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Jacques Toubon, l'anti-crumble
libération 11 août 2002

L'ancien ministre bataille pour l'étiquetage français.
C'est comme si une avalanche de brownies, de crumble, de chicken wings, de hamburger et de milk-shake s'était abattue sur sa tête. Au milieu d'une pluie de corn flakes, Jacques Toubon se relève pourtant et annonce son « combat pour les mois qui viennent » dans une interview à paraître samedi dans le Figaro Magazine : s'assurer que tous les produits alimentaires sont dûment étiquetés en français. Le 27 juillet, la Commission européenne avait demandé à la France de cesser d'imposer l'étiquetage en français.
« L'uniformisation des emballages des produits alimentaires est une étape vers l'établissement d'une seule entreprise centrale basée en Alaska ou n'importe où ailleurs et qui pourrait inonder la terre de ses produits », prévient l'ancien ministre de la Culture qui appelle à « refuser fermement de modifier la législation nationale ». Allusion à la loi de 1994 qui porte son nom et impose notamment l'usage du français pour « tous les documents destinés à informer l'utilisateur ou le consommateur ».
A son tour, la Commission européenne bouillonne devant la réaction de l'ancien ministre : « C'est complètement grotesque[...].11 ne s'agit absolument pas d'interdire à un Etat membre d'imposer que les informations sur l'étiquette soient, par exemple, en français dans le cas de la France », a déclaré vendredi à l'AFP un porte-parole de la Commission. « Ils'agit de laisser aux distributeurs la possibilité, à côté des informations en français, de mettre une autre langue. C'est complètement différent. »
Une telle clarification n'est pas inutile après l'émoi suscité par l'avis de la Commission. Pour dénouer l'imbroglio, le secrétaire d'Etat aux PME, Renaud Dutreil, avait annoncé le 29juillet la signature d'un décret maintenant l'obligation d'étiqueter en français, mais permettant de lui adjoindre une ou plusieurs langues étrangères. De quoi contenter la Commission. Reste à savoir si Jacques Toubon poursuivra son « combat ».
L. Ma.
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