Défense de la langue française   
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AU PILORI !
N° 222 (4e trimestre 2006)

  • M. Bernard Kouchner, docteur en médecine, homme politique, cofondateur de Médecins sans frontières et de Médecins du Monde, ancien ministre, s’était porté, en octobre, candidat au poste de directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il croyait fermement à ses chances et avait annoncé pouvoir compter sur l’appui des pays africains francophones. Or dans son livre Deux ou trois choses que je sais de nous, paru en septembre, M.iKouchner démolit allègrement la langue française et la francophonie. Il intitule un chapitre « L’anglais avenir de la francophonie » et, dans ce chapitre, développe toute l’indifférence, voire le mépris, qu’il a pour notre langue : « ... nouvellement venu dans le gouvernement, j’avais été étonné, en 1988, que l’on insistât sur l’usage obligatoire du français pour les ministres » et « Après tout, même riche d’incomparables potentiels, la langue française n’est pas indispensable : le monde a bien vécu avant elle. Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseront. » Voilà ce qu’ose dire un ancien ministre de la République françaisei! La candidature à l’OMS de M. Kouchner n’a pas été retenue. Aurait-il obtenu l’appui de ses « amis » francophones ?

  • Dans la troupe des fossoyeurs de notre langue figurent aussi quelques grands dirigeants d’entreprises privées. M. Henri de Castries, président du directoire d’Axa, a accordé en août 2006 un entretien à la revue Défense, de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Il y fait une comparaison entre les couples de langues anglais-français et latin-arverne (le français serait bien entendu l’arverne…) : « ... il vaut mieux mettre les générations qui montent en situation de parler le latin qu’en situation de parler l’arverne. C’est bien de parler l’arverne quand on est chez soi, mais c’est mieux de parler le latin quand on veut s’insérer dans les affaires du monde. Nous avons un désavantage compétitif, notre langue. »

  • D’après Valeurs actuelles du 13 octobre 2006, une nouvelle manifestation culturelle annuelle organisée par la mairie de Paris est appelée « La Nuit blanche ». Elle a eu lieu cette année le 7 octobre. Dans le guide présentant les manifestations, réparties dans une dizaine d’expositions, on a pu lire :
    « Décontextualisation : Par décontextualisations et recontextualisations successives, l’artiste produit des “référents sans histoire”.
    Pitreries iconogènes Rue Léon : pitreries iconogènes, déphasages médiatiques et flux dépixélisés.
    Processus transgenre : Liz Cohen questionne les systèmes de construction de l’identité et des processus transgenres. Elle interroge les motivations, les efforts et parfois les sacrifices que supposent ces “réinventions de soi”. »

    Défendre la langue française, c’est aussi oeuvrer pour lui conserver sa clarté et sa précision. Ce jargon « intellectuel » abscons est condamnable et dessert le rayonnement de notre langue.

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