Défense de la langue française
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris • 01 42 65 08 87 • dlf.paris@club-internet.fr •
DLF, n° 257
LES PLUS JOLIS PROVERBES DE LA LANGUE FRANÇAISE de Catherine Mory, illustrations de Tiphaine Desmoulière
Larousse, 2015, 192 p., 12,90 €
Jolis, ces 200 proverbes ? Pas seulement, bien sûr ! Mais aussi cruels, provocants, hardis
ou sages, prévenants, voire mystérieux. Pour faire bonne mesure, certains ont été
pêchés hors de chez nous... Tous sont éclairés par des anecdotes souvent cocasses,
toujours pertinentes... Vous n’aurez aucun mal à en compléter quelques-uns... avant de vous procurer
sans délai ce savoureux ouvrage...
Il n’est point de si belle rose...1 Le meilleur médecin est...2 Quand le diable fut vieux...3 Si vous faites le mouton...4 C’est dans les vieux pots...5 (le préféré de votre bien-aimée correctrice qui vient d’atteindre ses...6). Index et délicieuses illustrations.
Nicole Vallée
1. ... qui ne devienne gratte-cul. 2. ... la marmite. 3. ... il se fit ermite. 4. ... on vous tondra. 5. ... qu’on fait les
meilleures soupes. 6. Quatre-vingt-dix printemps !
DICTIONNAIRE ADOS FRANÇAIS de Stéphane Ribeiro
First Éditions, 2014, 512 p., 15 €
Il ne fallait pas moins que l’aide de nombreux lycéens pour mettre au point cet
indispensable « dico » (comme ils disent). In-dis-pen-sa-ble, certes, si, tout Déèléfien
soyez-vous, de 20 à 99 ans, vous souhaitez, sans oser le demander, être à la portée de
vos ados... comprendre ce langage fait d’argot, de verlan, d’arabo-kabylo-wolofo-informatique,
toujours d’une créativité sans pareille... et, pourquoi pas, leur répondre sur le même ton. Votre
petite-fille vient se plaindre : « L’autre teubé voulait m’ambiancer, j’me suis tapé des barres toute seule. »
Vous la consolez : « Ma parole, c’est un truc-de-ouf ! » ou bien : « C’était pas de la drague, c’était de la
pêche. » Voire : « Il reste la biorave de teush ! » Vous voulez que je solutionne ? Bien sûr !1 Quant à
l’infinie variété des abréviations utilisées pour leurs SMS, ce sera votre tour d’en inonder vos
smartphones. Jacques Dhaussy
1. .« L’autre dingue voulait me manipuler. J’ai bien ri toute seule. » « C’est un truc de fou! » « C’était gênant. »
« Il te reste le trafic de drogue. »
PETITE HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE. LE CHAGRIN DU CANCRE, de Karin Ueltschi
Imago, 2015, 276 p., 22 €
Et s’il fallait, pour relativiser « la litanie pessimiste » sur la faillite de nos humanités,
étudier le français à partir d’une perspective toute neuve ? À savoir, bien en deçà de
l’âge classique (La Fontaine, Corneille, Molière, Racine, Boileau), en remontant
jusqu’au XIe siècle ? Professeur de langue et de littérature du Moyen Âge à l’université
de Reims-Champagne-Ardenne, Karin Ueltschi évoque cette magnifique période qui
nous conduit de la Chanson de Roland et de Chrétien de Troyes au rire de Rabelais et aux jubilations
pantagruéliques. Quelle vitalité et quelles incommensurables possibilités, nous dit l’auteur. Nous
devrions tenter de les ressusciter aujourd’hui.
Alors gardons un peu de sérénité face à la crise de l’orthographe et de la syntaxe, une langue ne
se fixe jamais, disait Victor Hugo, pas plus que l’esprit humain, et le français n’a pas dit son dernier
mot.
Monika Romani
LES 600 MOTS LES PLUS TRUCULENTS DE LA LANGUE FRANÇAISE, de Daniel Lacotte
Larousse, 2015, 272 p., 12,90 €
Cornegidouille et jarnicoton ! s’écria le ripailleur. Toi, l’escogriffe à rouflaquettes,
n’essaie pas de me griveler ! Ta donzelle aux oripeaux loqueteux va prendre la poudre
d’escampette sans barguigner. Je me gobergerai seul dans ce mastroquet et elle pourra
te houspiller ou t’embabouiner dans ton bouge avec son loupiot...
Et voilà comment, grâce à ce grand flandrin de Lacotte, vous pourrez faire de l’esbroufe chez les
godelureaux du faubourg Saint-Germain. Embarquons-nous donc pour un « facétieux voyage, plein
de verve, d’humour et d’anecdotes, au coeur des joyaux insoupçonnés d’une langue jubilatoire » !
Nicole Vallée
LE FRANÇAIS DU MANAGEMENT, FRANÇAIS SUR OBJECTIFS PROFESSIONNELS, de William Léger
Éditions Ophrys, 2014, 276 p., 18 €
Cet ouvrage vise à enseigner le français professionnel : il offre l’essentiel de la
grammaire, du vocabulaire et des situations de communication, ainsi que l’annonce
la 4e de couverture. Il ne s’agit pas d’un code du travail, mais d’une sorte de code
pour être toujours « à la hauteur » dans tous les domaines de l’entreprise, de la
rédaction du CV à la pratique des postes de responsabilités, en passant par l’embauche
et les entretiens désormais au programme. Il faut connaître sa langue, l’utiliser correctement aussi
bien à l’oral qu’à l’écrit. Aussi, ce recueil de conseils propose-t-il un certain nombre d’exercices
pour s’entraîner à « travailler en français », dans un français clair, net et précis, agrémenté par
l’aisance que donne la politesse. Il faut en effet savoir se présenter, appeler et répondre au téléphone,
parler en public, ce qui suppose une bonne articulation, une diction bien timbrée. Nous avons été
surpris de lire « rédiger un mail » à la page 172, mais nous ne convoquerons pas l’auteur à la page
190 où il s’agit de « sanctions », car l’ouvrage pratique se termine par un glossaire, par un inventaire
des sigles usuels et des anglicismes qui se multiplient. William Léger pose la question : « Savez-vous
qu’il existe en français des équivalents tout aussi efficaces ? » Il les donne et, parmi eux, courriel n’a pas
été oublié... Jacques Dhaussy
DE QUEL AMOUR BLESSÉE. RÉFLEXIONS SUR LA LANGUE FRANÇAISE, d’Alain Borer
Gallimard, « Blanche », 2014, 352 p., 22,50 €
Ce beau titre emprunté à Racine cache une profonde amertume. Alain Borer constate
que la langue française souffre, en ce début du XXIe siècle, de graves blessures et se
trouve réduite à une position de résistance face aux attaques dont elle est l’objet :
« la prolifération galopante » des anglicismes, pas moins de six mille mots utilisés dans
l’informatique, le sport, le tourisme, le commerce, la mode, l’art et la presse ;
« l’asphyxie de la fontaine latine », « l’agonie du grec » et, par suite, la perte de notre « mémoire longue ».
Ici l’auteur laisse libre cours à sa colère contre « la stratégie catastrophique » de tous nos gouvernants
depuis 1974, à laquelle s’ajoute le diktat anglophone européen. Et nous voici immergés dans « la
langue de Coluche, opposée à celle de Molière, celle-ci résultant d’une lente maturation ponctuée
d’étapes décisives comme l’ordonnance de Villers-Cotterêts et la Défense et Illustration de la langue
française. Médusés, nous assistons à la destruction de la syntaxe, de l’orthographe, à l’appauvrissement
du vocabulaire, à la domination de l’oral sur l’écrit.
Mais, face à cette débâcle, ce qui sûrement nous sauvera, c’est « le paradis de la littérature », cet
espace toujours ouvert où s’accomplissent les prescriptions de la langue. D’ailleurs, grammaires et
dictionnaires ne s’appuient-ils pas toujours sur des exemples littéraires ? Alors, merci à Rabelais,
Voltaire, Hugo, Péguy, Gide, Breton, Camus...
Monika Romani
LA VÉRITABLE ORIGINE DES PLUS BEAUX APHORISMES, de Dominique Noguez
Manuels Payot, 2014, 240 p., 15 €
L’auteur (qui a déjà entrepris de nous enseigner Comment rater complètement sa vie en
onze leçons et Vingt choses qui rendent la vie infernale) s’est livré ici à un rigoureux travail
de moderne Sherlock Holmes pour retrouver les véritablement vrais et authentiques
formulateurs de ces aphorismes qui nous laissent ébahis et pantois (« mais oui, mais
c’est tout à fait cela, cela va droit au coeur »...). Par exemple : « L’humour : la politesse
du désespoir », attribué à Chris Marker, puis à Georges Duhamel, à Boris Vian, à Valéry, à Churchill,
est... de Chris Marker... Mais que de recherches en bibliothèques, archives, microfilms, n’a-t-il pas
fallu pour ce résultat ! « Chassez le naturel, il revient au galop » ; « La critique est aisée et l’art est
difficile » ; « Les absents ont toujours tort » ne sont ni de Boileau, ni de La Fontaine, ni de Florian
mais de...1 « Quand la borne est franchie, il n’est pas de limites », cité par le président Pompidou et
par Agénor Fenouillard, a pour auteur...2 Il y en a ainsi quelque deux cents, agrémentés par le
récit de la quête d’un auteur que rien ne saurait décourager, pour notre plus grand plaisir. Quant
au célèbre « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », je vous renvoie, vous si fiers d’être
cartésiens, au Discours de la méthode et vous pourrez méditer sur sa réelle signification. Index des
citations, index des noms propres. Nicole Vallée
1. .Philippe Néricault, seigneur de La Mothe, dit Destouches (1680-1754). 2. François Ponsard (1814-1867) dans
L’Honneur et l’Argent.
Signalons aussi :
- OH LÀ LÀ CES FRANÇAIS. DU PIRE AU MEILLEUR, COMMENT LE MONDE PARLE DE NOUS, de Marie Treps (La Librairie Vuibert,
2015, 192 p., 16,90 €).
- 50 QUESTIONS AUTOUR DU FRANÇAIS, de Jean-Joseph Julaud (Éditions First et France Info, « Un jour une
question », 2015, 224 p., 14,95 €).
- Aux éditions Honoré Champion (2015) :
• NÉOLOGIE ET TERMINOLOGIE DANS LES DICTIONNAIRES, sous la direction de Jean-François
Sablayrolles, préface de Jean Pruvost (248 p., 38 €).
• DICTIONNAIRE DU BON USAGE AU SERVICE DU SENS ET DE LA NUANCE, de Pascal-Raphaël Ambrogi,
préface d’Abdou Diouf
(« Champion classiques – références et dictionnaires », 528 p., 19 €).
* * *
- C’EST QUOI LE LANGAGE ?, de Claude Hagège (Éditions de l’Aube, « Les grands entretiens d’Émile », 2015,
80 p., 8,90 €).
- 1 FAUTE PAR JOUR. L'ACTUALITÉ PIÉGÉE, de Bruno Dewaele et Projet Voltaire (Éditions de l'Opportun , 2015,
538 p., 12,90 €).
- DICTIONNAIRE DES ÉPITHÈTES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI, de Patrice Langlois et Marie Oneissi (La Maison du
dictionnaire, 2014, 420 p., 22 €).
- LA SUBSTITUTE DE LA PROCUREUR OU LA FÉMINISATION « À LA BELGE » DES NOMS DE MÉTIER, FONCTION, GRADE OU
TITRE, de Stéphane Brabant
(2015, 96 p., hors commerce).
- ORTHOGRAPHE EN CHUTE, ORTHOGRAPHE EN CHIFFRES. DEUX EXPÉRIENCES ÉDIFIANTES, de Loïc Drouallière
(L’Harmattan, « Des Hauts et Débats », 2015, 274 p., 27 €).
- DICTIONNAIRE DES RÉGIONALISMES DE RHÔNE-ALPES, sous la direction de Claudine Fréchet
(Honoré
Champion, « Dictionnaires et références, 2015, 1 088 p., 160 €).
Nos adhérents publient
- Un nouveau titre de Jean-
Paul Clément, avec le concours
de Daniel de Montplaisir :
Charles X. Le dernier Bourbon
(Perrin, 526 p., 26 €).
- Jean-Claude Amboise a
contribué à la publication
des Lyriades de la langue
française : « Le poids économique
et image de marque
de la chanson française », in
Le français en chantant, qui
reprend la « 8e Dictée des
Lyriades à Liré », écrite par
Jean-Pierre Colignon (Presses
universitaires de Rennes,
2015, 428 p., 18 €).
- Claude Faisandier a publié
Une Histoire de la France et
de l’Europe, tome I, qui
comporte deux parties : « Les
Français et l’Histoire », avec,
entre autres, le problème de
la langue, et « Naissance de
la France et de l’Europe : de
la Gaule aux Carolingiens »
(Godefroy de Bouillon, 2014,
220 p., 20 €). À paraître :
Une Histoire de la France et
de l’Europe tome II. Au coeur
du Moyen Âge.
- Luc Frédefon nous signale
deux de ses ouvrages aux
éditions Côte et Terre
(Cidex 312-10, 33950 Lège-Cap-Ferret). Un roman : À
quelque chose près (2007), et
une biographie : David
Allègre 1786-1846. De Brest à
Arès (Gironde). Créateur du
premier vapeur de pêche en
1836, il a sillonné le monde
puis s’est reconverti dans l’agriculture
(2015, 280 p., 17,50 €).
- Roland Jourdan nous offre
un charmant recueil de
poèmes, Tout en chemin
faisant... (118 p., 12 €), pour
lequel il a obtenu le prix du
Cerf-Volant, au Procope, en
novembre 2014. (Éditions
Thierry Sajat, 5, rue des Fêtes,
75019 Paris.)
- Alice Fulconis signe un
éditorial dans La Critique
parisienne (n° 73) pour
s’élever contre la suppression
du latin et du grec.
Retour haut de page
Retour sommaire
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris •