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Éditorial N° 260
À Natacha Polony
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C’est dans les salons du Sénat, en présence de nombreuses
personnalités, notamment de Mme Jacky Deromedi, sénateur des
Français établis hors de France, et de M. Philippe Beaussant, de
l’Académie française, président d’honneur de DLF, que notre
président, Xavier Darcos, a remis le prix Richelieu à Natacha
Polony, le 2 avril.
Merci, Madame le Sénateur, d’accueillir notre association dans ce
décor fastueux pour la remise de son prix Richelieu.
Mesdames, Messieurs, président de DLF depuis six mois seulement,
j’ai aujourd’hui la joie de remettre ce prix pour la première fois. Par
chance, je le remets à une personne que je connais bien et depuis
longtemps. En 2002 déjà, ministre de l’Enseignement scolaire, je
redoutais sa plume acérée dans
Marianne ou dans
Le Figaro, où l’on
peut d’ailleurs continuer à retrouver son talent et sa lucidité.
Faut-il vous présenter Natacha Polony ? Agrégée de lettres, journaliste
à Europe 1, chroniqueuse dans la presse écrite, ou animatrice à Paris
Première (son émission « Polonium » lui vaut aussi ce prix Richelieu),
cette grande professionnelle des médias trouve aussi le temps
d’écrire. Elle a publié depuis quelques années plusieurs ouvrages qui
s’inscrivent parfaitement dans la ligne des combats que nous menons
aujourd’hui en faveur de la langue française. Lisez ou relisez
Nos
enfants gâchés : petit traité sur la fracture générationnelle française, Le pire
est de plus en plus sûr : enquête sur l’école de demain, ou encore
Nous
sommes la France, paru en 2015.
Les médias – les journalistes, donc –, qu’ils soient reporters ou
chroniqueurs, ont une immense influence sur notre langue, sur la
façon dont elle se forme et évolue, sur sa perception populaire.
Lorsqu’ils l’affadissent, la concassent, voire la massacrent, cette influence, hélas, ne diminue pas pour autant ! Natacha Polony, elle,
sait résister à la facilité et, en s’exprimant dans un français précis et
rigoureux, tard la nuit ou tôt le matin, est la preuve que l’on peut être
journaliste et parler un excellent français.
Aujourd’hui, nous pouvons nous enorgueillir que notre prix Richelieu
soit « genré » (un néologisme que m’a appris le ministère de
l’Éducation nationale, qui s’irrite que les programmes scolaires
traditionnels ne soient pas assez « genrés ») puisque Natacha Polony
est la troisième femme à le recevoir après Florence Dauchez et
Annette Gerlach, en 2006. Trois lauréates en onze ans : nous sommes
sur la bonne voie, en marche vers la parité !
Chère Natacha, en vous remettant, au nom de DLF et de ses membres,
le prix Richelieu, c’est votre maîtrise de la langue française, la
richesse de votre vocabulaire et votre modernité langagière que je
salue. Recevez-le avec mon amitié confraternelle et la vive admiration
de tous ceux qui sont ici présents.
Xavier Darcos
de l’Académie française
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