Défense de la langue française   
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Sujet : Loin... Que vous suggère ce mot ?

1. Justine P. du collège Blaise Pascal à Saint-Flour.

Loin... À chacun son petit monde, à chacun son petit « loin ». Ce mot qui fait rêver, qui laisse l’imagination s’envoler vers d’autres horizons...
C’est un oiseau étrange que l’imagination. Il survole la banquise silencieuse, se pose sur la neige, douce et légère, frôle l’ours blanc, homme à manteau intégré, pour décoller vers un nouveau « loin ». Atterrissage réussi, dans une allée de cocotiers. Le sable fin, la mer tranquille, le soleil souriant de tous ses rayons...
L’oiseau repart, encore plus loin. Un foisonnement de couleurs l’attend : les fleurs, fragiles merveilles, les arbres, sages de la jungle, les animaux, magnifiques créatures...
Et l’oiseau revient, empli d’idées et de paysages paradisiaques, de savoir et de souvenirs...
Mais il n’y a pas que l’imagination qui peut aller loin. La lettre, elle aussi, fait son bout de chemin. Les personnes chères sont toujours trop loin. Le bonheur n’est jamais dans le pré, en tout cas, je ne l’y ai jamais trouvé. La lune est loin, la paix aussi. Mais si je continue ainsi, je peux aller très loin !

2. Chakib A. du lycée Descartes à Rabat (Maroc).
Ce que « loin » m’inspire est difficile à exprimer, c’est un mot à la fois vague et multiple par ses significations.
Parfois « loin » évoque pour moi un souvenir d’enfance, un moment heureux et insouciant dont l’émotion reste gravée dans ma mémoire, malgré les années. Une promenade en forêt, des rires autour de moi, une musique envoûtante, tels sont les seuls souvenirs de ce passé lointain que je me remémore avec incertitude.
D’autres fois, « loin » me fait imaginer ce futur dont je ne connais encore rien et qu’il me faudra découvrir jour après jour ; ce futur est à la fois proche et imperceptible, fait de bonheur et de peine, d’ennui et de joie, c’est un vaste domaine inconnu dont on ne sait qu’une chose : il mène à une impasse.
Cette impasse peut se montrer demain, au sortir d’un choc brutal, et surtout fatal, ou ne pointer le bout de ses pavés glacés que dans cinquante, soixante ou pourquoi pas, cent ans, me laissant ainsi le loisir de découvrir, marche par marche, cet avenir mystérieux qui m’attend et n’aura de fin que lorsque j’arriverai là-bas, loin.

3. Jean N. du collège Saint-Exupéry (Paris 14e)
Loin... c’est une contrée lointaine
Qui s’étend au-delà des plaines,
Où il n’y a point de bonheur
Qui ne puisse frapper à toute heure.

Loin... c’est là où je suis allé
M’amuser et me reposer
Sans qu’on aille me déranger,
Ou tenter de me tourmenter.

Loin représente une chose
Telle une illustre idée
Que tout le monde expose,
Comme très compliquée.

Loin, en fait, ce n’est rien
Pour nous tous, les humains,
Qui marchons à grands pas
Vers ce que l’on ne connaît pas.

4. Julien L. du collège Victor Hugo à Paris 3e.
Loin... Pour exprimer une envie inaccessible ou un futur imprévisible,
Un simple mot, capable de nous faire aimer ou rêver,
Quatre simples lettres qui peuvent imprégner en moi
L’euphorie ou encore la mélancolie.

C’est, dans le temps, ce que l’on nomme futur ou avenir ;
Pour moi, comme pour Peter Pan, « loin » c’est grandir.
C’est, dans l’espace, une distance,
Quelque part au loin, j’espère que quelqu’un m’entend,
Me comprend.
Loin ou lointain pour le passé, c’est ce qui est défini, achevé.
Les souvenirs gravés dans la mémoire, les joies qui remontent subitement.
Tristesse aussi ; les larmes séchées, mortes sur nos lèvres, ou bien un être connu, oublié,
disparu.

Loin, c’est sentir, vieillir et grandir. Loin me fait sourire, souffrir, rire...

Loin, quand on a treize ans, c’est loin !

5. Victor A. du lycée français Charles-de-Gaulle à Londres.
Loin dans le monde :
« Loin », c’est la large surface bleutée du vaste Océan Indien. « Loin », c’est tous les sommets enneigés, l’Himalaya. « Loin », c’est l’espace dans lequel les enfants rêvent de se projeter en fusée. « Loin », c’est la haute cime des grands pins de la campagne. « Loin », c’est aussi les grandes et somptueuses pyramides de Kheops. « Loin », c’est encore la limite du système solaire, ou bien de la Voie lactée. «Loin », c’est les kangourous d’Australie, qu’on imagine sauter devant un magnifique coucher de soleil, ou même les pingouins nageant tout près de la banquise, en compagnie d’ours polaires.
Loin dans le temps :
Mais « loin », c’est aussi dans l’histoire, dans le passé et l’avenir. « Loin », c’est les preux chevaliers bravant, sans peur aucune, les plus terribles dangers, donnant leur vie pour sauver leur roi. « Loin », c’est pour les enfants le moment de quitter la maison, de se lancer dans la vie. « Loin », c’est le jour de la naissance, duquel on n’aucun souvenir. « Loin », c’est la préhistoire, pendant laquelle les hommes ont dû tout découvrir d’eux-mêmes. « Loin », c’est aussi les invasions des Vikings, ces courageux guerriers partant sur les mers, et laissant tout derrière, attendant avec impatience leur arrivée au Walhalla (le paradis des Vikings).

« Loin » exprime trop de choses, et il est impossible de le définir précisément, d’autant plus qu’il est différent pour tous.

6. Kamilia N. du collège Camille Claudel à Latresne (Gironde).
Pour moi, il exprime le mystère. Le mystère des pays que l’on ne connaît pas, et des paysages qui ne ressemblent pas à ceux que je connais. Des gens dont les cultures peuvent nous sembler étranges, mais qui sont simplement différentes de celles que l’on côtoie.
Des images me viennent à l’esprit en écrivant ces mots. Des images colorées, qui semblent vivantes, tant elles sont présentes dans ma tête ; je peux presque imaginer que je les verrai devant moi en levant les yeux.
Ce sont des images représentant des personnes souriantes, des étals de marchandises aux produits exotiques, et des fruits de toutes tailles, formes et couleurs. Des épices sont aussi présentes, et je devine que leur odeur emplit l’air. Ces images sont empreintes de mystère, mais aussi de convivialité et d’animation. J’ai l’impression que leur atmosphère est heureuse, gaie, et remplie de surprises.
Les images se déroulent dans une direction bien précise : la direction du désert, la direction du Sud. Pour moi, le mot « loin » évoque l’Orient.

7. Iona Codrutsa C. du collège technique de Aiud (Roumanie). Langue maternelle : roumaine.
Mon esprit va loin. Il voyage et connaît tous les lieux de ce monde. Quand je pense au mot « loin », je pense à toutes les choses qui sont difficiles à atteindre, à toucher, à concevoir.
Je laisse mon esprit libre, je le laisse vagabonder et je commence à rêver. Le rêve est une façon magique de pénétrer les mondes d’habitude inaccessibles. Je m’imagine pouvoir voler avec des ailes comme les oiseaux, loin, très loin, dans le haut du ciel, et atteindre l’azur pur de l’Univers. Je rêve d’un monde pur, d’un monde sans mal. D’autres fois, je crois que je suis dans un autre pays et je connais la culture de ce pays. J’ai l’impression que je sais parler toutes les langues du monde, je rêve que je suis loin, dans une civilisation parfaite, et que je peux communiquer avec tout l’Univers.
D’autre part, et d’une façon réaliste, le mot « loin » me dit que je dois bien étudier, si je veux aller « loin » dans la vie. Loin, cela ne peut pas être très loin, car il faut que cela reste accessible, je voudrais faire une belle carrière, mais encore faut-il qu’elle reste à ma portée ! Il est vrai que tous les rêves d’adolescents peuvent se réaliser, même si leurs rêves les emportent très loin.

8. Kristell H. du lycée franco-mexicaine de Mexico. Langue maternelle : espagnol.
Le mot « loin » me fait penser à une très grande distance, qui m’éloigne ou me sépare de quelque chose. Mais il évoque aussi l’aventure : mes ambitions sont peut-être lointaines, mais je peux faire tout pour les réaliser. « Loin » me fait penser au voyage, me fait rêver de choses extraordinaires et nouvelles !
Ce mot fait naître en moi l’image d’un long chemin à parcourir...
Mais je peux aussi avoir un sentiment de nostalgie ou un peu de tristesse, en pensant à ce qui est resté loin derrière moi, par exemple quelqu’un qui est parti, que je ne reverrai jamais plus, ou un événement heureux qui a disparu pour toujours.
« Loin » est sans aucun doute un mot très profond, qui me fait ressentir et penser beaucoup de choses en même temps, que je ne saurais expliquer... Il évoque pour moi, le rêve, la nostalgie, l’aventure... Ce mot est comme un océan, énorme, insondable...

9. Annabelle B. du lycée français de Hambourg. Langue maternelle : allemand.
Loin... aller loin, être loin, signifie beaucoup de choses différentes et éveille l’imagination. Surtout, le mot « loin » me conduit vers de nouveaux pays, de nouvelles cultures, de nouvelles expériences. Élargir son horizon et découvrir de nouveaux pays. Apprendre une autre langue ou apprendre à connaître les personnes et leur façon de vivre. Aller jusqu’à l’horizon, là où le soleil naît et meurt. Aller loin, c’est faire quelque chose d’inhabituel, ou prouver sa vraie grandeur. Aller loin dans sa vie, réaliser ses vœux et être heureux, cela dépend des buts personnels, carrière, famille, joie...
D’un autre côté, le mot « loin » a un sens négatif. Il me rappelle la solitude ; être loin de sa famille et de ses amis, des gens qu’on apprécie et qu’on aime, ou un lieu auprès duquel on se sent bien. Les sentiments évoqués sont alors la tristesse, le malheur. Pour moi, être loin, c’est marcher dans la pluie, seule.
Mais « loin » c’est aussi dépasser les limites, aller dans l’interdit, c’est exagérer, abuser.
En regardant tous ces différents aspects, soit positifs, soit négatifs, on remarque que tout est relatif selon les différentes personnes, les différentes régions et cultures. Chacun est autres, a un autre avis, qu’il faut respecter. Voilà ce que ma raison et mon imagination m’ont suggéré en écrivant « loin ».

10. Natalia G. du lycée français La Condamine à Quito (Équateur). Langue maternelle : russe.
Quand on voyage, on est loin, loin de notre maison, de notre famille. Quand on rêve, on est loin, loin de nos pensées, de la réalité. Mais quand les gens disent que quelqu’un est « loin » parce qu’il est mort, pensez : l’est-il vraiment, ou c’est juste la mort qui vous fait peur ?
Si on aime quelqu’un mais que cette personne ne vous aime pas, ne souhaitez jamais la distance, car l’amour ne l’éloignera pas. Si la distance effraie ou blesse, songez à votre cœur, et vous trouverez toujours la joie. Ne laissez jamais ce mot vous faire mal. À la fin c’est vous qui pourrez dessiner les frontières, les pays éloignés, tout ce qui vous sépare de ceux qui vous aiment et que vous aimez bien. Et n’oubliez jamais ça : que vous, que vous, messieurs, pouvez les effacer...
Le passé est lointain. L’avenir l’est aussi. Ne pensez pas à cela, car ce qui compte vraiment, c’est aujourd’hui. Et c’est aujourd’hui que vous avez des amis, c’est aujourd’hui que l’amour vous tient, et aujourd’hui que la mort vous craint.
Vivez dans l’harmonie des rêves prochains !

11. Madeleine P.-T. du collège Stanislas à Paris 6e
Loin... J’ai toujours rêvé de partir loin ; Je voudrais m’évader d’où je suis, me retirer dans un endroit, reculé, calme, silencieux. Là, je pourrais réfléchir, me souvenir, penser... Penser au mal qui nous entoure, aux crises, aux souffrances.
Loin... J’ai toujours souhaité partir loin. Voyager à l’étranger, dans d’autres pays, d’autres continents. Partir, découvrir, apprendre. Devenir nomade, dormir dans des endroits différents, dans des villes et des campagnes, des endroits exotiques...
Loin...J’ai toujours admiré les personnes lointaines, celles qui se trouvent aux antipodes, et mêmes celles dont nous ne sommes séparés que par une frontière, une montagne ou un océan. Ces personnes m’intriguent, m’attirent.
Loin... Beaucoup de personnes voudraient être loin. Elles voudraient changer de caractère et d’apparence, et comme René « partir dans les espaces d’une autre vie » (Chateaubriand, « Mémoires d’outre-tombe »).
Mais il faut avoir des rêves ! Certains sont attirés par le lointain, d’autres en sont intrigués, ou même intimidés. Il me suffit, à moi, de fermer les yeux, et je disparais, je m’envole alors au plus profond de mes pensées, loin de la société, loin des règles, loin des lois. Enfin la liberté renaît en moi...

12. Renée Z. du lycée franco-hellénique d’Athènes.
Loin est le contraire de près. C’est un mot d’usage courant dont nous connaissons tous le sens. Et pourtant, « loin » a de multiples facettes.
L’ambassadeur de l’une d’elles est l’expression « loin des yeux, loin du cœur ». Néanmoins il a maintes fois été démontré que, si les sentiments sont réels, ni les kilomètres, ni les années-lumière ne peuvent les changer.
L’autre « loin » exprime la géographie ... ou l’imaginaire. Il est tout ce que nous ne connaissons pas. Il peut fasciner ou effrayer. Il me fascine. Pourquoi ? Parce qu’il exprime l’évasion, la fin de la routine, la découverte, l’éloignement de cette réalité qui nous opprime et nous étouffe. Ce « loin » évoque pêle-mêle les gratte-ciels, les pagodes, le curry, le jasmin, les canaux, les trains, les montagnes, les océans, l’or... « Loin » est mieux qu’ « ici ». Mais à trop vouloir partir peut-être oublions nous que le bonheur est tout près, à portée de main ?

13. Camille DI C. du collège Saint-Georges à Paris 19e
Loin de moi l’idée de vous mentir, alors, je vous le dis franchement, je ne sais pas quoi vous écrire. Il est bien loin le temps où de futurs écrivains étaient cachés dans les classes, à rédiger poèmes et romans. « Loin » les aurait bien inspirés. Ils vous auraient parlé de voyages, e superbes paysages, de l’aventure d’un héros à la bravoure gigantesque ; mais moi, je ne suis pas romancière, loin de là.
Alors, moi, quand on me dit « loin », je pense au temps passé, à toutes ces personnes qui ont vécu, à tous ces enfants qui ont joué à la marelle, à tous ces gens qui ont souffert, qui ont été heureux, à ces maisons, ces lieux disparus. Ces petits bonheurs que l’on apprécie toujours autant, au fil du temps. Je vois aussi ce qu’il y a loin devant nous : l’avenir. Comme dit la chanson de Raphaël : « Et dans cent cinquante ans, on s’en souviendra plus... ». Oui, on ne se souviendra plus de moi, de mes mauvais choix, de ma première ride et de bien d’autres choses.
Voilà, je crois, que j’ai trouvé de quoi je vais vous parler, mais maintenant, il ne me reste plus assez de temps, plus assez de lignes. Je vous raconterai une autre fois ce dont j’ai pensé vous parler : du temps qui avance et des souvenirs qui vont avec.

14. Tugdual C. du collège Le Prieuré à Sambin (Loir et Cher)
Loin... Ce mot suggère l’horizon, et après l’horizon, la mer qui secoue le voilier, le tangage et le roulis, les îles éloignées apparaissent dans mon esprit, je vois Christophe Colomb sautant de joie en entendant « Terre ! Terre ! ». Je partage en imagination sa joie…Que vois-je aussi ? L’ « Astrolabe » de Lapérouse et Louis XVI, qui s’en préoccupe plus que du grondement de la Révolution.
Mais « loin », cela peut être aussi à la verticale : heureux les pilotes d’aéroplanes en tous genres. S’envoler dans le ballon des frères Montgolfier, se sentir libre, tout en restant prisonnier du vent et de ses caprices ;
Et « loin » peut être aussi en profondeur, tels les sous-mariniers s’enfonçant pour nous protéger,nous pauvres terriens. On peut s’enfoncer aussi dans la terre, elle nous est ouverte, à certains endroits, nous propose ses gouffres. Malheureusement, point de Cerbère pour nous empêcher de fuir plus loin de la barbarie des hommes.
Enfin, « loin » peut aussi, tout simplement, être sur terre. Les Causses, la steppe russe… Les Causses, ce n’est pas si loin matériellement, et pourtant, elles le sont pour moi, elles, si éloignées des hommes.
En résumé, « loin » est pour moi se mettre à l’écart des hommes.

15. Samuel C. du collège Stanislas à Paris 6e.
Loin, c’est l’évasion. On s’enfuit loin, loin, loin… Loin peut être poétique, mais aussi exaspérant : les longues marches à la campagne, où les citadins aux pieds meurtris se demandent si le but est encore loin. Les enfants en voiture qui interrogent leurs parents. Ils en ont assez, c’est trop loin !
Le lointain a été conquis par Colomb, marin courageux qui est parti loin de chez lui, loin de sa patrie, loin de sa famille. Ce lointain indéfinissable est plein de surprises et de peur. Nous sommes loin de chez nous : nous sommes évadés, nous sommes partis, loin de tout.
Et loin peut tout de même être proche : le cordage est trop loin pour que le mousse puisse l’attraper sans sauter ; la côte est trop loin pour que les maris puissent accoster.
Pourtant, aujourd’hui, plus rien n’est loin, toutes les terres sont habitées, les moyens de transport sont de plus en plus sophistiqués. Les distances que les navires parcouraient en des mois, l’avion, lui, les avale en quelques heures. Le lointain n’est plus qu’une expression. Les vacanciers qui se disent que l’arrivée à l’hötel est bien loin, ne mettront pourtant qu’une heure pour y arriver.
De nos jours, le lointain n’existe plus, c’est fini, il a disparu, il est déjà « loin ».

16. Cécile C. du lycée français de Kuala-Lumpur (Malaisie).
« Loin » est un mot qui évoque pour chacun quelque chose de différent. Pour moi, « loin » n’existe pas, car nous sommes toujours près des gens qu’on aime.
Lorsque je me suis éloignée des gens que j’aime pour venir en Malaisie, j’ai cru que je ne serais jamais plus près d’eux, que j’allais les oublier. Mais quelle erreur ! Même quand j’ai cessé d’envoyer des lettres, je ne me suis jamais sentie éloignée, même peut-être plus proche d’eux qu’auparavant.
« Loin » en kilomètres, qu’est-ce que cela veut dire ? Rien, puisque nous pouvons toujours communiquer ! « Loin » dans le temps, que cela peut-il signifier ? Rien, puisque nous avons la mémoire, le souvenir !
« Loin » dans ses pensées, oui, voilà qui exprime quelque chose ; quand onest dans la lune, en train de rêver, voilà un sens qui me correspond, je rêve en marchant, en voiture, en avion.
Le monde est soudain lointain, je suis dans un monde parallèle. Dans ce monde, on est loin de tout, de la vie, de la maison, des gens, de la mort,de la guerre, ce monstre qui éloigne les familles, les enfants, le parents. Ce monde lointain est magique, original et inoubliable, même s’il est très loin.

17. Alice M. du collège Léonard de Vinci à Belfort.
« Loin » me suggère bien des choses : par exemple, en regardant ma copie, en écrivant ces lignes, je me dis :-« Ah ! qu’elle est loin, la fin de l’heure,où je rendrai ma copie… », ou en rentrant chez moi, dans ma rue, je soupire : « Que ma maison est loin ! » Mais, pourtant, une heure, c’est bien court ; et deux cents mètres, c’est bien proche ! Vous les connaissez aussi ces « loin », vous qui lisez ma copie, ce sont des « loin » qui ne durent pas, ils sont là, éphémères et on les oublie bien vite.
Mais, il y a des « loin » qui ne s’évaporent pas : n’avez-vous jamais rêvé de visiter tous ces pays étrangers, comme l’Egypte, la Tunisie ? Ils sont bien loin pourtant. Et ces « loin » - là ne s’effacent pas, car ils sont souvenirs. Si nous sommes des penseurs, des rêveurs, ou tout simplement des flâneurs, les rêves nous éloignent du réel, pour un temps plus ou moins long. N’avez-vous jamais , en vous enveloppant de lourds draps frais, ou en vous installant sous le tendre et chaleureux soleil, éprouvé la sensation de vous évader ? Si oui, alors à ce moment, vous étiez loin, loin de tout, loin de la réalité.
Nous utilisons sans y penser ce mot « loin » et lorsque nous essayons de l’expliquer, il nous échappe, s’envole et se dérobe. Car « loin », c’est déjà loin.

18. Adel B. du collège Pierre de Coubertin, à Cormontreuil (Marne).
« Loin »... Ce mot peut exprimer bien des choses en sa concision. Je choisirai donc un sens admissible qui m’inspire.
« Loin » peut exprimer la liberté : être loin de tout, être détaché des autres, il peut donc signifier le voyage ou le rêve. Il peut également être un moyen de penser : aller loin dans ses pensées, réfléchir et songer à ce qui nous entoure. Il est aussi un mot-clé pour s’évader, ce qui revient au principe de liberté :l des les libertés individuelles, on compte suffisamment de lois et nombre de textes établis en ce sens, comme la liberté de déplacement : quand on se déplace on peut introduire l’idée de « loin ».
Si l’on cherche un autre sens au mot, quand on dit d’une personne qu’elle va plus loin, on peut suggérer qu »elle est polyvalente et qu’elle œuvre énormément dans notre société… Mais, en outre, si l’on observe les multiples significations de ce mot, on se rend facilement compte qu’il peut avoir un sens péjoratif : quand une personne est loin de tout on se dit qu’elle n’est pas intégrée dans la société.
Pour conclure, si, en ouvrant un dictionnaire, je trouve le mot « loin », je ne lirai que les sens les plus usuels et donc mes idées mentionnées ici ne sont que superficielles et, pour les retrouver, il faut penser en allant loin ! Alors, loin pour loin, quelle est sa vraie signification ?

19. Julie B. du collège Montaigne, à Paris 6e.
Loin,    loin,
Très loin,
De l’autre côté de la mer,
Ou dans un autre univers,
Pouvoir enfin s’évader,
Vers un lieu plus reculé
Loin de cette voie lactée.
Échapper à l’urbanisme,
Échapper au despotisme
De cette absolue modernité
Qui partout veut tout contrôler ;
Troquer cette vie morose
Contre le parfum d’une rose.
S’envoler vers d’autres cieux,
Loin,     loin,
Très loin,
Là où les plantes espèrent,
En accord avec les rivières,
Être un jour plus respectées,
Dans un monde moins dégradé.
Ah ! Enfin !
Ainsi nous sommes loin,
Bien loin !
Mais tout cela,
C’est encore loin,
Bien loin.

20. Béatrice DI F. du lycée français Charles de Gaulle, à Londres.
Loin... Le lointain... un Mot qui me fait tout d’abord penser à l’inconnu ; une notion d’étrangeté, mais une étrangeté qui pique ma curiosité, qui m’attire...
Loin de quelqu’un, on pense à cette personne et la distance qui nous sépare s’évanouit et cède la place au rapprochement, tout au fond de notre cœur, lorsque l’on se souvient de tous ces moments passés avec l’être cher.
Loin… La curiosité que l’on peut éprouver au dire de ce simple mot, pourtant si complexe, a captivé certaines âmes : cette curiosité a amené tant d’explorateurs, tant de scientifiques, tant de philosophes à faire des voyages, des recherches, à réfléchir et ainsi se retrouver en Amérique, observer les étoiles et découvrir notre système solaire, braver la mort et l’éloignement...
Loin... Une séparation entre un marin et sa famille, longue de plusieurs mois, ou même de plusieurs années. Le fait de ne pas savoir ce qui se passe sur terre, et enfin, les retrouvailles, si joyeuses, après une longue absence dans des contrées lointaines.

21. Thomas G. du collège Saint-Genès à Bordeaux.
« Loin » nous fait rêver, il représente l’inconnu, l’aventure , un endroit à découvrir, la beauté d’un paysage qui nous émerveille et nous enchante, car il nous permet d’imaginer l’extraordinaire, l’irrationnel.
« Loin » peut être un ami parti en voyage, qui nous enverrait ne carte postale racontant son périple dans un autre univers, relevant du fantastique. « Loin », c’est aussi une autre population, d’autres coutumes, une façon de vivre différente, sortie de l’imaginaire. « Loin », c’est, hélas !, trop souvent la misère, les discriminations, les dictatures, les guerres, les massacres, la famine, les catastrophes, les fléaux en tous genres… Enfin, « loin », c’est des souvenirs, souvent heureux, de voyages qui resteront toujours gravés dans notre mémoire et notre cœur.

22. Alice R.-D. du collège Stanislas, à Paris 6e.
« Loin ». Un mot qui me transporte à l’autre bout du monde, vers de nouveaux paysages, de nouveaux horizons, et à d’autres époques, futures ou passées.
Il peut évoquer l’inaccessible qui se rapproche du rêve, si l’on pense àu n déplacement spatio-temporel dans l’avenir ou le passé, ou simplement dans diverses contrées. Il peut inspirer le possible également, qui fixe un but, une envie, et un jour proche de notre ère.
Plus personnellement, il me suggère de beaux souvenirs, de ma première enfance, lorsque l’amusement était ma seule préoccupation. La douce pensée d’un monde meilleur où tous seraient heureux, où la cohabitation entre la nature et l’homme pourrait enfin aboutir à la sauvegarde de la planète, un univers presque parfait, tous les enfants heureux, voilà comment j’imagine le lointain.
« Loin », un mot facile à écrire et difficile à décrire...

23. Apolline W. du lycée français de Hambourg.
Le mot « loin » me fait penser à la mer, l’étendue bleue sur laquelle, lorsque l’on est au large et que l’on voit la côte ainsi que le fond vert de l’océan, on se sent au calme, sans le vrombissement des voitures, seulement le bruit et les embruns de la mer. Je pense que les anciens marins devaient avoir une impression identique à la mienne et je suis heureuse de partager ces sentiments qui me rapprochent du passé. Il est vrai que, eux, devaient savoir ce qui les attendait au large : par exemple les Grecs redoutaient la colère de Poséidon, ou, encore au Moyen-âge on tremblait à l’idée de rencontrer une sirène. Mais les marins, de n’importe quelle époque soient-ils, sont tout tristes lorsqu’ils embarquent pour l’inconnu, de laisser loin derrière eux leurs familles, tout comme moi, pour qui, « loin » signifie aussi, maintenant que j’habite en Allemagne, la séparation d’avec mes amis, de mon ancienne école et de tous mes proches qui vivent en France.

24. Daphné W.-D. du collège Paul Claudel, à Paris 7e.
Loin m’évoque d’abord l’amour... Ne dit-on pas « loin des yeux, loin du cœur » ? Pourtant quand deux personnes s’aiment vraiment et demeurent loin d’une de l’autre, ce amour si fort les lie et en quelque sorte et leur permet de se rejoindre dans leurs rêves, et dans leur solitude. « Loin » évoque chez moi la lointaine âme sœur, dont nous rêvons tous dans notre vie. Que l’on cherche, que l’on trouve, que l’on perd, que l’on retrouve, à laquelle on pense à chaque instant de la vie, avec ou sans elle.
Et puis « loin », c’est pour moi aussi l’avenir.. C’est vrai, à tout âge, on se demande ce que le lointain peut nous offrir ou nous demander. Jeune, on se pose tout un tas de questions sur son métier, ses études, ses aventures amoureuses, un mariage ? des enfants ? , sa fortune ou sa gloire… Adulte, si on a trouvé l’être aimé, on se demande si l’amour perdurera ; si on a des enfants, on se pose des questions sur leur avenir… Âgé, au crépuscule de sa vie, on se demande quand la fin viendra, si on aura le temps de voie ses petits- ou arrière- petits-enfants et si l’on mourra heureux.
Mais loin évoque aussi pour moi son contraire près. Près, c’est presque arriver chez soi, si l’on s’est perdu en chemin. Près, c’est se blottir dans les bras de quelqu’un, loin, c’est la solitude et la tristesse. Près, on l’a, loin, on le veut. En conclusion, je dirais que pour moi loin est positif quand il fait penser à l’amour, et négatif quand on le compare à son contraire, et… peut-être les deux, quand il évoque l’avenir.

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