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Éditorial N° 245
Aux Plumiers d’or
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Le 9 mai, notre président Philippe
Beaussant était l’invité d’honneur de
la Marine nationale à l’occasion de la
remise des prix du Plumier d’or 2012,
dans les salons de l’hôtel de la Marine.
Comme les candidats, il a choisi l’une
des questions proposées pour
l’expression écrite (voir page concours.
Si elle avait accepté avec naturel mon invitation, je l’aurais reçue avec grand
plaisir. Quand j’aurais entendu sonner à la porte, j’aurais eu un petit
battement de coeur : « La voilà ! » Je me serais levé d’un seul bond : car il y
avait au moins un quart d’heure que j’attendais dans mon fauteuil. J’aurais
ouvert la porte et je lui aurais souri...
Malheureusement, elle avait accepté mon invitation avec un air un peu
ennuyé – comme si la simple idée de venir chez moi était une épouvantable
corvée. Je sais bien qu’il faut monter cinq étages à pied, puisqu’il n’y a pas
d’ascenseur : mais, tout de même, venir chez moi, ce devait être un
bonheur !
Je me suis donc dirigé vers la porte avec un peu de rancoeur, comme si je
ne me souvenais que de la manière froide dont elle avait accueilli mon
invitation. En fait, j’étais fâché.
J’ai ouvert la porte et je l’ai vue : elle était souriante, pleine d’amitié. Son
joli visage, ses yeux, ses joues, tout avait l’air de dire : « Quel plaisir de vous
voir ! » J’étais stupéfait... Je ne sais comment j’ai fait pour passer ma mauvaise
humeur. En fait, elle était déjà transformée. J’ai souri. J’ai dit : « Mais c’est
un plaisir pour moi ! » Nous nous sommes donné un baiser et nous ne nous
sommes plus jamais quittés.
Moralité : méfiez-vous des fausses impressions.
Philippe Beaussant
de l’Académie française
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