILLUSTRÉ 2014, préfacé par Bernard Cerquiglini,
2016 p., 29,90 €
178 000 définitions, 62 500 noms communs, 28 000 noms propres, 5 350 illustrations...
Inutile de continuer.
Ce qui ne manquera pas de vous allécher, ce sont les quelque 150 nouveaux mots,
sens et expressions : de la francophonie (africanismes, belgicismes, helvétismes, québécismes)...,
des mots de la société, des sciences, de l’écologie, de la politique, des technologies...
Aujourd’hui, grâce à ce précieux bréviaire, vous pouvez traiter votre compagne de « cougar
botoxée »1, à quoi elle vous répondra « kéké nomophobe »2... Vous étiez « subclaquant »3 et la
« zumba »4 ne vous a pas tiré d’affaire ? Eh bien, le « thanatopracteur »5 vous attend. Mais après
un « speed dating »6 réussi, vous pourrez vous « taper une grosse poilade »7... Vous allez aussi
(re)trouver 50 noms propres, de personnalités, lieux ou entités, d’Abe Shinza à Mark Zuckerberg,
en passant par Erasmus et le RAID. Et si vos phynances vous le permettent (La Crise !), le Grand
Larousse (45,90 €) vous attend aussi.
Nicole Vallée
1. Quadragénaire au visage figé, aimant les jeunes. 2. Idiot drogué par son portable. 3. Épuisé. 4. Remise
en forme colombienne. 5. Conservateur de cadavre. 6. Rencontre rapide. 7. Se mettre à rire.
Quand les éditions Larouse nous piègent... AURIEZ-VOUS ÉTÉ BON EN ORTHOGRAPHE EN 1870 ?,
sélectionnés par Daniel Berlion
AURIEZ-VOUS EU VOTRE CERTIFICAT D’ÉTUDES EN 1923 ? 130 EXERCICES EXTRAITS DES
OUVRAGES DE PRÉPARATION AU CERTIFICAT D’ÉTUDES DE 1923 Larousse, 2013, chaque titre 64 p., 4,99 €
Daniel Berlion, inspecteur d’académie, a eu la riche idée de sélectionner
150 « questions difficiles et charmantes » tirées des Exercices d’orthographe et de syntaxe
de Pierre Larousse. Totalement à rebours de notre époque, cet opuscule enchantera
les vrais amoureux de la langue française classique. Je rassure les lecteurs intéressés :
les réponses se trouvent en fin d’ouvrage !
Les questions sont classées en trois catégories, par ordre de difficulté croissante. Les
nombreux « casse-tête de participes » sont considérés comme redoutables : mais on
trouve pire ailleurs. La sagacité et la compétence du lecteur participant sont requises
pour divers aspects de notre langue. Les mots exacts à déterminer, l’accord au
masculin ou féminin, le pluriel des noms composés, les conjugaisons dans tous leurs états – sans
omettre ce bon vieux subjonctif imparfait, une gâterie ! Etc. Certaines vraies anomalies sont criantes :
pourquoi des « tire-d’aile » alors que l’oiseau ne vole qu’avec les deux ? Des ceintures orange mais
des chapeaux roses, les deux adjectifs étant mêmement des substantifs ? Certaines actualisations
sont présentes : les aulx sont le pluriel ancien d’« ail », mais on précise que « les ails » est aujourd’hui
admis. En revanche, il faut choisir la huppe pour l’alouette, et non la houppe : pourtant, en 2013, les deux termes sont licites dans cette acception. Une mise au passé simple : un élancement poignit
son coeur, ignore que « poindre » est totalement intransitif aujourd’hui. Eh non, des chaussures à
boucles (accord au pluriel) est incorrect puisqu’elles n’en avaient qu’une ! Mais à côté de cela, on
(re)découvre moult raretés. Qui dit encore : nu-jambes ? Qui pense à écrire la Lune avec capitale
initiale ? Un ravissement !
Christian Nauwelaers
Quant au si convoité « Certif », nul doute que nous ne le mériterions pas. Surtout avec les épreuves
de la bonne vieille arithmétique (pas encore qualifiée pompeusement de mathématique) – avec ses
exemples d’échelles appuyées contre un mur –, de culture générale (et qui donc était Casimir-Perier ?),
voire de chant (vous le savez, vous, le 2e couplet de notre chère Marseillaise ?).
Nicole Vallée
JOUONS AVEC LES MOTS. JEUX LITTÉRAIRES, de Julie Pujos
Folio Gallimard, 2012, 144 p., 2 €
Oublions un peu la Crise, et jouons ! « Mais pas n’importe comment... » Jouons avec
la littérature, le vocabulaire, l’orthographe... Les questions ne sont pas faciles, certes,
mais l’auteur compatissant vous en fournit les réponses en fin d’ouvrage. En ce qui
me concerne, n’y comptez pas !
Quel était le pseudonyme de l’écrivain Frédéric-Louis Sauser ? Casanova et
Beaumarchais ont un point commun. Lequel ? « Cet homme nous accagnait de sottises. » Qu’a
voulu dire George Sand ? Masculin ou féminin ? Tentacule, amours, hémistiche... Et vous pourrez
même vous détendre avec la Ballade des accents circonflexes de Mac-Nob, et vérifier dans la célébrissime
dictée de Prosper Mérimée, si vous faites plus ou moins de fautes que Napoléon III (75). Liste des
ouvrages cités.
Nicole Vallée
Deux rééditions aussi plaisantes qu’inespérées aux éditions des Équateurs (www.equateurs.fr)
PETITES IGNORANCES DE LA CONVERSATION, de Charles Rozan
2012, 352 p., 13,50 €
Voici le chef-d’oeuvre d’un pionnier de la linguistique (1824-1905), édité maintes
fois entre 1856 et 1887. Avec une prodigieuse érudition, l’auteur nous présente
quelque trois cents expressions toutes faites, lieux communs et locutions
proverbiales, tout en se vantant d’être un grand expert en calembourgs (sic).
Nombre de ces expressions auraient plusieurs étymologies et ont droit à plus de
cent lignes de commentaires. Saviez-vous que « mettre au psaltérion » a été remplacé par
« mettre au violon » ? Et pourquoi ? À quoi correspond chez nous le proverbe arabe « Qui a été
mordu par le serpent se méfie des cordes » ? À quand remonte le nom de « Lustucru » ? Est-il
bienséant d’éclater d’un « rire sardonique » ? Et de jouer à « Colin-Tampon » ? Table
alphabétique.
Nicole Vallée
J’APPRENDS L’ORTHOGRAPHE, de Mlle H.S. Brès
album illustré de 256 gravures et de 4 planches en couleurs, 2012, 64 p., 14 €
Quelle irrésistible merveille ! Enseignée de cette façon, l’orthographe devient un
jeu, avec des devinettes, des poèmes, des astuces, des surprises... Son auteur,
directrice d’école maternelle, connaît parfaitement la pédagogie enfantine.
Pour illustrer les consonnes doubles, on joue avec des dominos en carton...
anagrammes, logogriphes, métagrammes, charades... et leurs solutions.
Voici le jeu des dérivés avec des cartes illustrées : maintenir, maintien, manuel, main... et le loto
métagramme... Pour terminer, un extrait du poème d’entrée... Combien de l dans colline ? Et
combien dans mandoline ? Combien de m dans moment ? Plus ou moins que dans comment ?
Quand on dit : voici la glace, est-ce écrit comme la classe ? Que de bonnes heures en perspective
avec vos chères petites têtes brunes et blondes !
Nicole Vallée
ON NE RÉVEILLE PAS UN SOMNAMBULE. ET AUTRES IDÉES REÇUES QUI ONT LA VIE DURE, de
Patricia Laporte-Muller et Sophie Fromager
Seuil, 2011, 111 p., 12 €
Ah ! les idées reçues ! Facilitent-elles ou empoisonnent-elles notre existence
quotidienne ? Nos auteures (mais oui), grandes pourfendeuses de réponses toutes
faites et de croyances bien ancrées, vont-elles réussir à nous les extirper du crâne ?
En effet : « On ne savait pas mieux lire avant » ; « L’huile d’olive n’est pas moins grasse que les
autres » ; « L’air des villes n’est pas plus pollué que celui des campagnes » ;
« Couper ses cheveux ne les aide pas à repousser » ; « L’euro n’a pas fait grimper les prix » ; « Et
si les Français travaillent autant que les autres, ils sont très productifs »... Enfin, « les épinards ne
contiennent pas tellement de fer »... En tout, quatre-vingt-sept sujets qui « nous interpellent ».
Ô combien !
Nicole Vallée
Signalons aussi :
- JOURNAL D’UN AMOUREUX DES MOTS, de Jean Pruvost (Larousse, 2013, 288 p., 12,90 €).
- LE CIRQUE, de Jean Pruvost (Honoré Champion, « Champion les mots », 2013, 128 p., 9,90 €).
- DICTIONNAIRE DES ÉCRIVAINS FRANCOPHONES CLASSIQUES, de Corinne Blanchaud, préface de Jean Pruvost (Honoré Champion, « Champion les dictionnaires », 2013, 576 p., 22 €)
- APPRENDRE ET MÉMORISER L’ORTHOGRAPHE PAR LA LOGIQUE ET LE RAISONNEMENT, de Jean-Pierre Colignon
(Éditions Ellipses, 2013, 160.p., 9 €).
- LE GRAND LIVRE ANTI FAUTE D'ORTHOGRAPHE, de Jean-Pierre Colignon (Les Éditions de l’Opportun, 2013,
320 p., 12,90 €).
* * *
- « JE DIS ÇA, JE DIS RIEN. » ET 200 AUTRES EXPRESSIONS IN-SUP-POR-TABLES !, d’Adèle Bréau (Éditions TUT-TUT, 2013, 224 p., 6 € ).
- DICTIONNAIRE D’UN PEU TOUT ET DE N’IMPORTE QUOI, de Christian Millau, illustrations de Grandville (Éditions
du Rocher, « Littérature », 2013, 402 p., 22,90 €).
- LE CRÉTIN TEL QU’ON LE PARLE OU LE JARGON DES ÉLITES, de Pierre Chalmin (Les éditions de Paris - Max Chaleil, 2013, 80 p., 9 € ).
- LES MAUX DES MOTS, de Colo Tavernier O'Hagan (Plon, 2013, 202 p., 12,90 €).
- FRANÇAIS, MON AMOUR – MÉTONYMIE, MON AMIE, de Jean-Loup Chiflet (Chiflet & Cie, 2013, 144 p., 12,95 €).
- Aux Éditions Les Vieux Tiroirs (2013, 126 p.), choisis par Delphine Dupuis : FANTAISIES DU LANGAGE, DESTINÉES
AUX INFATIGABLES BAVARDS (13,90 €) ; MOTS D’ESPRIT, OU LA FINE FLEUR DE LA REPARTIE À LA FRANÇAISE (11,90 €).
- L’ALGÉRIE ET LA LANGUE FRANÇAISE OU L’ALTÉRITÉ EN PARTAGE, de Rabeth Sebaa (Publibook, 2013, 106 p., 14 €).
- DICTIONNAIRE SUBJECTIF DES MOTS DIFFICILES ET IMPRONONÇABLES DE LA LANGUE FRANÇAISE, de Sigismond
von Mopp, illustrations de Laurent Rivelaygue (Baleine, 2012, 222 p., 18 €).
Nos adhérents publient
- Les Châteaux forts, album
de Jean-Joseph Julaud, vient
de paraître dans la collection
« Pour les Nuls» (Gründ,
43 p., 9,95 €).
- Le Nénuphar (juin 2012) :
si vous voulez savoir ce
qu’est le zeugme, Christian
Watine vous explique cette
figure de rhétorique,
considérée comme une sorte
d’humour.
- Christian Massé publie un
roman épistolaire : Lettres de
Lucien Gerfault à son père.
Pour se le procurer :
www.thebookedition.com,
2013, 101 p., 12,50 €.
- Sur son site français
sansfautes.worldpress.com,
Anne Rosnoblet fait une belle promotion du numéro 248 de
la revue.
- Un recueil d’une
cinquantaine de dictons
dresse le portrait de la
société rurale de la fin du
XIXesiècle et du début du
XXe : Ma Grand-mère disait,
par Paul Rognon (www.l’ate
lier dugrandtetras.fr, 2013,
96 p., 14 €).
- Jean-Pierre Colignon publie
Curiosités et énigmes de
l’Histoire (Albin Michel, 2013,
304 p., 15 €).
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