• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris • 01 42 65 08 87 • dlf.paris@club-internet.fr •
Les jeux de mots
d’Alfred Gilder
----------------------------------------------
Invité d’honneur surprise du
déjeuner du 9 janvier, Alfred Gilder a choisi
d’amuser les convives sur le thème
« humour et politique ».
Nous publions une petite partie de
cette conférence.
La crise actuelle, tout le monde en souffre. C’est terrible dans tous les
métiers, toutes les industries, pour tous les salariés, et même chez les
« ponctionnaires », pardon, les fonctionnaires qui se plaignent. Bref, tout
va mal. Jugez-en :
Chez Renault, les salariés débrayent ; du coup, la direction fait marche
arrière.
À la SNCF, les cheminots craignent pour leur train de vie : ils menacent
d’occuper les locos, peut-être même les wagons.
Les syndicats grognent. À EDF, ils sont sous tension.
Les métallos sont pris entre le marteau et l’enclume.
Dans le commerce, ça ne va pas fort non plus.
Les coiffeurs sont dans la rue : on craint des frictions avec la police.
Les boulangers ont des problèmes croissants, certains sont déjà dans le
pétrin.
Pour les pâtissiers, ce n’est plus de la tarte.
L’épicerie est en déconfiture.
Les traiteurs s’estiment mal traités.
Les maraîchers sont dans les choux.
Les bouchers se battent pour défendre leur bifteck.
Les cafetiers trinquent.
Les brasseurs sont sous pression.
Les pêcheurs haussent le thon.
Les éleveurs de volailles sont les dindons de la farce. Ils en ont assez de se
faire plumer.
Les éleveurs de chiens sont aux abois.
Pour les couvreurs, c’est une tuile.
Les tisserands filent un mauvais coton.
Et les couturiers vont avoir du fil à retordre, et certains des revers.
Les teinturiers en voient de toutes les couleurs.
La céramique est en défaillance.
Les potiers et les faïenciers en ont ras le bol.
Les veilleurs de nuit en ont marre de vivre au jour le jour.
Pour de faibles revenus, les pédicures travaillent d’arrache-pied.
Les ambulanciers commencent à ruer dans les brancards.
Les comptes des plombiers sont plombés.
Les dessinateurs font grise mine.
Les imprimeurs sont déprimés.
Les dentistes n'en démordent pas : ils en sont réduits à bouffer à tous les
râteliers.
À cause du téléchargement gratuit, les chanteurs déchantent.
Dans l’ébénisterie, on a déjà des lits sans scier, c’est vous dire si la crise
est profonde !
Même les prostituées sont dans une mauvaise passe.
Tout ça fait que les cartomanciennes voient l’avenir d’un mauvais oeil.
Mais, j’espère que nous n’aurons pas à dire comme ce chef d’État
africain : « Nous étions au bord du gouffre. Depuis, nous avons fait un
grand pas en avant. »