Défense de la langue française   
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DLF, no216

DICTIONNAIRE DE DIDACTIQUE DU FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE, sous la direction de Jean-Pierre CUQ
Clé international, 2003, 304 p., 19,95 €
Ouvrage de référence utile à tout enseignant de français langue étrangère, moins partisan que d’autres dictionnaires de pédagogie grâce à son écriture collective, ce dictionnaire de présentation agréable définit plus de 650 termes. Nous qui croyions défendre la langue française tout court, nous la défendons, en réalité, comme langue cible, langue de départ, langue de référence, langue de scolarisation, langue étrangère, langue maternelle, langue nationale, langue officielle, langue partenaire, langue première, langue privilégiée, langue seconde, langue source, langue véhiculaire. C’est dire si l’ouvrage est complet.
Romain VAISSERMANN

ENQUÊTE DU FRANÇAIS D'ÉGYPTEde Jean-Jacques LUTHI, préface de Daniel LANÇON
L’Harmattan, 2005, 292 p., 25 €
Le français fut la langue des échanges en Égypte, de la fin du xixe siècle aux années 1960, et continue bien sûr d’y être enseigné. Mais le français parlé et écrit en Égypte a des particularités dont l’auteur, spécialiste de la francophonie égyptienne, entreprend d’expliquer le lexique, la syntaxe et même la prononciation, sans oublier de nous fournir une précieuse bibliographie. Pour permettre à son lecteur de comprendre pleinement la littérature et le journalisme égyptiens de langue française, l’auteur propose même, emporté par son enthousiasme, d’inclure dans le français contemporain plus deicent mots (bor’o, kikhia, tariqa...), qui attendent encore leur francisation.
R. V.

POURQUOI VEULENT-ILS TUER LE FRANÇAIS ? de Bernard LECHERBONNIER
Albin Michel, 2005, 256 p., 16 €
C’est un livre étrange où se mêlent curieusement la colère indignée, affaire de passion, et le souci de précision, affaire de raison. On peut regretter que la passion l’emporte trop fortement, ce qui peut conduire à des excès d’appréciation, à des contradictions gênantes. Citons-en au moins une, importante : on ne peut pas décrire et critiquer les grandes faiblesses des élèves en français et, en même temps, condamner avec un dédain moqueur le « puriste » qui lutte contre ces mêmes faiblesses. Le professeur de français, bien obligé d’enseigner une « langue-type » plus proche des textes littéraires que de la langue populaire, est-il un « puriste » ? L’indignation soulage l’auteur, mais ne l’aide pas à proposer des solutions concrètes à l’état de choses qu’il stigmatise ; c’est dommage. Cela dit, c’est un livre de combat – surtout avec ses trois premiers chapitres –, qui offre aux défenseurs de la langue française des repères historiques et politiques, et un argumentaire pour les discussions, les rencontres, les articles à écrire. On retiendra cette idée forte : ce n’est pas tant l’anglais qui conquiert le français que le français qui cède la place... Mais on regrettera que, malgré les nombreuses références à ses actions, DLF n’y soit pas citée.
Jean CLOCHARD

DICTIONNAIRE DES MOTS DE LA TABLE. HISTOIRE, LANGUE, PATRIMOINE, de Tristan HORDÉ
Éditions du Sud Ouest, 2004, 414 p. couleur, 24,90 €
L’auteur, déjà co-auteur de plusieurs grands dictionnaires (de synonymes, prénoms, noms de lieu), nous régale. De riches illustrations mettent en appétit. Les renvois fonctionnent bien : porridge (croisement des français poirée et potage) nous mène à avoine, qui nous mène à gruau, et bette qui nous mène à son tour à betterave. Mais le champ de « la table » semble flou, allant du produit brut (solide ou liquide) à la bouche en passant par la cuisine. Manquent cuit-asperges et fondues ; le tour de France des confiseries tourne court (ni bêtises cambrésiennes, ni grisettes montpelliéraines, ni mentchikoffs chartrains qui eussent ravi l’étymologiste) ; clémentine et mandarine ne sont pas distinguées. Menus défauts au regard des 1 600 mots définis.
R. V.

LES MOTS DES MINES ET CARRIRES DU MAINE-ET-LOIRE, de Gérard LINDEN
Cheminements, « Les mots d’ici », 2004, 254 p., 23 €
Depuis des siècles, le sous-sol angevin a été exploité par ses habitants. Et le français a été aussi exploité pour désigner les métiers et traditions de la mine. Illustré de dessins et de cartes postales anciennes, ce dictionnaire mêle noms communs et noms propres, articles de simple définition et mises au point encyclopédiques : ardoise, falun, granit, houille... L’éditeur annonce même une série de dictionnaires régionalistes (sur la chasse et la pêche bien sûr, mais aussi sur les sports et les jeux en Maine-et-Loire) : le dictionnaire est effectivement une forme d’exposition qui convient à la curiosité du lecteur et à nos connaissances, nécessairement parcellaires, relatives à des réalités passées.
R. V.

ASPECTS DU MOT FRANÇAIS, de Claude GRUAZ
L’Harmattan, 2005, 226 p., 20 €
Claude Gruaz, directeur de recherche honoraire au CNRS, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la structure du mot français. Il a également dirigé le Dictionnaire synchronique des familles dérivationnelles de mots français (10 tomes).
Sa démarche, sans cesse en construction, s’inscrit dans une double perspective : construire une théorie capable de rendre compte de la structure la plus fine du mot et observer le lexique français aux niveaux les plus précis possibles, sans jamais négliger de le rapprocher de celui d’autres langues de proximité.
Dans Aspects du mot français, le cadre théorique – la grammaire homologique – est présenté sous une forme aboutie. L’auteur nous livre en effet, de manière précise et claire, l’état actuel du parcours qu’il n’a jamais cessé d’accepter de remettre en question quand l’avancement de ses recherches l’imposait. Faisant suite au chapitre sur l’aspect graphémique (les graphèmes), le chapitre sur l’aspect sémantique (la sémiogénèse) en précise les derniers développements.
Une bibliographie de dix pages témoigne de l’ampleur des recherches menées pour construire cette analyse du mot totalement innovatrice, qui nous fait pénétrer au cœur même du système du lexique, système souvent méconnu ou négligé, mais dont l’utilité devrait être largement exploitée, notamment dans le domaine de l’enseignement ou encore du traitement automatique des langues, pour n’en citer que deux, très actuels.
Christine Jacquet-Pfau

COMMENT LES ENFANTS APPRENNENT L'ORTHOGRAPHE, DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES, de Béatrice POTHIER
Retz / S.E.J.E.S., Paris, 2004 (3e édition), 200 p., 17,67 €
Béatrice Pothier, docteur en linguistique et en sciences de l’éducation, a enseigné dans le primaire, dans le secondaire et en université. Cet ouvrage est plus particulièrement consacré à l’enseignement de l’orthographe dans le primaire. Il prend appui sur des travaux théoriques du CNRS, ce qui permet à l’auteur de procéder à des interprétations très fines des productions des élèves, d’où s’ensuit l’élaboration d’une typologie des écarts. B. Pothier est alors en mesure d’émettre des diagnostics caractérisant les écarts orthographiques observés. À partir de ces analyses, elle établit une échelle des capacités des élèves dans chaque niveau de classe ainsi qu’une démarche d’évaluation fondée sur des dictées-tests rédigées en fonction de ces capacités à un niveau donné. L’ouvrage s’achève par l’exposé d’un mode d’enseignement de l’orthographe par contrat et d’un nouveau mode de notation. C’est là indiscutablement uniouvrage de référence qui constitue une sérieuse avancée dans ce domaine et permet de dépasser les querelles liées à cet enseignement depuis des décennies. On ne peut qu’en recommander la lecture aux enseignants et à toute personne désireuse de voir comment l’enseignement de l’orthographe peut être à la fois réfléchi et attrayant, mais aussi et surtout d’une efficacité certaine.
Claude Gruaz

Nous vous recommandons ces ouvrages récemment publiés par nos adhérents :
  • La Majuscule, c’est capital !, de Jean-Pierre Colignon (Albin Michel, « Les dicos d’or », 2005, 220 p., 10 €).
  • François de Malherbe, gentilhomme et poète, 1555-1628, de Gilles Henry, préface de Brigitte Le Brethon, maire de Caen, député du Calvados (Cheminements, 2005, 144 p., 27 €).
  • Les Noms d’origine gauloise. La Gaule des activités économiques, de Jacques Lacroix (Éditions Errance, 2005, 288 p., 39 €).
Signalons aussi :
  • Nos enfants gâchés, de Natacha Polony (Jean-Claude Lattès, 2005, 216 p., 16 €).
  • Parlons luxembourgeois, de François Schanen (L’Harmattan, « Parlons… », 2004, 376ip., 31 €)
  • La Politique linguistique au Pays basque, d’Eguzki Urteaga (L’Harmattan, « Espaces discursifs », 2004, 188 p., 16,50 €)
  • Le Moyen de parler, de Gabriel Bergounioux (Verdier, 2004, 238 p., 18 €).
  • Dictionnaire des sciences du langage, de Franck Neveu (Armand Colin, 2004, 320 p., 27 €).
Nos adhérents publient
  • Après Acadie, terre promise (2002) et Retour en Acadie (2003), Alain Dubos termine la poignante saga des Lestang et autres familles françaises d’Acadie, avec La Plantation de Bois-Joli (Presses de la Cité, « Sud lointain », 2005, 552ip., 20,50 €).
  • Grâce à Georges Buisson et Édouard Guitton (président de la section de Dinard-Rennes), une édition critique, complète et fidèle de l’œuvre d’André Chénier vient enfin de paraître : André Chénier. Œuvres poétiques - Tome I. Imitations et préludes. Art d’aimer. Élégies (Éditions Paradigme, «iHologrammes », Orléans, 544 p., 39 €).
  • Pour les amateurs de beaux livres et les passionnés d’histoire napoléonienne, 2 décembre 1805, Austerlitz. La victoire exemplaire (360 p. illustrées), de Frédéric Bey, est en souscription jusqu’au 31 juillet, au prix de 230 € (290 € ensuite), aux Éditions Quatuor, Saint-Didier, 26300 Charpey (tél. : 04 75 25 84 52, fax : 04 75 25 85 13, courriel : Quatuor3@wanadoo.fr
  • Pour répondre à une préoccupation actuelle, les Prs Pierre Delaveau et Claude Jaffiol viennent de publier Expliquez-moi l’obésité. Comprendre, prévenir, traiter
    (Pharmathèmes éditions - Communication Santé, 448 p., 55 €).
  • Notre administrateur Michel Mourlet a réédité son roman, La Chanson de Maguelonne, augmenté d’une préface de Pol Vandromme et d’une postface de lui-même (Atlantica, 2005, 174 p., 15 €).
  • L’Espéranto, une valeur culturelle. L’espéranto, une valeur pédagogique, d’André Cherpillod, est suivi d’une Histoire de la littérature en langue internationale (Éditions de la Blanchetière, 2005, 110 p., 6 €, chez l’auteur : 72320 Courgenard).
  • Notre président nous recommande vivement le nouveau livre de Philippe d’Hugues, lauréat du prix Richelieu 2004 : Les Écrans de la guerre (éditions de Fallois, 2005, 318 p., 18 €).
  • Joël Conte est l’un des dix signataires à rendre un hommage poétique à Jean Nicolas Arthur Rimbaud (L’Harmattan, « Exclamationniste », 2005, 108 p., 13,50 €).
  • Le Bulletin de la Société des amis des universités de Paris (n° 4, 2005) a publié une communication d’Axel Maugey, intitulée « Le français dans le monde ».
  • Vous retrouverez la signature de Joël Conte, Pascal-Nino Biagiotti et Constantin Frosin dans Les Cahiers francophones (n° 14), revue trimestrielle de l’Association culture francophone, présidée par Anne-Marie Loiseau, dont l’un des objectifs est d’aider les auteurs à s’éditer.
    ACF, Le Bourg, 61400 Villiers-sous-Mortagne, tél. : 02 33 25 51 35, courriel : MP61400@aol.com
  • Dans Poésie-partage (n° 30), Marcellin Nisolle nous apprend à bien placer les rimes des poèmes à strophes, du quintain au douzain.
    Poésie-partage, 27, rue Maigret, B-7330 Saint-Ghislain.>Poésie-partage, 27, rue Maigret, B-7330 Saint-Ghislain.
  • Dans Le Scribe (no 44), où l’on retrouve régulièrement la signature d’Étienne Bourgnon (président de la section de Suisse), on apprend que le premier roman de l’écrivain Michel Dizerens, éditeur de ce trimestriel, s’intitule La Crèche du diable (L’Âge d’Homme, 2004, 184 p., 15 €).
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