
Défense de la langue française 
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DLF, n° 237
LIAISONS GÉNÉREUSES. L’APPORT DU FRANÇAIS À LA LANGUE ANGLAISE, de Thora van Male
Arléa, 2010, 270 p., 18 €
L’ouvrage qu’attendaient, même inconsciemment, tous nos lecteurs et qui va les
faire jubiler. Une Canadienne anglophone et spécialiste du français, maître de
conférences à Sciences Po Grenoble, nous démontre, preuves à l’appui, que nous
n’avons guère de raisons de nous plaindre de l’invasion de la langue anglaise.
En effet, depuis la conquête de l’Angleterre par les Normands, c’est bel et bien
le français qui s’est imposé outre-Manche... et ne cesse de le faire, contribuant
de nos jours encore à l’enrichissement de l’anglais moderne.
En anglais, bon nombre de mots d’origine française sont tenus pour bien plus raffinés que ceux
ayant le même sens, mais de provenance « indigène », à savoir saxonne : abandon (give up)...
construct (build)... nourish (feed)... profound (deep)... Certains mots français n’ont aucun équivalent
en anglais : camisole, chemise, décolleté, peignoir... L’anglais est également friand du qualificatif
French appliqué à la nature, à la cuisine, aux techniques, à la mode, à la musique.
Et que dire des noms propres français ayant engendré des noms communs en anglais : bayard,
beaumontage, cavaillon, léotard... Et les noms géographiques : Couderay (courtes oreilles), Glazypool
(glaise à Paul), Grand Teton (!), la Push (la bouche), Moyie (mouillé), Picketwire (purgatoire, eh
oui), etc. Bref, si vous ne vous précipitez pas sur cet essai aussi érudit que ludique, c’est que vous
êtes tout sauf curieux.
Nicole Vallée
BOUCHE BÉE, TOUT OUÏE... OU COMMENT TOMBER AMOUREUX DES LANGUES, d’Alex Taylor
Jean-Claude Lattès, 2010, 270 p., 18 €
Le « Monsieur Europe » des médias français entend nous faire partager son
amour des langues, dans tout ce qu’elles ont d’imprévisible, de cocasse,
d’invraisemblable, voire d’intraduisible. Les titres de quelques rubriques
devraient suffire à vous mettre en appétit : Des chats gallois et des trompes
d’éléphants ; Les pronoms homicides pour nos lectrices ; Des gnous, des gays et des
moustachus ; Yoyo Ma, ma, ma, ma et ma ; Des casques, de Camus et de condiments...
Attendez-vous à de surprenantes révélations : si les Indiens Navajos n’ont aucun mot pour porte,
les Japonais en ont plusieurs pour eau, selon qu’elle est chaude, froide, servie par une geisha, les
Allemands n’hésitent pas devant le qualificatif stinkreich, « riche à puer », et qui saura distinguer
dans l’italien le medico du medicastro et mediconzolo ?
Nicole Vallée
LES MOTS DE L’ACTUALITÉ, d’Yvan Amar
Belin-RFI, 2010, 192 p., 6 €
Voici réunis les expressions et mots de l’omniprésente « Actualité », glanés jour
après jour dans les non moins omniprésents médias par un chroniqueur aussi avisé
que consciencieux. De A à Z, de À géométrie variable à Zéro sucres, en passant par
Addiction... Climato-sceptique... Immigration choisie... Mariage gris... Première dame...
Respect... Vivre ensemble... Leur origine nous est fournie, leur signification
élucidée, avec beaucoup de pertinence. Que restera-t-il de la plupart d’ici
quelques décennies ?
Nicole Vallée
CIEL, MA DICTÉE ! 60 DICTÉES COMMENTÉES POUR PROGRESSER, de Jean-Joseph Julaud, préface d’Anna Gavalda, avec un cédérom de 20 dictées enregistrées
Éditions First, « Au pied de la lettre », 2010, 336 p., 14,90 €
Combien d’ingénieurs, combien de secrétaires ont vu des situations leur passer sous
le nez à cause de leur orthographe incertaine ! Un seul moyen pour acquérir le
visage des mots et les articuler dans les phrases : la dictée. Jean-Joseph Julaud a eu
recours à une soixantaine d’écrivains aussi bien classiques que contemporains pour
offrir des morceaux très bien choisis, qu’il explique et assortit de commentaires, de
moyens mnémotechniques afin d’éviter les confusions et les erreurs, de trucs pour savoir s’il faut un r
ou deux, un p ou deux. Il a eu aussi la bonne idée de demander une préface à Anna Gavalda, auteur
d’ouvrages à succès qui n’a pas oublié qu’elle avait enseigné le français. Elle se montre très tonique et
réconfortante : elle avoue avoir beaucoup douté et s’être reportée souvent à l’excellent Dictionnaire de
l’orthographe d’André Jouette (France-Loisirs). Elle nous livre des remarques sévères ou
encourageantes comme : « Les fautes, ce n’est pas grave d’en faire, mais c’est criminel de ne pas chercher à les
éviter. » ou « On ne le dit jamais, mais les gens qui galèrent avec l’orthographe deviennent beaucoup plus
intelligents que les autres ! » En route pour la dictée. Un disque compact, inséré dans le livre, offre
d’ailleurs la possibilité de « s’autodicter ».
Jacques Dhaussy
LE NOUVEAU DICTIONNAIRE DES MOTS NÉS DE LA MER. LES TERMES ISSUS DU LANGAGE
MARITIME, de Pol Corvez
Chasse-marée/Glénat, 2010, 714 p., 22 € (édition augmentée, 1re édition 2007)
Médaillé de l’Académie de Marine, ce dictionnaire fera le bonheur de tous les
amoureux des mots et de la mer. Pol Corvez a soutenu une thèse en sciences du
langage et sémiologie de l’image ; amateur de voile, il navigue depuis de
longues années et s’intéresse à ce que le français doit aux gens de mer qui ont
tellement enrichi son lexique. De formation universitaire, il a pris le temps de
s’appuyer sur le Trésor de la langue française et sur les différents dictionnaires maritimes pour
nous convaincre que le français courant est truffé de termes de marine – que nous employons
souvent même sans en avoir conscience. Dans son avant-propos, il cite à l’appui : berge, capot,
démarrer, dépanneuse, embouteillage, équipement, gare, pagaille, remorquage, etc.
L’ouvrage contient plus de 1 000 entrées avec étymologie et datation, et autant d’entrées
dérivées, dont l’usage est passé du lexique nautique au français courant depuis le très ancien
avarie jusqu’au tsunami de 2004. Jolie édition – avec un avant-propos éclairant et agréable à lire,
une bibliographie (ouvrages et sites internet), et un index qui distingue les entrées des dérivés –,
ce volume est à la fois instructif et distrayant.
Claudie Beaujeu
LA GRAMMAIRE EST UN JEU. 150 QUESTIONS POUR ÊTRE EN RÈGLE AVEC LA GRAMMAIRE, d’Ève-Marie Halba
Librio, « Mémo », 2010, 112 p., 3 €
Après nous avoir révélé – et persuadé – que le français... l’anglais... la philo... la
culture... l’économie... sont des jeux, plus amusants les uns que les autres, voici
qu’un auteur de cette collection futée s’en prend à la rébarbative, à la redoutable
grammaire, devenue, grâce à ces 150 pertinentes questions, un aimable
passe-temps, dont les arcanes vous seront désormais familiers. Douze chapitres :
Indicatif... Participe passé... Adjectifs... Prépositions et conjonctions... Subordonnées... Pour chacun, un texte d’introduction explicatif, une douzaine de questions,
suivies des réponses dûment argumentées. Et le tour est joué, la grammaire vous a dévoilé tous
ses secrets.
Nicole Vallée
PETIT INVENTAIRE DES CITATIONS MALMENÉES, de Paul Desalmand et Yves Stalloni
Albin Michel, 2009, 194 p., 10 €
N’est-il pas agréable – et gratifiant pour notre cher ego – d’être en mesure, mine de
rien, de distiller quelque citation pertinente devant un auditoire approbateur ?
Hélas, hélas, dans bien des cas, ces citations, dont nous ne mettons pas une minute
en doute l’authenticité, sont, sinon fausses, comme nous l’apprennent les malicieux
(et érudits) auteurs de cet ouvrage, du moins rudement « malmenées » : elles ne
sont pas de leur auteur supposé, leur formulation est erronée, voire les deux à la
fois, ou encore elles sont prises à contresens. Alors, ne vous hâtez plus de « rendre à César ce qui est à
César »1, d’assurer que « souvent femme varie... »2, d’offrir « votre royaume pour un cheval »3 ou
d’évoquer cette « marquise qui sortit à cinq heures... »4 et même de vous déclarer prêt à « remettre votre
ouvrage cent fois sur le métier »5...
Nicole Vallée
1. Jésus-Christ. 2. François Ier. 3. Richard III. 4. Paul Valéry. 5. Boileau.
UNE HISTOIRE DE LA LANGUE DE BOIS, de Christian Delporte,
Flammarion, 2009, 358 p., 21 €
Nous avons déjà rendu compte de deux ouvrages traitant du même sujet (DLF,
nos 223 et 227 ); celui-ci n’est pas surperflu, car il est très complet dans le temps
et l’espace, remontant à la Révolution et parcourant divers pays d’Europe et
d’Afrique. Il se veut « une contribution à l’histoire du mensonge et de la sincérité, de la
manipulation et de la transparence, des propagandes et de la communication
politique », car « la langue de bois est un phénomène historique indissociable des sociétés
politiques depuis plus de deux siècles ». Quelques exemples « incontournables » :
« La solution du problème de l’emploi suppose une imagination tous azimuts » (le président Giscard
d’Estaing, en 1978, après le deuxième choc pétrolier). « Nous assistons aujourd’hui à un
ajustement... une correction financière, certes brutale mais prévisible » (la ministre concernée, en
2007). « L’avenir est radieux, mais notre chemin est tortueux » (Mao Zedong). « Nous travaillons avec
acharnement à retrouver les coupables » (Poutine à propos des assassinats de journalistes). « Nos
médias éduquent et ne pratiquent pas de publicité commerciale » (Fidel Castro). Les Cubains ont une
très jolie expression pour qualifier la langue de bois : la teque-teque, le tac-tac des mots qui
heurtent le crâne dans un bruit sourd. Le dernier chapitre, le plus savoureux peut-être, s’intitule
« Peut-on éviter la langue de bois ? » Non, sans doute, avoue l’auteur. « Sources principales » et
« Bibliographie » sont aussi éclairantes que copieuses.
Nicole Vallée
PARLEZ-VOUS SANS-CULOTTE ? DICTIONNAIRE DU PÈRE DUCHESNE 1790-1794,, de Michel Biard
Tallandier, 2009, 576 p., 25 €
Quand le Père Duchesne, de 1790 à 1794, s’est exprimé dans son journal, dirigé par
Jacques René Hébert, talentueux folliculaire à l’avant-garde du combat
révolutionnaire, il n’y allait pas de main morte pour ce qui était de rugir contre le
daron et son architigresse, l’aristacrasserie, les foutus frelons et les freluquets, qui tous méritaient la cravate de Guillotin... Or, si aujourd’hui ces expressions ne sont plus employées, si
nos gros mots et nos injures ont changé pour la plupart, un certain nombre subsiste, et c’est là
l’immense intérêt de ce savoureux dictionnaire que nous devons à un éminent professeur
d’histoire. Appeler un chat un chat... asticoter... triste comme un bonnet de nuit... chercher des poux...
retourner comme un gant... ménager la chèvre et le chou... se foutre du qu’en-dira-t-on... manger de la
vache enragée... et bien d’autres qui faisaient partie du langage des sans-culottes. Toutes ont droit
à leur explication détaillée, pertinente et enjouée. Index et bibliographie.
Nicole Vallée
BONOBO, GAZELLE ET CIE. L’ÉTONNANTE HISTOIRE DES NOMS D’ANIMAUX SAUVAGES, d’Henriette Walter et Pierre Avenas
Points Seuil, « Le goût des mots », 2008, 320 p., 8 €
« L’étonnante histoire des noms d’animaux sauvages ». Qui oserait dire le contraire
en apprenant que l’écureuil, mais c’est bien sûr, « peut se mettre à l’ombre de sa queue »,
tandis que le chevreuil n’en a presque pas, que l’otarie a des oreilles bien visibles,
que le cheval du fleuve, c’est évidemment l’hippopotame, que le chacal est un
hurleur, que wapiti vient de l’algonquin et morse du lapon... De l’agouti à la zorille,
quelque 250 animaux sont présentés, avec d’amusantes anecdotes, des récréations... De sérieux
encadrés, quatre index et une table des matières détaillée sont bienvenus.
Nicole Vallée
Signalons aussi :
- de Jean Pruvost :
- LE VIN (Honoré Champion, « Champion les mots », 2010, 126 p., 9 €), préfacé par Bernard Cerquiglini.
- LE LOUP (Honoré Champion, « Champion les mots », 2010, 144 p., 9 €), préfacé par Henriette Walter.
- LA MÈRE, en collaboration avec Samuel Souffi (Honoré Champion, « Champion les mots », 2010, 128 p.,
9,90 €), préfacé par Élisabeth Badinter.
- de Nicole Ricalens-Pourchot :
- L’ORTHOGRAPHE EST UN JEU. 50 JEUX POUR SOIGNER SES MAUX D’ORTHOGRAPHE
(Librio, 2010, 96 p., 3 €).
- LEXIQUE DES FIGURES DE STYLE (Armand Colin, « 128 », 2010, 2e édition, 128 p., 9,60 €).
- LES FACÉTIES DE LA FRANCOPHONIE (Armand Colin, 2009, 416 p., 19,20 €).
- DU PLOMB DANS LE CASSETIN , de Jean Bernard-Maugiron (Buchet/Chastel , 2010, 112 p., 11 €).
- PAROLES DE VIN, de Marc Lagrange, préface de Michel Lis
(Féret, 2010, 3e édition, 154 p., 19,80 €).
- LES EXPRESSIONS GRIVOISES DE JADIS , d’Yves Lamy (Belin, « Le français retrouvé », 2010, 352 p., 8 €).
- LES MOTS DE LA SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE , d’Isabelle Compiègne (Belin, « Le français retrouvé », 2010, 384 p., 8 €).
- DICTIONNAIRE DES MOTS DU SEXE , d’Agnès Pierron (Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2010, 896 p., 35 €).
- DICTIONNAIRE DES VERBES DU FRANÇAIS ACTUEL. CONSTRUCTIONS, EMPLOIS, SYNONYMES , de Ligia-Stela Florea et
Catherine Fuchs, et Frédérique Mélanie-Becquet (Ophrys, « L’Essentiel français », 2010, 269 p., 20 €).
- LE FRANÇAIS EST UN JEU , de Pierre Jaskarzec (Librio, « Mémo », 2010, 336 p., 7 €).
- LE CITOYEN, de Frédéric Treffel , préface de Jean Cluzel (Honoré Champion, « Champion les mots », 2010,
128 p., 9,90 €).
- LANGUE MORTE : BOSSUET , de Jean-Michel Delacomptée (Gallimard, « L'un et l'autre », 2009, 198 p., 18 €).
- TRÉSORS DE LA POLITESSE FRANÇAISE , de Sylvie Weil (Belin, « Le français retrouvé », 2009, 192 p., 6 €).
Nos adhérents publient
- Femmes obstinées, droits
conquis !, de Marie-Andrée
Chausteur, vient d’être
réédité (Éole, 130 p., 19 €).
- Fin de la saga romanesque
La Grande Intrigue, de notre
administrateur François
Taillandier, avec le 4e tome –
Les romans vont où ils
veulent, où la langue est au
coeur des péripéties – et le 5e
– Time to turn (Stock, « La
Bleue », 288 p., et 19 €
chacun).
- Alfred Gilder a préfacé le Petit
Recueil de syndromes non
médicaux, de Madeleine Sebald
et Yvanne Cerisier (Éditions
Glyphe, 2010, 136 p., 12 €).
- Dans l’élégante revue
trimestrielle La Grande
Oreille (n° 42), « Les plaisirs,
contes savoureux », Georges
Memmi rend hommage aux
conteurs et présente dans un
prologue les plaisirs de la vie
et des sens.
- À la mémoire de sa femme
disparue, Alfred Herman publie
À toi, rien qu’à toi, recueil de
poèmes bien nostalgiques
(Éditions du Cèdre, Suisse,
2010, 74 p.).
- Dans Poésie-partage (n° 50),
sous la plume de Marcellin
Nisolle, nous avons eu
l’agréable surprise de
trouver un bel éloge de DLF.
- Les poèmes des lauréats du
prix Europoésie et du Prix
de la francophonie ont été
publiés dans Europoésie,
année 2009. Signalons, en
outre, que l’association a
organisé des balades
poétiques en Île-de-France
tout au long de l’été.
Rencontres européennes-Europoésie,
Joël Conte, 21, rue Robert-Degert,
94400 Vitry-sur-Seine.
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