Défense de la langue française
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DLF, n° 246
LE FRANÇAIS AU COEUR DU PARTAGE (2000-2012) d’Axel Maugey, préface de Michel Berthet, président de l’AMOPA
Thierry Sajat, 2012, 242 p., 18 €
À ceux qui seraient enclins au pessimisme quant au rayonnement de notre langue
dans le monde, l’on ne saurait trop conseiller la lecture de cet ouvrage. L’auteur
rappelle que plus de 120 millions de locuteurs utilisent le français comme
première langue (dont plus de 60 millions de Français) et que près de
150 millions de personnes s’en servent comme deuxième ou troisième langue. Certes, la priorité
va à l’anglais dans le domaine économique, mais Axel Maugey milite pour la revalorisation du
français comme langue de travail, eu égard à ses qualités de concision, de précision et de clarté.
Un bref rappel du classement des langues fait apparaître l’anglais comme langue officielle dans
45 pays, tandis que le français (30 pays) se place devant l’arabe (22), l’espagnol (20) et le
portugais (7). Si l’on ne considère que les « locuteurs première langue », le français occupe le
neuvième rang (à peu près à égalité avec le japonais), derrière le chinois, l’anglais, l’hindi,
l’espagnol, le russe, l’arabe, le bengali et le portugais.
Cependant, l’influence réelle du français dans le monde a un poids considérable, ce dont ne sont
pas assez conscients les décideurs, sauf dans les grands secteurs économiques. « La France représente
encore un peu plus de 1 % de la population mondiale, mais les francophones (France comprise) en
représentent près de 5 %. » En termes de « rayonnement », elle occupe, selon la plupart des
spécialistes, le deuxième rang. L’avenir du français dans le monde, dit Axel Maugey, est « plus
que prometteur, puisqu’au moins 100 millions de jeunes et de moins jeunes l’apprennent aujourd’hui ».
Étienne Bourgnon
UNE VOLONTÉ FRANÇAISE, d’Albert Salon, préface de Claude Hagège
Éditions Glyphe, 2012, 288 p., 20 €
Albert Salon est un vrai militant de la langue française. C’est un passionné, un
amoureux de notre langue et parfois un « enragé », même s’il maîtrise ses
indignations. Ce dernier ouvrage, qui se présente comme un dictionnaire
amoureux, le montre bien. Il ne cache pas, dans son avant-propos, qu’il aimerait
déclencher un grand sursaut en faveur du français et de la Francophonie. Il lance
un appel à la mobilisation générale, à un réveil de la « volonté ». Il ne manque pas d’arguments
et s’exprime avec une clarté et une netteté qu’on ne saurait lui reprocher, même si parfois on le
trouve un peu sévère ou au contraire injuste par excès d’admiration. Il n’empêche que nous
avons dans ces pages des rappels, historiques, politiques, des informations, qui en font un livre
de références. Il l’a d’ailleurs paré d’un sous-titre symbolique « Je me souviens et je projette »,
autrement dit ce que j’avance est fondé et « l’avenir repose sur un passé expliqué ». Ses premières
lignes ne laissent aucun doute sur sa démarche : « En un mot, comme en cent : la France est à
reconstruire, la Francophonie à affirmer. » Dans la préface qu’il donne à ce dictionnaire patriotique,
qui ne dissimule pas les défauts des Français, s’il en rappelle les qualités, les réalisations et les
traits originaux, Claude Hagège, professeur honoraire au Collège de France et notre grand
spécialiste des langues, peut écrire qu’Albert Salon veut « secouer la torpeur des masses de Français
“chloroformés au déclinisme” ». Il souligne que « à travers l’apparente dispersion du genre » apparaît
« un corps de pensée parfaitement cohérent, mis au service de l’amour ».
Jacques Dhaussy
DICTIONNAIRE OUVERT JUSQU’À 22 HEURES par un collectif de 26 membres de l’AAA (Académie Alphonse Allais), dont Jean-Pierre Colignon, illustrations (fort drôles) de Claude Turier
Le Cherche Midi, 2011, 255 p., 17 €
Avec un tel patronage, on n’est pas sans savoir que nos zygomatiques vont être mis
à l’épreuve... En douteriez-vous ? Quelques définitions de cet indispensable
dictionnaire : « Aphone : quelqu’un qui est privé de son portable. » ; « Café : breuvage
qui fait dormir quand on n’en prend pas. » ; « Escargot : limace qui a fait construire. » ; « Garenne :
terre à rables. » ; « Infini : club de rencontres pour parallèles. » ; « Lessivé : propre à rien. » ;« Niche :
planque pour petit toutou et gros soussous. » ; « Pétrolier : dégazez, y a rien à voir ! » ; « Rocher : gravier
pour myopes. » ; « Tuile : échec sans prévision. » ; « Vert-galant : écologiste amoureux. » ; « Yoga
(pratiquer le) : prendre ses jambes à son cou. ». Et nous passerons sur les « pages absinthes » (cf. pages
roses), et « Une autre, une autre, une autre encore... » (Victor Hugo).
Nicole Vallée
LE VERT. DICTIONNAIRE DE LA COULEUR. MOTS ET EXPRESSIONS D’AUJOURD’HUI, XXE-XXIE d’Annie Mollard-Desfour, préface de Patrick Blanc
CNRS Éditions, 2012, 384 p., 30 €
Décidément, la mode est aux dictionnaires ! Quelques mois après la parution de la
méthode antioxydante du Dr Jean-Claude Hopudret, Mangez rouge pour rester
vert(Éd. du Dauphin), le CNRS, sous la plume d’Annie Mollard-Desfour, s’attaque
au vert dans sa collection chromatique. Cette spécialiste reconnue du lexique des
couleurs nous fait beaucoup voyager et explorer des domaines insoupçonnés. Dans sa préface,
Patrick Blanc note que, grâce au vert, « chacun retrouve un peu de cet Éden perdu où tout “était beau
à voir et bon à manger” ». Sans doute aujourd’hui vaut-il mieux ne pas être vert de peur et ne pas
boire de verdagon, sinon quelles grimaces ! Il vaut mieux s’intéresser « à l’habit à verdurette des
académiciens ». Grande joie de retrouver dans ces pages, ode à la chlorophylle, « l’agréable couleur
verte du costume de Babar » qui se promène « dans le vert paradis des amours enfantines ». Après la
lecture du Vert, promenade instructive et plaisante dans les forêts et les marécages, dans le
labyrinthe des intrigues glauques ou les itinéraires de dégagement, il sera toujours réconfortant
de se réfugier dans la clairière aux mille nuances de l’espérance.
Jacques Dhaussy
ÉCRIRE SANS FAUTE, de Michèle Lenoble-Pinson
De Boeck Duculot, « Entre guillemets », 2012, 2e édition, 208 p., 19,50 €
Cet ouvrage contient trente-trois dictées proposées lors des Championnats
d’orthographe de Belgique. Michèle Lenoble-Pinson, membre du Conseil
international de la langue française (Paris), était professeur aux Facultés
universitaires Saint-Louis de Bruxelles. Elle a rassemblé ici des textes, audio
téléchargeables, d’écrivains appartenant à la littérature francophone de Belgique.
Elle présente brièvement les auteurs et, surtout, commente avec précision les difficultés lexicales,
grammaticales et culturelles contenues dans les dictées, en se fondant sur les erreurs commises
lors des Championnats.
Un intérêt particulier de l’ouvrage est la présence comme variantes, non seulement des formes
rectifiées en 1990 et de celles qui figurent dans les dictionnaires d’usage courant, mais aussi des
formes compatibles avec le contexte et qui répondent à la logique du système orthographique
français contemporain.
Outil de contrôle et d’enrichissement de connaissances, cet ouvrage se prête à de fécondes
réflexions linguistiques, car l’orthographe est et doit être, comme la langue elle-même, le
domaine d’une évolution rationnelle. (Michèle Lenoble-Pinson a procédé en 2009 à une large
révision du Français correct de Maurice Grevisse, 6e édition).
Claude Gruaz
ENCORE UN MOT, d’Étienne de Montety
Chiflet & Cie et Le Figaro, 2012, 160 p., 12,50 €
Journaliste au Figaro, auteur de délicieux billets quotidiens, Étienne de Montéty
présente « ces mots mal coiffés qui s’invitent dans notre salon, introduits par nos enfants
ou par une blondinette de la télévision ». Ainsi, qu’est-ce qu’un « groupe de gens
considérant la société comme indigne d’eux »1 ? Une « lecture que se disputent juges et
policiers »2 ? Une « attitude qui peut être assourdissante »3 ? Un « personnage de la
comédie politique contemporaine »4 ?
Nicole Vallée
Réponses : 1. Les Indignés. . 2. Fadettes. . 3. Silence. .3. Tartuffe.
ESTHÉTIQUE DE LA PONCTUATION, d’Isabelle Serça
Gallimard, 2012, 308 p., 23,50 €
L’auteur, professeur de stylistique, entend nous montrer de quelle manière la
ponctuation marque les temps de la lecture comme elle marque les temps de la
promenade du visiteur d’une exposition. Ce livre n’est certes pas d’un abord aisé,
mais la pertinence et l’originalité de ses thèses forcent l’intérêt et l’admiration.
Nicole Vallée
RÉDIGER UN TEXTE ACADÉMIQUE EN FRANÇAIS, de Sylvie Garnier et Alan D. Savage
Ophrys, 2011, 258 p., 24 € (cédérom de 315 exercices interactifs et leur corrigé commenté)
Un admirable outil de travail pour tous ceux qui cherchent à se perfectionner
(par nécessité ou simple amour de notre langue) dans la rédaction d’un texte
académique : dissertation, dossier, compte rendu, mémoire, thèse, préface...
toutes les règles grammaticales et règles d’usage. Aussi utile, voire indispensable,
pour les étudiants du supérieur que pour leurs enseignants, il sera également
savouré par l’amateur « ordinaire ». Glossaire, bibliographie, index.
Nicole Vallée
FAIRE SON BEURRE. PETIT DICTIONNAIRE DES EXPRESSIONS IMAGÉES, d’Agnès Pierron
Balland, « Les dicos d’Agnès », 2011, 128 p., 8,90 €
Retrouvez ici toutes sortes d’expressions savoureuses, intéressant tous les domaines,
corps humain, animaux, métiers, arts, vie quotidienne, et n’hésitez pas à les
employer : avoir les bras à la retourne ; se mettre la rate au court-bouillon ; faire ses pois
au lard ; tondre un oeuf ; opiner du bonnet ; à la six-quatre-deux...
De la même, mêmes caractéristiques : ESCALADEUSES DE BRAGUETTES
Elle y va fort notre linguiste, voilons-nous la face devant son PETIT DICTIONNAIRE DE
LA PROSTITUTION. Vous ne les utiliserez certes pas dans les salons que vous
fréquentez, mais pourquoi ne pas vous faire une petite idée de ces pittoresques et
bien « gauloises » formules telles que : refaire le carrelage du bois de Boulogne ;
distribuer des prospectus ; la pastille du sérail ; une visite au président du Sénat. Et « honi
soit qui mal y pense », comme disent nos bons voisins d’outre-Manche.
Nicole Vallée
LES 100 MOTS DE MARSEILLE, de Jeanne Laffitte et Olivier Pastré
PUF, « Que sais-je ? », 2012, 128 p., 9,20 €
Quelle grande ville, chérie des écrivains depuis l’Antiquité, évoque pour vous les
noms propres et communs suivants : aïoli, bastide, Baumettes, cagole, Cité radieuse,
César, OM, pétanque, savon, Vieux-Port ? Donnez-vous votre langue à la sardine ?
Nicole Vallée
COMME VACHE QUI PISSE ET AUTRES EXPRESSIONS ANIMALES de François Lasserre, illustrations (d’une féroce drôlerie) de Roland Garrigue
Éditions Delachaux et Niestle, 2011, 128 p., 12 €
Pas moins de cent expressions purement françaises inspirées par nos frères pas si
« inférieurs » que cela, et qui le plus souvent n’en peuvent mais.
Certes, l’abeille est active et le singe poilu, mais le crocodile verse-t-il réellement
des larmes ? Les puces sont-elles des excitées, les ours mal léchés, les cochons sales, les
couleuvres paresseuses ? Quoi qu’il en soit, prenez garde à ne pas vous targuer d’avoir un appétit
d’oiseau : vous mangeriez chaque jour plus que votre poids...
Nicole Vallée
Signalons aussi :
- LE TRAIN « GRÂCE AUQUEL L’HOMME N’A PLUS RIEN À ENVIER AUX POISSONS ET AUX OISEAUX », d’Amélie Rozet et Jean Pruvost
(Honoré Champion, « Champion les mots », 2012, 140 p., 9,90 €).
- LE CHANT DU CYGNE, de Claude Boissinot (Kirographaires, 2012, 456 p., 23,45 €).
- LE ROMAN DE LA FRANCOPHONIE, d’Axel Maugey (Jean-Michel Place, 2012, nouvelle édition, 216 p., 21 €).
- LE FRANÇAIS, TERRE HOSPITALIÈRE, de Joseph Boly (Éditions M.E.O. et Association Charles Plisnier, 2012,
222 p., 19 €).
- LES PLUS BELLES EXPRESSIONS DE NOS RÉGIONS, de Pascale Laffite-Certa (Points, « Le goût des mots », 2012,
254 p., 12 €).
- LA REVANCHE DES NULS EN ORTHOGRAPHE, d’Anne-Marie Gaignard (Calmann-Lévy, 2012, 256 p., 16,90 €).
- LES MAUX POUR LE DIRE. CHRONIQUES DE CICÉRON POUR LA DÉFENSE DU FRANÇAIS, de Maurice Calmein (Éditions Atlantis,
2012, 188 p., 12 €).
- Aux Éditions Les Vieux Tiroirs (2012, 128 p.), choisis par Delphine Dupuis : COMPTINES ET RONDES DE MON
ENFANCE (11,90 €) ; LES MOIS ET LES FÊTES DE L’ANNÉE (9,90 €) ; CURIOSITÉS DE LA CONVERSATION (14 €) ;
L’ARGOT OU L’ART DU PARLER CANAILLE (13,90 €).
- LES 100 MOTS DE LA BRETAGNE, de Patrick Poivre d’Arvor (PUF, « Que sais-je ? », 2012, 128 p., 9,20 €).
- DE VOYOU À POV’CON. LES OFFENSES AU CHEF DE L’ÉTAT..., de Raphaël Meltz (Robert Laffont, 2012, 270 p., 19 €).
- LA GRAMMAIRE PARALLÈLE, de Christian Moncelet (Chiflet & Cie, 2012, 224 p., 14,50 €)
- L’AUTRE FRANCOPHONIE, de Joanna Nowicki et Catherine Mayaux (Honoré Champion, 2012, 352 p., 76 €).
- TRAVAILLEUR DE L’OREILLE QUI TRAÎNE. MA VIE AVEC LES MOTS, de Pierre Merle (Les éditions de Paris Max Chaleil,
2012, 190 p., 17 €).
- LA LANGUE FRANÇAISE POUR LES NULS, d’Alain Bentolila (Éditions First, 2012, 520 p., 22,95 €).
- L’ART DU MOT JUSTE, de Valérie Mandera (Points, « Le goût des mots », 2011, 160 p., 5,50 €).
- NYCTALOPE ? TA MÈRE... PETIT DICTIONNAIRE LOUFOQUE DES MOTS SAVANTS, de Tristan Savin (Points, « Le goût des mots »,
2011, 256 p., 6,90 €).
Nos adhérents publient
- De Gaulle, le général-président,
de Michel de
Crousnilhon (Presses du Midi,
2012, 346 p., 22 €).
- Le 3e tome de L’Histoire
de France pour les Nuls. Des
Croisades aux Templiers en
BD, de Jean-Joseph Julaud
(Éditions First, 2012, 58 p.,
12 €).
- Filigrane, recueil de
nouvelles d’Hélène Galli
(Éditinter, 2012, 126 p.,
15 €).
- Claire Goyer a rédigé un
article pour la revue L’Année
francophone internationale
2012-2013 : « Multilinguisme
et démocratie dans les institutions
européennes : la place
de la langue française. »
- « Secours et secourisme »,
article de vocabulaire de
Pierre Delaveau et Claude-
Pierre Giudicelli dans le
Bulletin de l’Académie nationale
de médecine (T. 195).
- Reprise des vides, de Yann
Le Puits, a été publié aux éditions
Findakly, « Corps 16 »,
destinées aux déficients
visuels (Moulin de Suillyzeau,
58150 Suilly-la-Tour).
- Nice Matin et Cannes Soleil
(n° 118) présentent le livre
de Georges Memmi : Un
couple (Éditions de Fallois,
2012, 253 p., 18 €).
- Éric Martini édite (Éditions
Glyphe) une Histoire de la
pensée scientifique, d’Édouard
Vander Elst (340 p., 22 €) et
Médecins et malades célèbres,
de Jacques Battin, de
l’Académie de médecine
(450 p., 26 €).
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