Défense de la langue française   
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris • 01 42 65 08 87 • dlf.paris@club-internet.fr •
DLF
 Défense de la langue française   
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris • 01 42 65 08 87 • dlf.paris@club-internet.fr •

Éditorial N° 297

Félicitations

Le 12 mai, dans le salon Napoléon du palais du Luxembourg, notre président, Xavier Darcos, chancelier de l’Institut de France, a remis le prix Richelieu à Xavier Mauduit.
Ci-dessous, ses félicitations. Nous reproduirons dans le prochain numéro celles qu’il a prononcées pour le Prix du rayonnement de la langue française, également décerné par DLF en 2025.


L’année 2024 a encore été une année riche pour la francophonie : – Nous avons fêté avec l’Académie française le trentième anniversaire de la loi Toubon.
– Cette même année a vu paraître la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française.
– Le Festival de la Francophonie du XIXe Sommet de la Francophonie a été honoré à l’lnstitut de France avec un évènement intitulé « Français : terre commune », qui rappelait que la langue française est bien plus qu’un idiome – elle est une terre d’accueil, de pensée et de partage.
Les occasions sont nombreuses pour réaffirmer notre engagement à la langue, les remises de prix de Défense de la langue française en sont indéniablement la parfaite illustration.

Nous remettons ce soir le prix Richelieu et le Prix du rayonnement de la langue française 2025.

Le prix Richelieu distingue, depuis plus de deux décennies, un journaliste de la presse « qui aura témoigné, par la qualité de son propre langage, de son souci de défendre la langue française ».

Il vous revient cette année, cher Xavier Mauduit. Nous saluons l’animateur de l’émission sur France Culture « Le Cours de l’histoire », mais nous honorons surtout un précieux allié dans la défense de notre idiome.

Historien, vous avez publié de nombreux ouvrages, certains honorant spécifiquement la langue française : La Dictée, une histoire française ; Crapoussin et Niguedouille, la belle histoire des mots endormis (si crapoussin a été abandonné dans la dernière édition du Dictionnaire de l’Académie française, niguedouille y est bien inscrit : « Niais, nigaud ») ; Notre Grammaire est sexy : déclaration d’amour à la langue française, en écho aux mots d’Anatole France : « La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle. »

Par vos ouvrages, par vos émissions, par votre voix même, vous servez la langue française avec passion et précision.

Ce soir nous honorons particulièrement la très belle émission que vous réalisez du lundi au vendredi depuis 2019 sur France Culture.
Et c’est notamment dans ce cadre que vous avez réalisé un cycle d’enregistrements consacré à la langue française et intitulé « Langue française, une histoire politique ».
Cette série de podcasts, dont je conseille à tous l’écoute, revient sur l’histoire de notre langue, depuis les Serments de Strasbourg de 842 – cet acte fondateur de Nitard où le français s’inscrit pour la première fois dans l’écrit – jusqu’à l’ordonnance de Villers-Cotterêts, acte décisif qui impose le français comme langue administrative du royaume.
Vous avez fait revivre cette Renaissance, où une véritable réflexion sur la langue française s’amorce, portée par un renouveau humaniste.
De grands poètes comme Ronsard contribuent à sa richesse lexicale, tandis que les premières grammaires voient le jour, comme celle de Meigret en 1542.
Vous nous avez appris qu’en 1537, possiblement à la demande de François Ier, Marot aurait rédigé la règle de l’accord du participe passé. Un mouvement intellectuel puissant s’amorce alors : la langue devient matière à réflexion, objet de codification, instrument de beauté et d’ordre.
La fondation de l’Académie française, en 1635, s’inscrit dans ce même élan : faire de la langue un pilier de l’unité nationale. La Révolution parachève ce projet : en balayant le latin et les patois, elle fait du français la langue du peuple souverain.

Au XVIIIe siècle, le français atteint son apogée : c’est la langue des Lumières, de Voltaire, de Montesquieu, de Rousseau.
Langue des élites et de la diplomatie, elle rayonne à travers l’Europe, pour reprendre le titre lumineux de Marc Fumaroli, Quand l’Europe parlait français. Langue de raffinement, de rigueur et d’esprit, elle devient aussi langue de résistance, notamment au Québec, face à la domination anglophone.
Et ses usages pluriels témoignent de son prestige : au XIXe siècle, en Russie, les élites l’emploient pour converser sans être comprises de leurs domestiques !

Nous avons besoin de personnalités comme vous, qui défendent la langue française et son bon usage dans les médias. Recevez, cher Xavier Mauduit, le prix Richelieu 2025, et avec lui nos plus sincères félicitations.
Xavier Darcos
de l’Académie française


• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris •