Défense de la langue française   
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AU PILORI !
N° 226 (4e trimestre 2007)

  • Mme Christine Lagarde, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi, ne semble pas avoir compris qu'elle ne travaille plus aux États-Unis où elle a fait une brillante carrière. Dès sa prise de fonction, le 20 juin 2007, sur les marches de l'Élysée, elle s'est adressée en anglais aux journalistes anglophones. Aucune autre langue n'eut droit à ce régime de faveur, malgré la présence de journalistes d'autres nationalités. Le 6 octobre, l'International Herald Tribune titrait « French stock market gives English a chance » (« La Bourse des valeurs françaises donne une chance à l'anglais ») un article dans lequel on se félicitait d'une initiative de Mme Lagarde en faveur de cette langue. En effet, pour contourner l'obligation de traduire en français les informations financières émises par Euronext, Mme Lagarde envisage de créer un établissement annexe non soumis à ces contraintes et qui permettrait de diffuser les informations boursières françaises uniquement en anglais. Une lettre envoyée par DLF, le 18 octobre, n'a pas encore reçu de réponse.
    Ajoutons que le Canard enchaîné du 10 octobre rapportait que Mme Lagarde avait renvoyé des notes à ses collaborateurs avec des annotations en anglais. Cela lui vaudrait à Bercy le surnom de The Guard.
    Nous nous demandons si Mme Lagarde a entendu les propos du futur président de la République pendant sa campagne. M. Sakorzy n'avait-il pas déclaré : « Le français c'est l'âme de la France, c'est son esprit, c'est sa culture, c'est sa pensée, c'est sa liberté. C'est le droit de penser autrement que la pensée dominante » ? Peut-être n'a-t-elle pas envie de penser autrement...
    Il est désolant d'avoir à rappeler le devoir de défendre et promouvoir notre langue à ceux-là mêmes qui devraient être des exemples de conviction et d'engagement.

  • Nous n'avons pas à nous ingérer dans le fonctionnement des pays européens voisins. Cependant, quand ce fonctionnement touche la politique linguistique et que des mesures adoptées dans un pays peuvent préfigurer ce qui adviendra en France, nous devons réagir. Sous le titre « L'italien, langue taxée de l'École polytechnique de Turin », le Magazine européen diffusé sur la Toile par l'association Café Babel de Bruxelles donne une information surprenante : le rectorat de l'École polytechnique de Turin a décidé qu'à partir de cette année les étudiants italiens qui choisissent de suivre les programmes de niveau Bachelor (BA) dispensés en anglais ne paieront pas les taxes universitaires. En revanche, ceux qui veulent suivre les programmes en italien devront les payer. Il s'agit là d'une forme de discrimination linguistique scandaleuse. La tendance à imposer des cours en anglais, alors que rien ne le justifie (pourcentage d'élèves étrangers, professeurs anglophones, étude de langue) envahit également la France. Cette initiative italienne risque de se propager en France : pour étudier dans sa propre langue, ce sera plus cher !

  • Le conditionnement des populations, pour et par la télévision, doit commencer dès le plus jeune âge. Une nouvelle chaîne va être intégrée dans le catalogue de diffusion de Canalsat, Ce produit qui vient des États-Unis est destiné aux enfants de... 6 mois à 3 ans !
    Bien entendu, les programmes seront francisés, mais le titre, lui, n'a pas trouvé de traduction et gardera son nom anglais de Baby First TV.

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