Défense de la langue française   
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affaires étrangères
(politique extérieure francophonie
université française au Vietnam, perspectives)

35046. - 27 avril 2004. M. Christian Philip attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le problème relatif à l'ouverture prochaine de l'université française au Vietnam (UIFV). Le projet de l'UIFV a pour objectif d'exporter le système d'enseignement supérieur français à l'étranger et de permettre aux Vietnamiens qui le souhaitent de trouver dans leur pays un système de formation comparable à celui qu'ils pourraient suivre en France. Le Vietnam dispose d'un nombre restreint d'universités, et de nombreux étudiants vietnamiens se rendent en France pour effectuer un cursus universitaire complet. Le comité de pilotage prévoit qu'au moins 85 % des étudiants étudieront en anglais sous prétexte que les Vietnamiens ne veulent pas suivre d'enseignements en français. La majorité des étudiants diplômés d'une université française internationale ne parlerait donc pas un mot de français... Alors qu'il s'agit de promouvoir la vision francophone de l'enseignement à l'étranger, il est paradoxal que l'Etat français doive participer au financement d'un organisme qui fonctionnera essentiellement en anglais, et ce au détriment de la langue française. Dans la perspective de la visite officielle de M. Jacques Chirac au Vietnam à l'automne 2004, il souhaiterait donc connaître la position de la France sur le paradoxe qu'il y aurait à financer un projet qui est loin de servir la place de la langue française dans le monde.

Réponse : Le projet de création d'une université internationale française au Vietnam, lancé à la suite de la visite d'État du Président vietnamien en octobre 2002, est en cours de redéfinition. Il est envisagé, dans la phase actuelle, de le rattacher à une université publique vietnamienne. S'agissant de la maquette pédagogique de cette université, de la structure des cursus et des langues d'enseignement, ces éléments ne sont pas encore définis. Il s'agira de tenir compte à la fois de nos objectifs de rayonnement de la langue française et de la francophonie, et des conditions propres à rendre la future université attractive. Il va de soi que les enseignements en français resteront au centre du futur dispositif, mais une ouverture raisonnable à d'autres langues d'enseignement pourrait faciliter le recrutement et la sélection des meilleurs étudiants locaux et renforcer le vivier francophone en élargissant l'accès à la culture française à de nouveaux publics. Cette diversification éventuelle des langues d'enseignement demandera, en tout état de cause, à être accompagnée de la mise en place de formations linguistiques intensives en français adaptées aux besoins des étudiants non francophones. Ces orientations, conformes en tous points aux lignes fixées par le Premier ministre pour renforcer l'attractivité de la France, feront l'objet sur place d'une réflexion avec les opérateurs de la francophonie, et notamment l'Agence universitaire de la francophonie, fortement présente au Vietnam.

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