Défense de la langue française   
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AU PILORI !
N° 281 (3e trimestre 2021)
  • Nous connaissons bien Jean Quatremer, journaliste à Libération, qui couvre à Bruxelles l’actualité des institutions européennes. Nous lui avions attribué le prix Richelieu en 2010. Dans une vidéo postée sur internet, il nous narre un incident significatif de l’état d’esprit de certains fonctionnaires français à Bruxelles. Invité à participer à une conférence qui se tiendrait uniquement en anglais, Jean Quatremer remonta jusqu’à l’organisateur pour protester contre cette obligation linguistique. Il interrogea ce dernier sur la disparition du français, habituellement pratiqué avec l’anglais dans ce type de conférence. L’organisateur, d’origine française, lui répondit alors : « Le français est une langue de m... qui doit disparaître. » Voilà un exemple de détestation qui, pour être sans doute exceptionnel, n’en témoigne pas moins d’un état d’esprit partagé par beaucoup de fonctionnaires français à Bruxelles si l’on en croit le peu d’écho que nous avons de leur résistance à l’hégémonie de la langue anglaise.

  • Dans un article paru dans Le Figaro, Alain Duault1 dénonce la réécriture simplificatrice de certains ouvrages pour la jeunesse. C’est ce qu’a fait Casterman lors de la réédition du Club des cinq et le cirque de l’Étoile. Ainsi, il cite la phrase « Le soleil disparut dans un flamboiement d’incendie et le lac refléta de merveilleux tons de pourpre et d’or » qui devient « Le soleil disparaît derrière les sommets alpins et le lac prend des reflets dorés ». On a supprimé le passé simple et réduit le vocabulaire. Cette castration littéraire est préjudiciable au développement de l’intelligence, de la sensibilité de nos enfants. Il faut une langue riche pour communiquer avec nuances, pour favoriser la compréhension mutuelle et, par là, faciliter des relations apaisées. Et c’est bien mal aimer les jeunes que de leur nier le pouvoir d’élever leur esprit.

  • La multiplication des titres anglais des émissions de télévision ne faiblit pas, même sur les chaînes du service public. Nous ne nous résignons pas et dénonçons l’anglomanie des ordonnateurs de nos soirées télévisuelles. Exemples : « La story de Serge Gainsbourg : le punchliner. » ou « Game of Talents » De quoi donner envie d’aller se coucher !

  • 1. Écrivain, poète, animateur de radio et de télévision, et prix Richelieu 2013.
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