Défense de la langue française   
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Le patrimoine culturel – présent et perspectives

L’éducation des jeunes pour la préservation du patrimoine culturel

Quelle est la définition du patrimoine culturel ?
Le patrimoine est l’ensemble des éléments matériels et non matériels, d'ordre culturel, images à dimension universelle de notre passé, de nos racines et transmis de génération en génération. Les témoignages qu'il laisse peuvent être développés séparément : le patrimoine archéologique, architectural, archivistique, artistique, historique et... ethnologique.

La faculté actuelle de donner la préférence à la défense des richesses de notre patrimoine matériel, aux dépens de la préservation des traditions et pratiques de notre patrimoine immatériel, met en danger la survie de la diversité culturelle. Pourtant, l’un comme l’autre sont complémentaires et doivent demeurer indissociables.

Démontrons le pourquoi de l’intérêt du patrimoine culturel intellectuel.
Alors que 150 pays ont signé un accord international (CITES) avec pour objectif de protéger quelque 5 000 espèces animales et 25 000 espèces végétales sauvages de l’extinction, on assiste, dans une indifférence insensée et quasi totale, au danger d’extinction de l’essence même de l’identité culturelle des nations, c’est-à-dire de leur langue maternelle. La diversité des idées véhiculées par les différentes langues alimentées des différentes cultures est aussi nécessaire au monde que la biodiversité l’est pour notre planète. La richesse des langues, face à l’uniformisation de la mondialisation est en danger de disparition. Un rapport de l’Unesco estime que la moitié des langues du monde sont plus ou moins menacées d’extinction.
Pour sauvegarder la diversité culturelle, l’Unesco soutient une éducation qui aide à maintenir et à développer les langues et les cultures dans leur contexte écologique.

En voulant imposer une seule et même langue, non pas l’anglais qui est une langue riche et profonde, mais un sabir anglo-américain, nous encourageons un tissage de dialectes nouveaux et imprécis, fades et incultes.... qui se traduira par un africo-américain, un franco-américain, un gréco-américain, un italo-américain un porto-américain, un roumano-américain et ainsi de suite, autant de jargons qui d’une part dénatureront la langue américaine, mais surtout qui appauvriront le fondement de la pensée et le vocabulaire respectifs de chaque État, donc de chacun d’entre nous.

Si vous cherchez sur Internet : sauvegarde de la diversité culturelle,
Vous êtes assurés de trouver une nuée de sites. Vous les visiterez, les parcourrez, lirez consciencieusement tous les textes et vous en arriverez à la conclusion que tous, à quelques variations près, parlent la même langue : la langue de bois. Tous vous annoncent et vous décrivent :
    - Des résolutions
    - Des déclarations
    - Des engagements
    - Des réengagements
    - Des délibérations sur l’élaboration d’une nouvelle convention
    - La diversité culturelle en marche à l’échelle planétaire...
Bref, des mots, des mots, des mots...
Mais qu’y aurez-vous trouvé comme projets simples et clairement définis, comme plans d’action : pas grand-chose, aucun bilan, rien de concret.

La préservation de la diversité culturelle suppose au départ la préservation de toutes les cultures existantes, car chaque culture qui disparaît, chaque langue qui cesse d’être parlée, constitue une perte pour le patrimoine intellectuel.
On entend par « diversité culturelle » la multiplicité des cultures qui coexistent dans le monde. Les mots, la musique, les films, la danse, le théâtre… doivent pouvoir s’exprimer dans toutes les langues du monde. Certaines sociétés cherchent à dominer les marchés mondiaux au moyen de formes homogénéisées de culture populaire et marginalisent ainsi les artistes de nombreuses communautés.
Imaginez le fado portugais, le flamenco espagnol, le yodel tyrolien, les chants traditionnels vietnamiens ou les colinde roumains ou pire une doina roumaine qui sont tous une expression profonde de l'âme populaire, imaginez-les tous chantés dans une même et seule langue étrangère.
Le concours eurovision de la chanson qui, au départ, se voulait représentatif des divers pays d’Europe a perdu tout son charme, toute sa valeur à partir du moment où presque tous les participants de chaque pays représenté ont choisi de chanter dans la même langue. Pourtant, le même concours eurovision réservé aux enfants où, d’ailleurs, un enfant roumain chantant dans sa langue maternelle a terminé troisième, ce concours a su préserver tout son intérêt, sa diversité, et faire voyager le téléspectateur.
Un peuple qui ne défend pas sa langue, perd son passé, son identité. Il devient un peuple soumis, un peuple colonisé. Sa langue est témoin de sa naissance, de ses invasions, de ses transformations.

Au nom de quel avenir avons-nous le droit de sacrifier la mémoire du passé ?

Comprendre le présent en relation avec le passé, l'interpréter et le mettre en valeur pour l'avenir :
C’est ce qui doit caractériser la démarche ethnologique et à laquelle nous devons nous attacher et à laquelle doit être sensibilisée la génération de demain, c’est-à-dire les jeunes d’aujourd’hui.

Comment sy prendre, comment les y préparer, comment les y intéresser, comment leur faire prendre conscience du danger qui menace l’essence même de leur identité culturelle devrait être le sujet de débats à organiser. Parler, persuader, c’est bien, mais AGIR CONCRÈTEMENT et RAPIDEMENT c’est mieux, c’est INDISPENSABLE.

Certes, il existe
    - les plans « Socrates et Leonard » qui permettent de vivre une expérience étrangère
    - L’organisation de stages internationaux d’observation, d’apprentissage, de formation continue en entreprise ;
    - La multiplication de centres multiculturels universitaires, départementaux, nationaux
    - Les échanges scolaires et artistiques entre pays...
Toutes ces initiatives et encore bien d’autres sont effectivement une ouverture vers l’extérieur, vers un échange de culture, mais rien dans ces projets n’appelle à prendre conscience de son patrimoine culturel national et à le défendre. C’est à chaque nation, chaque entité gouvernementale, chaque citoyen de se sentir responsable du trésor qui lui a été légué par ses ancêtres et de l’importance de le défendre coûte que coûte, c’est-à-dire de savoir aussi le transmettre à ses descendants... à ses enfants.
Les jeunes devront être de fervents protecteurs du plurilinguisme. C’est leur avenir qu’ils défendront, qu’ils bâtiront. En s’appliquant à apprendre des langues étrangères, et non pas une seule et même langue universelle, ils veilleront à mieux apprécier et à valoriser leur patrimoine et à apprécier le patrimoine d'autres cultures.
Des sessions de jeunes pour la protection du patrimoine devraient se mettre en place, tant dans le milieu scolaire qu’extrascolaire, organisées par les écoles, collèges, lycées, facultés, mais aussi dans les municipalités, bibliothèques, sections de loisir… Les séances de réflexions, des tables rondes en découleraient des projets qui pourraient aboutir à des manifestations concrètes, notées et récompensées par les divers pays partenaires organisateurs.

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Sur ce plan, la Roumanie a, jusqu’ici, su rester très proche et très fière de ses coutumes, de ses traditions, de son folklore et art populaires très riches et encore très présents aujourd’hui, mais saura-t-elle être aussi vigilante pour sa langue, c’est tout le bien que nous lui souhaitons.
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En conclusion : je ne citerai qu’une phrase du mahatma Gandhi
« Je ne veux pas que ma maison soit emmurée de tous côtés et que mes fenêtres soient bouchées. Je veux que les cultures de tous les pays y soient ballottées par le vent aussi librement que possible. Mais je refuse de me laisser emporter par aucune. »
Arlette Renaud-Boué (Braşov mai 2005)
Association DEFY http://rolrena.club.fr
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