Défense de la langue française
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Éditorial N° 251
Laconcordance des temps
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Notre président a signé, le 6 janvier, le « Bloc-notes » du site de
l’Académie française. Il l’a intitulé « Au plaisir des mots, au plaisir
de la grammaire ». Extrait.
La concordance des temps n’est pas sans poser quelquefois de petits
problèmes...
Quand la proposition principale est au passé, il est d’usage que les
subordonnées qui la suivent s’installent dans le temps de la principale
et se mettent donc, elles aussi, au passé. Ce n’est pas sans susciter
quelques ambiguïtés.
«
On m’a dit, Madame, que vous étiez une excellente cuisinière... »
La dame va-t-elle sursauter et répondre avec un peu d’aigreur :
«
Mais je le suis toujours, Monsieur...»
Car cet imparfait peut exprimer le présent du temps où l’on parle,
aussi bien que le passé révolu... Si cette personne avait déclaré «
On
me dit, Madame... », elle aurait évidemment terminé sa phrase par
«
que vous êtes ». Mais celui qui a prononcé ces mots avait un grand
respect de la concordance des temps. C’était d’ailleurs une personne
de grand talent, et pas seulement pour la cuisine : il s’agissait de
Maurice Edmond Sailland, plus connu sous le nom de Curnonsky. Le
fameux gastronome parlait très bien notre langue, et en goûtait
toutes les saveurs. Il a donc dit : «
On m’a dit, Madame, que vous étiez...»
Philippe Beaussant
de l’Académie française
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