Défense de la langue française   
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DLF, n° 250

JOURNAL D’UN AMOUREUX DES MOTS, de Jean Pruvost
Larousse, 2013, 288 p., 12,90 €
Vous êtes cordialement invités à suivre l’auteur, linguiste distingué et dicopathe sans vergogne, dans pas moins de 240 délectables promenades au pays des Mots, agrémentées de spirituelles illustrations. Du 1er janvier au 31 décembre, chaque jour offre son lot de mots plus ou moins connus, avec leur origine et les anecdotes qui les accompagnent. 21 février : « ... défendons notre langue maternelle », définie en 1538 par Robert Estienne. 4 avril : « Allergie au pollen ?» qui, au XVIe siècle, désignait une farine très fine. 14 juin : « ... la Journée mondiale des donneurs de sang », lequel, selon Furetière, est « la plus noble des quatre humeurs ». 30 août : le retour des vacances ; il évoque l’esprit de retour et aussi le cheval de retour (vieux quand il s’agit d’un politicien qui s’accroche). 11 novembre : un nom inoubliable, l’armistice, féminin en 1762, masculin dès 1835 ; il vient de arma, bien sûr, et de sistere, « arrêter ». 31 décembre enfin : le réveillon, où l’on mange du boudin, venu de l’onomatopée boud, produite en gonflant les joues ; la dinde, elle, vient d’Inde, évidemment, et les marrons du préroman marr, « caillou ». Bon appétit ! Nicole Vallée

MÉMORISER L’ORTHOGRAPHE DES MOTS COURANTS, de Jean Fenech et Yves Martinez
Retz, 2013, 184 p., 17 €
L’orthographe d’une langue est un casse-tête pour tous, les enfants, les adultes et surtout pour les étrangers, car chaque langue subit tellement d’influences à travers les âges. Ce livre astucieux destiné aux enfants, adolescents et adultes tente d’aborder le problème sous trois aspects : 1. Les mots commençant par certains groupes de lettres. 2. Les mots finissant par certains groupes de lettres. 3. Des cas spéciaux (groupe de lettres à l’intérieur des mots). Tout est clair avec des exercices et même leurs solutions. Dommage qu’une grosse erreur soit restée dans le titre des pages 67 et 69. Douglas Broomer

LES MOTS QUE J’AIME. ET QUELQUES AUTRES..., de Jean-Michel Ribes
Points, « Le goût des mots », 2013, 112 p., 10 €
Quels sont donc les mots favoris du sulfureux auteur, metteur en scène, cinéaste, créateur de séries télévisées... et directeur du théâtre du Rond-Point, passé maître dans l’art d’exaspérer les bien-pensants de tous bords ? Eh bien, d’acariâtre à voyage, en passant par coquecigrue, endorphine, jaboter, mâchicoulis, ouf !, procrastination, sapeuse-pompière, tire-larigot... Les mots ne laissent pas indifférent notre auteur, qui entretient une relation passionnelle avec la langue hexagonale et toutes ses contradictions. Probablement ce qu’il y a de plus ressemblant ?1 Qu’est-ce qui n’est pas un personnage de Tchékov ?2 N’en dites pas de mal, ils risqueraient de devenir célèbres.3 Qu’est-ce que rouziguer pour un Avignonnais ?4 Qu’est-ce qu’un peu de paradis tombé sur terre ?5 Et je n’ai pas la place de vous citer les longues et malicieuses chroniques formant le principal de ce gouleyant ouvrage. Nicole Vallée

1. Caricature. 2. Limitrophe. 3. Vos ennemis. 4. Râler, bougonner. 5. La gentillesse.

LES MAUX DES MOTS, de Colo Tavernier O’Hagan
Plon, 2013, 208 p., 12,90 €
Vous n’êtes pas sans savoir, chers adhérents et codéfenseurs, que bien souvent, notre plus ferme soutien est « l’étranger » parlant français. En voici un nouvel exemple. Une talentueuse scénariste, d’origine irlandaise, vole au secours de mots maltraités ou mal utilisés, qui « l’irritent, la charment, la navrent, voire lui font pitié ». Des mots faux culs (quartier sensible, jeune en souffrance...) ; des mal-mariés (paradis fiscal, pollution sonore...) ; des mis au placard (facho, patriote...) ; des genreux (procrastination, usager...) ; des cache-misère (discrimination positive, senior...) ; ceux d’outre-Manche et d’outre-Atlantique (Fashion week, has been...) ; les bad boys ; les immigrés ; les pousse-toi-que-je-m’y-mette (les gens et les personnes...) et enfin, les victimes, les torturés, les disqualifiés, las... Chacun a droit à son commentaire, plus ou moins long, toujours pertinent, où l’humour le dispute à l’esprit. Nicole Vallée

LE DICO DES MOTS QUI N’EXISTENT PAS... ET QU’ON UTILISE QUAND MÊME d’Olivier Talon et Gilles Vervisch
Express-Roularta, 2013, 288 p., 12,90 €
Il a fallu pas moins qu’un agrégé de philosophie et un docteur en chimie pour nous présenter en experts pleins d’humour ces mots que vous commencez à entendre tous les jours, à utiliser, bien sûr, sans toujours les comprendre vraiment. Ils nous en donnent la définition, parfois inattendue. Quel suffixe a fini par signifier « naufrage ou chute »1 ? Qu’est-ce qu’une « patientèle »2 ? Pourquoi « rerentrer » est-il apparu3 ? Enfin, à quoi donc peut servir un « tendanceur »4 ? Quand vous aurez bien assimilé cet inestimable dico, vous pourrez « zlataner »5 un peu partout. Nicole Vallée
1. Gate, Watergate, mais aussi Monicagate et Rubygate. 2. Ils ignorent souvent si ça les gratouille ou si ça les chatouille : la clientèle d’un médecin. 3. Parce que plus personne ne sait dire tout simplement « entrer ». Rerentrer signifie donc « entrer une troisième fois ». 4. À prédire la « tendance » à venir dans le domaine culturel, et surtout vestimentaire. Ce pour quoi il est largement rémunéré. 5. Dominer, maîtriser.

365 EXPRESSIONS DES MÉTIERS EXPLIQUÉES, de Dominique Foufelle
Chêne, nombreuses gravures d’époque, 2013, 240 p., 15,90 €
L’auteur, elle-même fille d’un valeureux imprimeur, qui ne craignait pas de « visser un ours » et de crier « Ala ! » pour fêter la « Saint-Jean-Porte-Latine », dévoile le parler utilisé par une foule de métiers, de l’agent commercial au fleuriste, du cafetier au gendarme, du marin au parfumeur, du publicitaire au viticulteur... entre autres. Parler servant naturellement à se comprendre entre soi, tout en restant souvent mystérieux pour le profane. Nous avons donc droit à la traduction de formules telles que : « Allez, les métallos ! Le faucon zieute le buveur de sang ! » – « En route avec ma marmotte ! Un imbécile avait mis une culotte juste après la pipe. » – « Marre de bagoter ! Recevoir des gens qui vont à la poule pour une angine de comptoir... » Et un dernier pour la bonne bouche : « Il y a un noeud au mètre ruban ! Toi, le lapin, va me chercher le jeune homme, ça m’évitera de faire un mariage »1. Un vrai régal pour les amoureux du français. Nicole Vallée

1. « Il y a beaucoup de travail ! Toi, l’apprentie, va me chercher une planche pour mettre entre le tissu et la doublure, ça m’évitera de coudre deux épaisseurs ensemble. »

DICTIONNAIRE D’UN PEU TOUT ET N’IMPORTE QUOI, de Christian Millau, illustrations de Grandville
Éditions du Rocher, 2013, 402 p., 22,90 €
Non content d’être la terreur, ou le sauveur – c’est selon –, des restaurateurs de « toutes poêles », l’auteur profite de ce savoureux dictionnaire, et de ses présentations linguistiques toutes personnelles, pour lâcher ses quatre vérités avec une franchise jubilatoire. Ses définitions sont parfois frappées au coin de l’injustice et de la mauvaise foi (vous voilà prévenus), mais toujours si divertisssantes... La plupart bénéficient d’un long article, d’autres sont présentées très brièvement :
Démodé : tout ce qui a une chance de durer. Animaux : la preuve qu’eux et nous sommes frères, c’est que nous les massacrons.
Fidèle (mari) : c’est celui qui ne s’est pas encore fait prendre.
Philosophie : travail critique qui tend à rendre encore plus incompréhensible ce qui l’est naturellement. Nicole Vallée

LE CRÉTIN TEL QU’ON LE PARLE OU LE JARGON DES ÉLITES, de Pierre Chalmin
Les éditions de Paris - Max Chaleil, 2013, 80 p., 9 €
Un de mes estimés confrères, pratiquant donc l’ingrat métier de correcteur, a eu l’idée audacieuse autant qu’excellente de se livrer à une étude approfondie de ce qu’il nomme le parler des crétins. Grâce à cet ouvrage, lecteurs qui utilisez un français « normal », vous allez vous retrouver dans les barbarismes, solécismes, anglicismes, synonymes imaginaires, pléonasmes et lapsus constituant le jargon de nos prétendues élites, et le pratiquer fort convenablement à votre tour, et sur le même ton d’inimitable arrogance. Ne vous privez donc plus d’exemplifier, de privilégier les questionnements, de vous décider par rapport, de solutionner, d’apprécier le transcendantal et le transversal, de tutoyer les sommets... Et de mettre fin à une avalisation par un incontournable : point barre. (Du même auteur, DLF n° 239 : Dictionnaire des injures littéraires.) Nicole Vallée

« JE DIS ÇA, JE DIS RIEN. » ET 200 AUTRES EXPRESSIONS IN-SUP-POR-TABLES !, d’Adèle Bréau
Éditions TUT-TUT, 2013, 224 p., 6 €
Quand une joyeuse et avisée blogueuse, du site terrafemina.com, se délecte à nous fournir des exemples de ces expressions toutes faites et autres tics de langage, creux et grotesques dans la bouche de nos contemporains, à la télévision, sur la toile, au bureau... et que nous-mêmes n’utiliserions jamais, au grand jamais, n’est-ce pas ? Des acter, booster, confusant, mépakeu, yapluka... Des incontournable, joue-la-comme, zlataner... Des partir sur, ou pas, j’imagine... des bisouxxxx, prendre un parti-pris, un espèce de... C’est bien sûr que vous ne parlez pas comme ça... Pour vous, y a que du bonheur. Nicole Vallée

DICTIONNAIRE DES MOTS FRANCAIS D’ORIGINE ARABE (ET TURQUE ET PERSANE) de Salah Guemriche, préface d’Assia Djebar, de l’Académie française
Seuil, « Points », 2007, rééd. 2012, 878 p., 12 €
D’abricot à zouave, ce dictionnaire ne compte pas moins de 384 entrées. Certaines nous sont familières, comme bazar, bakchich, couffin, couscous, séide ou sésame, d’autres sont surprenantes car elles font partie de notre vocabulaire courant comme patache, satin ou moire, d’autres noms enfin ne nous faisaient pas penser nécessairement à l’Orient ou aux sables du désert, pourtant ils nous sont arrivés avec leur charge de poésie, de mystère, avec leur fumet de délicieuse cuisine, comme azur, algol qui vous emmènent parmi les constellations, artichaut, épinard, qu’on pensait indigènes et hexagonaux. Certains mots ont fait des détours par l’Italie ou l’Espagne, ou Ceylan, avant de s’inscrire dans la langue française... Dans sa préface, Assia Djebar, de l’Académie française, souligne à quel point l’entreprise de Salah Guemriche a été « soutenue par une recherche méthodique, scrupuleuse et même passionnée ». Ce dictionnaire peut rendre de grands services aux enseignants par sa valeur éducative. Il montre aussi que notre langue, grâce « à la mémoire de l’emprunt », est une langue vivante, changeante, et « se présente en lieu d’hospitalité et presque d’intimité ». Avec ses pages de gauche réservées à la science, à la linguistique, à l’histoire détaillée des mots, à la philologie, cet ouvrage plein de surprises pittoresques et parfumées offre sur ses pages de droite des textes, de Colette à Michel Tournier, qui illustrent tous ces mots et constituent une véritable anthologie. Jacques Dhaussy

Signalons aussi :
  • LE GRAND LIVRE DES « POURQUOI ? », d’Anne Pouget (Le Cherche Midi, 2013, 432 p., 15 € ).
  • DICTIONNAIRE DE TERMES DE CHASSE PASSÉS DANS LA LANGUE COURANTE, POIL ET PLUME, de Michèle Lenoble- Pinson, préface de Jean Pruvost (Honoré Champion, « Références et Dictionnaires », 2013, 258 p., 12 €).
  • DICTIONNAIRE DES CHIENS ILLUSTRES À L’USAGE DES MAÎTRES CULTIVÉS, T. 2, d’André Demontoy, préface de Roger Grenier, avant-propos de Jean Pruvost (Honoré Champion, « Champion les dictionnaires », 2013, 618 p., 29 € ).
  • LE PARTICIPE PASSÉ. TOUS LES ACCORDS, D’ABAISSER À ZYEUTER, de Jean-Pierre Colignon (à paraître chez Victoires Éditions).

  • * * *
  • L'ENSEIGNEMENT EXPLICITE, de Clermont Gauthier, Steve Bissonnette, Mario Richard et Mireille Castonguay (De Boeck, 2013, 322 p., 36 € ).
  • LE GOÛT DES MOTS, de Françoise Héritier (Odile Jacob, 2013, 112 p., 10,90 € ).
  • LES MOTS QUE J’AIME, de Philippe Delerm (Points, « Le goût des mots », 2013, 140 p., 12 € ).
  • Aux Éditions Les Vieux Tiroirs, 2013, 128 p., par Delphine Dupuis : FANTAISIES DU LANGAGE, DESTINÉ AUX INFATIGABLES BAVARDS (13,90 € ) ;
    MOTS D’ESPRIT OU LA FINE FLEUR DE LA REPARTIE À LA FRANÇAISE (11,90 € )
  • Aux Éditions Chiflet et Cie, 2013 : C’EST L’HISTOIRE D’UN MOT, de Jean-Loup Chiflet (160 p., 12,95 € ) ;
    LES MOTS QUI MANQUENT AUX PARISIENS, d’Amandine Péchiodat et Jean-Loup Chiflet, illust. Kanako Kino (96 p., 12,50 €) ;
    ON N’EST PAS VENU POUR POSER DU LINO. 300 EXPRESSIONS INCONGRUES, de Bruno Gravelet (96 p., 12,50 € ).
  • L’ORTHOGRAPHE. 99 TRUCS POUR EN RIRE ET LA RETENIR, de Bernard Fripiat (Gunten, 2013, 228 p., 16,90 € ).
  • JE PARLE LE PARISIEN. DICTIONNAIRE FRANCO-PARISIEN, de Jean-Laurent Cassely et Camille Saféris (Parigramme, 2013, 144 p., 11,90 € ).
  • UN DOUDOU POUR BÉBÉ. LES MOTS À REDOUBLEMENT POUR BÊTIFIER AVEC LES TOUT-PETITS, de Michel Legrain, préface de Claude Hagège (Honoré Champion, « Champion les mots », 2013, 144 p., 9,90 € ).
  • UNE CURIOSITÉ DE LA LANGUE FRANÇAISE PAR JOUR, ANAGRAMMES, BIZARRERIES, CARABISTOUILLES, ouvrage dirigé par Jean-Loup Chiflet (Hugo et Cie, « Les éphémérides », 2013, 265 p., ill., 11,95 € ).
  • LE VON MOPP ILLUSTRÉ. DICTIONNAIRE SUBJECTIF DES MOTS DIFFICILES & IMPRONONÇABLES DE LA LANGUE FRANÇAISE, illustrations de Laurent Rivelaygue (Baleine, 2012, 18 € ).
  • LES MOTS CROISÉS DU PETIT LAROUSSE ILLUSTRÉ, d’Yves Cunow et Hervé Hardouin (Larousse, 2013, 64 p., 4,99 € ).
Nos adhérents publient
  • Amusez-vous avec les Curiosités, Jeux et Énigmes de l’Histoire, de Jean-Pierre Colignon (Albin Michel, 2013, 304 p., 16 €) .
  • Pour les collégiens : Quelle épique époque opaque !, d’Anne Pouget (Casterman, 2013, 176 p., 9,95 €). En plein Moyen Âge, un mauvais génie doit être capturé, car il a dérobé les fautes d’orthographe commises par Merlin l’Enchanteur. Si le monde savait... Entre humour et magie.
  • Florence Regnard nous offre Florilège, beau recueil de poèmes en vers libres, bilingue français-grec, très joliment illustré (Aω publications, Attique, 2013, 80 p.). S’adresser à : regnard.florence@orange.fr.
  • À lire pour son humour et sa tendresse : La Maison d’en face, roman d’Henri Girard, préface de Rufus (Dorval Éditions, 2013, 192 p., 16 €) : Hubert ne veut pas entendre parler d’union, de mariage... Mais un match de football et « ses conséquences tragi-comiques vont bouleverser ses certitudes »...
  • Aux amateurs de nouvelles : Dominique Aguessy vient de publier Les Raisins de mer (L’Harmattan, « Écritures », 272 p., 22,50 €).
  • Le texte intégral de Madame Bovary sur une affiche de 70/100 cm est proposé par Ambroise Perrin (Éditions Bourg Blanc, 28,30 €, envoyé dans un tube en carton.)
  • La délégation du Cher publie En français correct, recueil de 244 chroniques rappelant le bon usage de termes ou d’expressions. (dlf.18.cher@gmail.com, adhérents 9 €, public 12 €, + 3,50 € de frais d’envoi).
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