Défense de la langue française
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Éditorial N° 248
Prix Richelieu
------------------------------------------------------------------------------------------- Depuis 1992, DLF attribue ce prix à un journaliste qui, par la
qualité de son langage, fait aimer la langue française. Cette année,
le prix Richelieu était destiné à un journaliste de radio.
C’est à Alain Duault, pour son émission quotidienne sur Radio
Classique (voir p. 58 et VI), que, le 6 avril, notre président, Philippe
Beaussant, de l’Académie française, remit le prix Richelieu 2013.
Monsieur le Président,
Vous avouez craindre les micros même si vous les aviez apprivoisés lors de
vos passages sur France Musique, où vous croisiez Alain Duault, il y a
35 ou 40 ans, quand vous baigniez tous les deux dans la musique.
Pour lui remettre le prix Richelieu, vous n’avez pourtant pas hésité à
vous saisir de l’instrument et à évoquer quelques souvenirs : comment
vous aviez apprécié, autour de verres partagés après les émissions, sa
passion pour la musique et sa vaste culture musicale ; comment vous
aviez découvert qu’il était aussi un poète, vous qui vous désoliez de ne pas
l’être, et comment, dans votre bibliothèque, on trouve Où vont nos nuits
perdues,
un recueil de poèmes signés de notre lauréat, couronné en 2002
par l’Académie française où vous seriez élu cinq ans plus tard, tout
comme L’Effarant Intérieur des ombres,
autre recueil dont vous
avouez aimer le titre autant que le contenu.
Vous avez évoqué implicitement votre mutuelle et amicale émulation :
Alain Duault intervenait chez Pivot avant vous ! Vous écoutiez ses
émissions, mais vous n’étiez pas sûr qu’il écoutait les vôtres ! Même si
vous collaboriez tous les deux à France Culture et à France Musique.
Dans les années 80, vous
écoutiez son Melomania
sur Europe 1, en
admirant la façon dont
il liait intimement
musique et poésie.
Aujourd’hui, vous
admirez son bilan :
Alain Duault écrit des
livres, Alain Duault
écrit des poèmes, Alain
Duault partage ses connaissances musicales à la radio, à la télévision, en
France et ailleurs, et vous pensez in petto que ses lecteurs et ses auditeurs
ont bien de la chance.
Ce qui vous plaît en lui, c’est que l’homme de radio et de télévision soit
aussi un écrivain, un écrivain qui est capable de convoquer Berlioz, à
une « Interview imaginaire », et qui renouvelle l’exploit avec George
Sand au détour d’une autre interview jouée.
Vous admirez l’éclectisme d’Alain Duault, la personnalité aimable qui se
cache derrière ses talents de poète, de romancier, d’homme de radio et de
télévision. Et vous remerciez Radio Classique, qui vous permet de
continuer à l’entendre.
Mais vous remerciez surtout Alain Duault de vous donner, de nous
donner, le plaisir de l’écouter s’exprimer avec tant d’élégance. C’est pour
cela que vous êtes fier de lui remettre le prix Richelieu, même si, pour ce
faire, on vous a imposé un micro.
Merci, Monsieur le Président, merci Alain Duault.
La Rédaction
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