Défense de la langue française   
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Les livres que nous aimons

DLF, no 199

Merveilles et secrets de la langue française, sous la direction de Claude gagnière
(Sélection du Reader’s Digest, 2000, 496 p., 290 F, 44,21 €)
Claude Gagnière nous avait régalés avec Pour tout l’or des mots (Robert Laffont, 1997). Il se met aujourd’hui au service des Éditions Sélection du Reader’s Digest, connues pour leur publication de beaux livres de vulgarisation (cuisine, jardinage, santé, tourisme, etc.). Merveilles et secrets de la langue française s’insère parfaitement dans cette ligne éditoriale. L’ouvrage se limite à 1 154 entrées, d’abasourdir à zygomatique, qui incluent quelques raretés. La rédaction est claire, anecdotique, libre de tout jargon linguistique et étymologique, et des encadrés viennent élargir le champ sémantique de bon nombre d’entrées. La typographie est aérée, moderne dans le choix des polices ; les illustrations, d’une simplicité un peu trop biblique. Un livre gai, stimulant pour les étrangers qui maîtrisent déjà bien notre langue !
Élisabeth de Lesparda
Halte à la mort des langues,de Claude Hagège
(Éditions Odile Jacob, 2000, 402 p. 140 F, 21,34 €).
D’ici un siècle, la moitié des 5 000 langues parlées aujourd’hui dans le monde disparaîtront. Partant de ce constat pessimiste, Claude Hagège argumente : langues et vie de nos cultures, mort des langues, mais résurrection. Si la mort des langues est due à divers facteurs – disparition des locuteurs de naissance et pressions économiques et sociales, dont au premier chef « l’impérialisme de l’anglais, [...] vecteur des transactions commerciales à vaste échelle et donc aussi celui des idéologies politiques et culturelles » –, on peut néanmoins limiter l’hécatombe : par la résurgence de la conscience d’identité, par l’enseignement des langues minoritaires, par la reconnaissance officielle d’une langue par un État. Et l’auteur de nous citer en exemple l’hébreu, resurgi à la fin du xixe siècle grâce à la volonté d’un homme, puis d’une collectivité, et devenu l’une des langues officielles de la Palestine en 1918. Un livre érudit, étayé par une solide bibliographie, qui satisfera de surcroît ceux qu’effraie la domination linguistique anglo-américaine.
É. de L.
Le français au Maroc, lexique et contacts de langues, de Fouzia Benzakour, Driss Gaadi et Ambroise Queffélec
(AUPELF-UREF - Éditions Duculot, 2000, 360 p., 210 F, 32,01 €).
Ceux d’entre nous qui, pour diverses raisons, ont laissé un peu de leur cœur au Maroc iront grappiller avec bonheur dans la deuxième partie de ce livre qui recense les « marocanismes » ou particularités lexicales du français au Maroc. Qu’ils n’en négligent pas pour autant la première partie : les auteurs, deux universitaires marocains et un professeur français, tout en faisant la genèse d’un paysage linguistique varié et dynamique où cohabitent arabe, langues locales et langues des colonisateurs, nous rappellent la richesse de l’histoire du pays, des Phéniciens à l’indépendance.
É. de L.
Le français de Madagascar, contribution à un inventaire des particularités lexicales, de Claudine Bavoux
(AUPELF-UREF - Éditions Duculot, 2000, 216 p., 160 F, 24,39 €).
Un des derniers ouvrages d’une série « Actualités linguistiques francophones ». Il se présente, après une introduction historique et méthodologique, comme un lexique abondamment fourni, donnant pour chaque terme définition(s) précise(s), origine, nombreux exemples ou citations datées, et particularités d’emploi (connotations, registre, localisation géographique, etc.). S’y ajoute un lexique de termes obsolètes, remontant à l’époque coloniale et même plus haut.
Ouvrage de spécialiste, donc, et outil de référence pour les spécialistes. Mais il est évident qu’il intéressera, voire passionnera, un public beaucoup plus large. Et il emmènera dans un émouvant voyage nostalgique ceux qui jadis, comme moi, ou plus récemment, ont eu le privilège de séjourner sur la Grande île.
André Roubertou
ÉTAT DES LIEUX, de Georges LAFFLY
(Éditions Sainte-Madeleine, 215 p., 100 f, 15,24 €).
Écrivain et critique, Georges Laffly brosse de la société française un portrait qu’on pourra trouver sévère, mais que la clarté de l’argumentation exclut du domaine de la caricature.
Dans le chapitre consacré au « déclin de la langue », on retiendra, en contrepoint d’une charge pleine d’humour contre les dérives, tics et approximations si souvent dénoncés par DLF, une analyse très fine des raisons du déclin. Elle comporte une véritable ode à la polysémie reprochée à notre langue par les simplificateurs du discours, et dans laquelle il voit au contraire la source de tous les bonheurs d’écriture et de lecture, et une règle harmonique de la poésie.
Jean Brua
Du global à l’universel. Les enjeux de la francophonie, d’Yves Tavernier
(Publication de l’Assemblée nationale, 2000, no 2592, 250 p., 40 F, 6,10 €).
Ce rapport d’information, déposé le 21 septembre 2000 par la commission des Finances, de l’Économie générale et du Plan, concerne les moyens et les structures de la diffusion de la francophonie. Cet ouvrage, qui comporte bien entendu des chiffres, rend compte surtout du fonctionnement du dispositif multilatéral mis en place pour défendre et promouvoir la francophonie. Il se lit aisément, car les exemples sont précis et l’argumentation étayée. De plus, l’attachement d’Yves Tavernier à la langue française y transparaît nettement.
Marceau déchamps
loi de finances pour 2001, Francophonie, de Jacques Legendre
(Éditions du Sénat, 2001, no 93 - Tome XIII, 50 p., 8 F, 1,22 €).
Le rapport pour avis sur le budget « Francophonie » de la loi de Finances 2001 a été rédigé au nom de la commission des Affaires culturelles du Sénat. Ce document analyse l’évolution des crédits affectés à la Francophonie, formule des remarques et des suggestions que nous ne manquons pas de reprendre à notre compte. Les éléments fournis au fil des pages seront très utiles pour expliquer nos actions. Enfin, cet opuscule confirme que l’engagement du sénateur Legendre au service de la langue française et de la francophonie est identique au nôtre.
M. D.
* * *
Avant d’en faire un compte rendu détaillé, signalons la parution de :
  • Claude Favre de Vaugelas, mousquetaire de la langue française, d’André Combaz
    (Klincksieck, 2000, 624 p., 400 F, 60,98 €).
  • La politique de la langue française, de Marie-Josée de Saint Robert
    (PUF, « Que sais-je ? », no 3572, 2000, 128 p., 42 F, 6,40 €).
  • Honni soit qui mal y pense : l’incroyable histoire d’amour entre le français et l’anglais, d’Henriette Walter
    (Robert Laffont, 2001, 364 p., 139 F, 21,19 €).
  • Histoire de la langue française 1945-2000, sous la direction de Gérald Antoine et Bernard Cerquiglini
    (CNRS éditions, 2000, 1 028 p., 480 F, 73,18 €).
  • Le petit livre des tests du français correct, de Jean-Joseph Julaud
    (Éditions First, 2001, 125 p., 19 F, 2,90 €).


  • En outre, M. Georges Simandoux nous a signalé deux ouvrages consacrés au vocabulaire juridique, M. Étienne Bourgnon un nouveau code typographique et M. Jean-Pierre Belmas un livre d’actualité, quoique publié il y a vingt ans :
  • Petit dictionnaire de la Justice, du ministère de la Justice
    (Éditions Gallimard, 1984, 80 p., 18 F, 2,74 €).
  • Lexique des termes juridiques, de Raymond Guillien et Jean Vincent, sous la direction de Serge Guinchard et Gabriel Montagnier
    (Dalloz, 1999, 561 p., 89 F, 13,57 €).

  • Guide du typographe, de l’École romande des arts graphiques
    (Éditions Erag/Pro Graph [case postale 272, CH 1000 Lausanne 9], 1999, 55 FS, plus frais d’envoi, pour l’exemplaire broché, et 65 FS pour l’édition reliée).
  • Lettre ouverte aux futurs illettrés, de Paul Guth
    (Albin Michel, 1980).
Nos adhérents publient
  • Pour devenir un Européen cultivé, il faut lire le Panorama des littératures européennes (L’Harmattan, 2000, 332 p., 180 F, 27,44 €), de Jean-Bernard Piat, auteur du Guide du mélomane averti (1992).
  • Rempli d’anecdotes et richement illustré, le nouveau livre d’Éveline Toillon s’adresse à un large public : Besançon ville horlogère (Éditions Alan Sutton, « Parcours et labeurs », 2000, 126 p., 130 F, 19,82 €).
  • Après Belgique : la revanche des langues (1994) et Voyage au cœur de l’OTAN (1996), c’est encore aux éditions du Seuil que Jean de la Guérivière vient de publier Les fous d’Afrique, histoire d’une passion française (cf. p. 14). Ces ouvrages sérieux se lisent comme des romans.
  • Adios tierra del fuego (Albin Michel, 2001, 388 p., avec illustrations et cartes, 135 F, 20,58 €), tel est le titre du tout nouvel ouvrage de Jean Raspail, « tableau romancé et complet » de la Patagonie.
  • Au nombre des anthologies de poésie française, il faut ajouter celle de Jean-Joseph Julaud : Ça ne va pas ? Manuel de poésiethérapie (Le Cherche Midi éditeur, 2001, 216 p., 95 F, 14,48 €).
  • Déjà lauréate de l’Académie française, Jacqueline Delpy vient de recevoir le prix Renaissance de poésie, et de réunir ses nouveaux poèmes dans Échos du chant cosmique (Éditions les Poètes français - Paris, 64 p., 80 F, 12,20 €).
  • Renée Solange Dayres a organisé des conférences pour DLF, à Dinard, sur le thème « Langage et poésie », à l’occasion de la publication de L’étrave de lumière.
  • Rédacteur en chef Culture de Valeurs actuelles, lauréat du prix Richelieu 2000, Bruno de Cessole a signalé DLF à l’attention des lecteurs de Jours de Chasse, nouveau (et luxueux) magazine trimestriel, dont il est, aussi, rédacteur en chef.
  • Depuis sa parution, le livre de Xavier Boissaye, L’autre face du miroir (Le Seuil, « Les Empêcheurs de penser en rond », 2000, 128 p., 84F) – présenté sur le site internet de la Fnac –, a suscité de nombreux articles et entretiens, de Neuilly Journal indépendant à Ouest-France en passant par Le Pays d’Auge, Études, Le Quotidien du médecin, le « 13-14 » de France Inter, et les revues spécialisées : Psychologies, Les Cahiers rationalistes, Un autre regard... Comme l’auteur ne manque pas une occasion de signaler qu’il est membre de DLF, nous attendrons, avec d’autant plus d’impatience, de voir le documentaire qu’il prépare pour La Cinquième.
  • Grand reporter et lauréat de nombreux prix, dont le prix de la critique de l’Académie française, Gilbert Ganne a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages (romans, essais et récits, interviews et portraits). Signalons : Le Transcorrézien (Les 3 épis, 1997, 303 p., 130 F, 19,82 €) et Un fils unique (Table ronde, 1968, 200 p., 39 F, 5,95 €).
  • Dans Chronique (in)actuelle (no 25), Daniel Duc signe l’un des articles décapants. Son titre ? : « À contre-poil » !
  • Remercions Jean-Yves Bonnamour de nous autoriser à utiliser son Guide pratique de l’écrit (EVO - Chronique sociale, 1997, 195 p., 90 F, 595 FB), pour y puiser des extraits ou y chercher des idées nouvelles. Nous n’y manquerons pas.
  • Remercions aussi Jacqueline et Noël Bley d’avoir mentionné DLF dans leurs sa-voureuses Histoires de Montcuq et d’ailleurs (éditées par les auteurs, 2000, 168 p.).
  • Et notre correspondant en Suisse, Étienne Bourgnon, de citer régulièrement notre association, dans sa chronique, « Parlons français », du Scribe du P’tit Broyard.
  • À Saint-Ghislain (Belgique), Marcellin Nisolle et Val. Nisolle-Glineur éditent Poésie-partage, bulletin trimestriel du cercle éponyme qu’ils ont fondé, pour « défendre la langue française et initier les membres (poètes ou non) à tous les genres de poésie. »

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