Défense de la langue française   
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DLF, n° 256

Le Dico des dictionnaires. Histoire et anecdotes de Jean Pruvost
JC Lattès, « Essais et documents », 2014, 550 pages, 23 €.
Qu’est-ce qu’un dictionnaire ? nous demande Jean Pruvost, professeur de lexicologie et d’histoire de la langue française. La réponse n’est pas simple, ce n’est pas seulement un volume qui va de la lettre A à la lettre Z.
Est-il nécessaire de savoir lire pour le consulter ? Flaubert nous répond (Dictionnaire des idées reçues) : « En rire. N’est fait que pour les ignorants. » En effet, s’il suffit de connaître l’alphabet pour déchiffrer ce bel ordonnancement de mots qui confère à chacun une place immuable, mais forme parfois « des suites incongrues (bel canto suivi de bêlement, vénusté de vêpres et ver) », l’usage du dictionnaire peut ressembler à du dépannage.
Cependant, et cette fois-ci sans rire, c’est un précieux outil de travail, le recueil de l’étymologie, des sens pluriels du mot, de son usage dans la littérature, un concentré de savoir, et finalement, l’initiation à la passion de la langue.

Le Dico des dictionnaires nous ouvre plusieurs fenêtres sur l’univers de cette passion avec une méthode qui utilise l’alphabet de façon très personnelle. Cet ouvrage ne cherche pas à offrir une liste exhaustive comme le font le Robert, le Larousse ou le Dictionnaire de l’Académie, mais Jean Pruvost y développe des choix destinés à approfondir certains aspects de la culture à travers son expérience et ses recherches, en se laissant parfois aller à l’autodérision de ce qu’il appelle « mon activité démente ».

Ainsi le Dico nous introduit-il au concept de Lexiculture. Ce terme très jeune, une trentaine d’années, a de quoi nous intriguer ; mais à travers quelques exemples tels que écureuil, accordéon et muguet, tout s’éclaire. Il s’agit de comprendre un mot dans le contexte particulier d’une culture.
En France, l’écureuil oublie qu’il est un petit rongeur, il symbolise nos économies à la Caisse d’épargne. Le muguet ? C’est le 1er mai, le brin qui porte bonheur. L’accordéon évoque tout de suite dans l’Hexagone les bals populaires et même un ancien président de la République qui ne dédaignait pas d’en jouer ! En somme, posséder parfaitement une langue consiste à circuler librement dans la lexiculture, ce domaine rétif à toute traduction.

La lettre B effectue une audacieuse comparaison entre bible et dictionnaire. Leur volume, certes, mais aussi leur usage, « deux sommes d’informations à vocation consultative, censées apporter une réponse qui puisse faire autorité aux yeux du lecteur ». Et on découvrira aussi l’évolution technique parallèle suivie par ces deux types d’ouvrages, du passage par Gutenberg jusqu’à l’électronique.
C’est peut-être aussi l’électronique qui mettra fin à la turbulente histoire de l’orthographe, si Google prend la place réservée aux linguistes !

Mais la lettre D comme dictionnaire nous réserve une surprise. Jean-Jacques Rousseau y est évoqué pour nous rappeler que ce mot signifiait aussi le vocabulaire que l’on possède en propre. Quel est votre dictionnaire ? La réponse se doit d’être chiffrée. Jean Pruvost nous dit qu’avec 30 000 mots, nous disposons « d’une trousse lexicale très performante, alors que 3000 mots s’assimilent à la trousse d’urgence, celle de survie ». Cependant, rien ne nous empêche de nous enrichir en parcourant, de la Belgique au Canada en passant par le Sénégal et tant d’autres contrées, le vaste territoire de la francophonie. Savez-vous, par exemple, qu’en Haïti le verbe déchouquer signifie « arracher un bananier », mais qu’il est employé aussi au sens figuré pour un chef d’État trop longtemps accroché à sa charge ?

La langue française est vraiment un Trésor, matérialisé au XXe siècle dans un monument lexicographique de plus de 100 000 mots, mais elle n’a pas dit son dernier mot, place aux néologismes et aux archaïsmes ! Monika Romani

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE. UNE HISTOIRE AMUSANTE DE L'ORTHOGRAPHE, DES GAULOIS À NOS JOURS, de Bernard Fripiat
La Librairie Vuibert, 2015, 232 pages, 15,90 €
Vous aimez l’orthographe, la cédille et les accents vous procurent un plaisir sans mélange ? Courez acheter ce livre, vous en connaîtrez l’origine ! Vous la détestez, cette même cédille, ces mêmes accents ne sont là que pour vous hérisser ? Courez l’acheter aussi, vous saurez qui en accuser ! Quand on se désole de la simplification si compliquée et jamais vraiment appliquée – l’Arlésienne de l’orthographe ? – comment ne pas se réjouir d’une phrase telle que : Puisque nous ne la simplifierons jamais, utilisons l’orthographe pour rire un bon coup !
Et si on rêve de retirer cette épine dans le pied du français, au moins saura-t-on pourquoi c’est aussi tordu... et comment les débats (pour rester poli) autour de l’orthographe perdurent.
Bernard Fripiat, avec verve, humour et une érudition époustouflante (avec un seul f comme pantoufle) quoique jamais pédante ferait aimer l’orthographe au meilleur cancre, et donne au passage une passionnante leçon d’Histoire de la langue française. Véronique Likforman

100 PIÈGES À ÉVITER POUR ÉCRIRE ET PARLER UN EXCELLENT FRANÇAIS, de Roland Eluerd
Le Figaro littéraire, 2014, 102 pages, 9,90 €
Qui n’a jamais eu d’hésitation devant l’accord d’un participe ou face à un participe présent et à son adjectif homophone ? Fatiguant ou fatigant ? Et les couleurs ? Faut-il mettre un s au pluriel de rose pour les robes de cette teinte et si le rose est qualifié de pâle et de foncé peut-il encore s’accorder ? Soyez rassurés ! Roland Eluerd vous ouvre tout grands les chemins de la certitude et dissipe vos angoisses orthographiques. Vous serez tranquillisés, car les personnes qui se posent des questions « se sont embrassées et se sont parlé » paisiblement : les accords des pronominaux révèlent la cohérence et l’intelligence de notre langue, qui parfois se montre embarrassante par ses subtilités. Le féminin de paon ? Eh bien, c’est paonne, mais il faut le prononcer « panne ». Pas question de faire la roue pour autant, mais que de traquenards déjoués dans ce volume joliment mis en pages ! Pour ce beau travail de clarification et d’effacement des doutes, que Roland Eluerd soit béni ! ou bénit ? L’auteur répond page 62(de la revue). Jacques Dhaussy

LA LANGUE FRANÇAISE : UNE ARME D’ÉQUILIBRE DE LA MONDIALISATION d’Yves Montenay et Damien Soupart
Les Belles Lettres, 352 pages, 2015, 25 €
Le titre de cet ouvrage érudit marque d’emblée l’enjeu visé par ses auteurs. En effet, Yves Montenay et Damien Soupart analysent le français comme « une arme » qui doit affronter l’anglais (ou plutôt le « globish ») dans le monde du numérique, ce sixième continent actuellement dominé par les Anglo-Saxons.
Car au XXIe siècle, le changement radical opéré par le numérique est celui de « la mutation de l’homme en un être connecté voire un être semi-humain ». La question philosophique du dépassement de la finitude trouverait désormais une réponse concrète dans le concept de « transhumanisme », affirmant que l’homme peut aller au-delà de ses propres capacités grâce aux immenses progrès de la médecine et de la technologie. Attention ! Faire reculer la mort n’est plus du domaine de la science-fiction puisque le premier transhumain est annoncé en 2045 à travers une firme telle que Google. En conséquence, il est urgent que « la force de frappe » du français déployée par la francophonie entre « en résistance active » pour lutter contre une idéologie invasive et maintenir une vision du monde reposant en premier lieu sur l’humain. Monika Romani

PETIT DICO DES CHANGEMENTS ORTHOGRAPHIQUES RÉCENTS, de Camille Martinez
Zeugmo, 2015, 144 pages,10 €
Vous seriez-vous doutés qu’un jeune docteur ès évolutions de l’orthographe serait capable de vous fournir une liste de quelque 4 500 changements constatés dans les dictionnaires récents les plus sérieux (Académie française, Larousse, Robert). Ces changements ne sont d’ailleurs pas obligatoires et un mot peut exister sous plusieurs formes différentes, jusqu’à ce que l’une l’emporte impérativement dans l’usage. Accent aigu, grave, circonflexe, tréma, pas d’accent ? Trait d’union ou d’un seul tenant ? Un l, un p, un r, un t ou deux ? oe ou é ? c ou k ? L’auteur n’a conservé que les entrées des mots dans les dictionnaires, sans mentionner leur pluriel. En revanche, il tient compte des nouvelles (et bienvenues) féminisations : appariteur, trice ; cartonnier, ière ; docteur, e ; proviseur, e. Picorons au hasard : diesel ou diésel ? Mah jong ou majong ? Porte-monnaie ou portemonnaie ? Sprinter ou sprinteur ? Faine ou faîne ? Les deux, mon général. Et en avant pour les perfides dictées de notre ami Jean-Pierre Colignon ! Nicole Vallée

SÉRENDIPITÉ. DU CONTE AU CONCEPT, de Sylvie Catellin
Seuil, « Science ouverte », 2014, 272 pages, 21 €
Tout un livre consacré à un seul mot, quelle idée ! Oui, mais ce mot, adopté en France en 1953 et signifiant « capacité à faire par hasard, lors d’une recherche, une découverte inattendue et à en saisir la portée » (Petit Robert), ce mot donc, remontant à de très anciens contes orientaux (Serendip était le nom de Ceylan) recouvre une réalité bien plus complexe. L’auteur, au cours d’une enquête remarquable de minutie et de rigueur, nous montre qu’il ne s’agit pas seulement de hasard, mais aussi et surtout de discernement et de sagacité. Un autre que Fleming eût-il prêté attention à des moisissures qui avaient absorbé une culture de staphylocoques. C’est Volta qui sut tirer parti de l’expérience sur les grenouilles de Galvani pour inventer la pile. Étudier ce mot « magique » et son histoire, c’est chercher à saisir le fonctionnement de l’esprit humain quand il s’efforce d’interpréter ce qui le surprend. Index des noms, copieuse bibliographie. Nicole Vallée

DIRE, NE PAS DIRE. DU BON USAGE DE LA LANGUE FRANÇAISE par La Commission du Dictionnaire de l’Académie française
Éditions Philippe Rey, 2014, 192 pages, 12 €
L’Académie française ne dort pas, elle est même très éveillée car, dans ce volume ouvert par une préface d’Yves Pouliquen et fermé par « Lettre d’amour à la langue française » de Dominique Fernandez – une véritable déclaration ! – elle montre qu’elle est particulièrement attentive aux néologismes de toutes sortes et au langage des jeunes. La Dame du quai Conti n’est pas favorable au « vivre ensemble », pas plus qu’au « bien mourir », parce que la substantivation de groupes formés d’un infinitif et d’un adverbe est aujourd’hui une affaire de mode ; pas plus qu’elle n’est favorable à « génial », qui devient l’exclamation passe-partout des collégiens et appauvrit un vocabulaire qui n’est déjà pas très riche. Elle précise sa position sur la féminisation des noms de métiers ou de titres, explique des expressions comme au temps pour moi, propose des équivalents pour « flyer » et « friendly » et dénonce l’abus du verbe fuiter, dont Queneau avait fait une variante de fuir qui ne voulait pas dire « divulguer un document de manière illicite ». Et ne parlons pas de « gérer », utilisé aujourd’hui à l’envi aussi désagréablement que « faire sens » ou « faire problème ». L’Académie nous rappelle à la raison, au respect de la langue, à son élégance. Jacques Dhaussy

DICTIONNAIRE AMOUREUX DE LA LANGUE FRANÇAISE de Jean-Loup Chiflet, dessins d’Alain Bouldouyre
Plon, 2014, 750 pages, 24 €
Tout d’abord, liquidons un contentieux quasi personnel : dans les pages consacrées au « franglais » (en oubliant que l’auteur de cet excellent terme fut Maurice Rat, l’un des pères fondateurs de DLF), Jean-Loup Chiflet n’a pas de mots assez ironiques pour stigmatiser la dite « loi Toubon », laquelle nous paraît de fort bon aloi pour la défense du français, « langue de la République »... Cette (petite) réserve faite, ce nouvel ouvrage de Jean- Loup Chiflet est une merveille d’érudition et de sincère passion. Ah, sa façon de porter aux nues nos écrivains, leur style, leur vocabulaire, Apollinaire... Balzac... Éluard... Mallarmé... Proust... Un choix restreint, bien sûr, mais si alléchant ! Pêchons, au hasard, quelques titres : « Anecdotes », « Baragouins et Cie », « Cacographie », « Français non officiel (Le) », « Langage macaronique », « Mots valises », « Patois ou dialecte ? », « Xénisme »... Rarement ont été mieux illustrées ces lignes de Voltaire : « Le génie d’une langue, c’est son aptitude à dire de la manière la plus courte et la plus harmonieuse ce que les autres langues expriment moins heureusement. » Abondante bibliographie. Nicole Vallée

Signalons aussi :
    - Aux éditions Honoré Champion (2015)
  • DICTIONNAIRE DU BON USAGE AU SERVICE DU SENS ET DE LA NUANCE, de Pascal-Raphaël Ambrogi, préface d’Abdou Diouf
    (« Champion classiques – références et dictionnaires », 528 p., 19 €).
  • LA GUITARE « PROFUSIONS D'HARMONIES... CONTRE MON VENTRE, DANS MES BRAS », de Jean Pruvost (« Champion les mots », 144 p., 9,90 €).
  • DICTIONNAIRE DU CYCLISME, d’Alexandre Roos, préface de Jean Pruvost (« Champion les dictionnaires », 312 p., 22 €).
  • 500 MOTS RIGOLOS, d’Alfred Gilder (Éditions Glyphe, 2015, 230 p., 15 €).

  • * * *
  • PETITE HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE. LE CHAGRIN DU CANCRE, de Karin Ueltschi (Imago, 2015, 276 p., 22 €).
  • DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS USUEL, de Jacqueline Picoche et Jean-Claude Rolland (De Boeck-Duculot, rééd. 2015, 1064 p., 54,50 €).
  • MOTS CROISÉS DIABOLIQUES..., de Jacques Drillon et MOTS CROISÉS DE LIBÉRATION, de Gilles Moinot. Aux éditions Larousse, 2015 (128 p., 8,99 €)
  • LES 600 MOTS LES PLUS TRUCULENTS DE LA LANGUE FRANÇAISE, de Daniel Lacotte (272 p.,12,90 €).
  • LES PLUS JOLIS PROVERBES DE LA LANGUE FRANÇAISE, de Catherine Mory (192 p., 12,90 €).
  • MINUS, LAPSUS ET MORDICUS. NOUS PARLONS TOUS LATIN SANS LE SAVOIR, d’Henriette Walter (Robert Laffont, 2015, 304 p., 22 €).
  • PARIS EN LATIN. GRANDS ET PETITS SECRETS DES INSCRIPTIONS LATINES DANS LA CAPITALE, de Laurence Gauthier et Jacqueline Zorlu
    (Éditions Parigramme, 2014, 176 p., 11,90 €).
  • DICTIONNAIRE ADOS - FRANÇAIS, de Stéphane Ribeiro (First Éditions, 2014, 512 p., 15 €).
Nos adhérents publient
  • Les éditions Robert Laffont, éditent, dans leur collection « Bouquins », Là-bas, au loin, si loin, de Jean Raspail (1169 p., 30 €). Trois parties composent ce volume : La Patagonie, Les Confins – ces deux livres racontent la même épopée aux confins du réel et de l’imaginaire – et La Miséricorde, roman inédit et inachevé, inspiré d’une histoire vraie.
  • Jean de La Guérivière publie aux éditions Bibliomane (286 p., 25 €) Les Français en Chine, portraits et récits choisis des longs-nez dans l’Empire céleste. L’auteur relate sur plusieurs siècles les aventures de nos compatriotes, des jésuites aux multinationales, des concessions à l’opium « fédérateur ». Richement illustré, voyage stimulant tout en anecdotes documentées et distrayantes.
  • Henri Girard est l’auteur d’un nouveau roman : Les Secrets du Club des six (La Rémanence, 248 p., 18 €). Dans les années 1960, une institutrice arrive avec son fils dans un village perdu. Avec d’autres enfants, ils vont enquêter sur les origines d’un nouveau venu, mi-fille migarçon, lunaire et étrange.
  • On peut toujours dire : non ! (Gunten (120 p., 14 €) est le deuxième roman de Bernard Fripiat.
  • L’amour à retardement d’Olivier Ameisen. La Liquidation du passif (Librinova, 90 p. 2,99 €) est un roman numérique que Catherine Choupin a rédigé uniquement à la voix active et sans aucun participe présent, pour réagir contre l’invasion des tournures anglaises. À signaler aussi son nouvel ouvrage : SOS littérature. Les citations à connaître pour faire la différence (Breal, 104 p., 4,90 €).
  • Jacques Dupé a publié chez Jacques Flament Éditions : 20 ans, paysan, poète et... poilu (2013, 108 p., 12 €) et Ma drôle de guerre (2014, 130 p., 13 €).
  • Jean Sarraméa développe, dans La Laïcité, parlons-en ! (Éditions Tarmey, 80 p., 10 €), les thèmes d’une de ses conférences de façon claire et agréable à découvrir.
  • Les poèmes de Georges Bordereau témoignent de son amour des mots et de l’harmonie : La Naissance du soleil (Éditions Jets d’encre, 254 p., 19,50 €).
  • Au profit de l’Unicef, Joël Conte propose l’Anthologie Europoésie, enfants et jeunes d’Algérie 2014, écrite par quarante-sept d’entre eux (Thierry Sajat, 76 p., 10 €). Il a remis à chacun cet ouvrage et un diplôme.
  • Sous le titre Sacré Napoléon, Jean-Pierre Colignon a réuni 101 anecdoctes, insolites, aphorismes, énigmes et autres facéties de l’Empereur. À paraître chez Guy Trédaniel Éditeur (196 p., 16,90 €).
  • Nicole Lemoine, présidente de la délégation de Lyon, nous signale ses deux derniers ouvrages : Ces animaux, mes compagnons (14 p., 8 €), histoires vraies, et Une famille franco-orientale d’Alep à Paris en passant par la Turquie (35 p., 10 €).
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