Défense de la langue française   
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AU PILORI !
N° 228 (2e trimestre 2008)

  • La société Carrefour est propriétaire de l’enseigne Champion, qui regroupe des surfaces de vente plus petites. L’enseigne Carrefour est connue internationalement. Il ne lui a pas été nécessaire d’adopter un nom anglais pour conquérir des positions commerciales importantes. Son nom bien français provoque une petite fierté lorsqu’on le découvre à l’étranger. Le nom Champion, bien qu’il fût le même en anglais, préservait la filiation francophone. On vient d’apprendre que la direction de Carrefour a décidé de débaptiser les établissements Champion pour les appeler désormais Carrefour market ! Quelle pauvreté d’imagination des services de communication ! Market, c’est le nom dont s’affublent les petites boutiques et les supérettes de produits exotiques et d’importation pour faire moderne ou international. Il est vrai qu’Auchan possède Simply Market et Casino, Leader Price...

  • Dans les stations de montagne françaises, l'anglicisation est forcenée : dans les snowparks, on peut pratiquer le snowboard et le freestyle sur les pistes de descente, le trekking, le skicross ou le boardercross sur les pistes de fond...
    Il serait relativement facile de trouver des traductions officielles à tous ces termes mais le secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports, qui est chargé de cette mission à travers sa commission de terminologie, n’est pas très actif dans ce domaine.

  • Sous le titre « Le français est moribond à la Commission européenne », Libération publiait le 7 janvier, un article de son correspondant à Bruxelles, Jean Quatremer. Après avoir dénoncé l’anglicisation croissante de la Commission, il indique que, sous la présidence de José Manuel Barroso, c’est presque toute l’information et la communication vers l’extérieur qui se font en anglais. Au mépris de la règle non écrite de l’équilibre entre les nationalités, le service du porte-parole, dirigé par l’Allemand Johannes Laitenberger, est devenu un véritable bastion anglophone. Sur trente six porte-parole, neuf sont britanniques et quatre irlandais, soit un tiers d’« English native speakers » et ils occupent les postes de premier ordre : concurrence, commerce, agriculture… Si on ajoute à cela huit Allemands, ce sont vingt et un postes sur trente-six qui sont occupés par trois nationalités sur les vingt-sept existantes dans l’Union européenne. Les Français doivent se contenter de deux postes mineurs.
    Jean Quatremer précise que si un porte-parole parlant ou écrivant mal le français pouvait être recruté, un tel handicap en anglais serait rédhibitoire.
    À Paris, on se dit « préoccupé » par ce déséquilibre. Espérons que la prochaine présidence française de l’Union européenne permettra de rééquilibrer la distribution de la parole et des langues.

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